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Got it!

Last updated on 1/12/24

Adoptez un vocabulaire commun avec vos partenaires

Dans cette deuxième partie du cours, vous allez apprendre à réaliser le design d’une formation, c’est-à-dire son architecture. C’est sans doute la partie qui passionne le plus les chefs de projets pédagogiques. Pourquoi ? Sûrement parce qu’il s’agit d’une phase de conception qui allie la rigueur de la méthode au plaisir de la création.

Ça vous semble motivant ? Alors allons-y !

Comme pour une maison, l’architecture, c’est avant tout transformer un besoin et des usages en plans. L’architecte n’est pas un dessinateur : il est un concepteur d’espaces. En effet, un architecte préférera que vous lui décriviez votre mode de vie, vos envies, vos usages de la maison ou de l’appartement que vous voulez habiter, plutôt que de vous entendre dire que vous souhaitez une cuisine de 15 m².

Ainsi, dans cette partie, vous apprendrez à construire des dispositifs comme l’architecte conçoit des espaces : vous transformerez les objectifs de formation en objectifs pédagogiques, construirez ou choisirez un dispositif et découperez la formation en modules.

Vous verrez aussi quel formats pédagogiques utiliser et enfin comment formaliser l’ensemble de ces éléments dans un cahier des charges pour le formateur.

Cependant, avant de pouvoir faire tout cela, il est nécessaire de parler le même langage. Imaginez que votre architecte et vous-même n’utilisiez pas les mots avec les mêmes significations ? Cela pourrait déboucher sur une maison biscornue !

Dans le monde de la formation, la terminologie n’est pas mobilisée par tous de la même manière. Il existe des variations selon le contexte, le degré de connaissance, les pratiques…

Cela arrive même chez OpenClassrooms ! Nous venons de contextes différents et devons parfois tourner notre langue sept fois dans notre bouche avant d’utiliser certains termes ambigus. Heureusement, vous verrez un peu plus tard dans le chapitre que nous avons standardisé certains vocabulaires.

Pour illustrer ces questions de terminologies différentes, je vous livre ici une anecdote issue de ma pratique professionnelle : 
Il y a quelques mois, un client m’appelle. Il s’agit d’un service d’insertion professionnelle d’une université, qui souhaite mettre en place quatre nouveaux modules. Ceux-ci visent à développer la logique de formation tout au long de la vie chez les étudiants en fin d’études. L’idée est de les préparer à des multi-carrières.

Le service d’insertion professionnelle souhaite donc “quatre modules”. Le formateur “insertion professionnelle” et moi-même considérons qu’un module en université correspond à environ 20 heures de face-à-face pédagogique. Somme toute, c’est la durée moyenne d’un cours en université. Nous réalisons un premier travail de conception (objectifs, moyens d’arriver aux compétences) et le proposons.

Pour le client, notre proposition est cependant beaucoup trop ambitieuse ! Pourquoi ? Parce que le terme “module” désignait pour eux des “temps” de 3 à 4 heures.

Bref, pour un mot mal défini, nous avons perdu de nombreuses heures de travail. Cela a été une dépense d’énergie inutile et un projet mal démarré !

Nous aurions dû avoir la puce à l’oreille… Avez-vous remarqué que nous avons utilisé indifféremment “module” et “cours” pour parler d’un face-à-face pédagogique d’environ 20 heures ? Et vous, utilisez-vous des mots de manière indifférenciée ? C’est un indice : il est nécessaire de faire attention à ces termes.

Il existe pourtant des définitions pour les termes les plus courants. On trouve notamment une norme AFNOR dédiée à la terminologie de la formation (norme AFNOR x50-750). Mais encore une fois, cette norme n’est pas utilisée par tous : elle est mobilisée plus particulièrement par les acteurs de la formation professionnelle continue (formation des adultes en activité).

En dehors de cette norme, il existe également de nombreuses définitions proposées par des chercheurs et des praticiens. Ces définitions ne sont pas convergentes entre elles. Enfin, la législation définit quelques termes comme “action de formation”, mais ces quelques définitions sont loin de couvrir tout le champ des projets de formation.

Vous verrez donc qu’en fonction de vos interlocuteurs, ce que vous présentez peut être compris différemment. Ce qui est donc essentiel, c’est de clarifier vos choix.

Ces choix peuvent concerner ces quelques éléments importants :

  • la structure de la formation,

  • l’évaluation,

  • les documents encadrant la formation.

L’enjeu de clarifier ces termes est de minimiser les interprétations et, donc, de ne pas avoir à rattraper les distorsions entre ce qui a été produit et ce qui aurait dû l’être. L’exemple précédent le montre bien !

Par exemple, pour la structure de la formation chez OpenClassrooms, les termes ont été clarifiés.

Il est possible de suivre un parcours, qui prépare à un métier. Ce parcours contient plusieurs projets,  pour lesquels il est utile de suivre certains cours.

Chaque cours est subdivisé en  plusieurs parties, chaque partie en plusieurs chapitres. Enfin, au sein d’un chapitre, il peut y avoir des sections.

Il y a donc 5 niveaux :

  • parcours,

  • projet,

  • cours,

  • partie,

  • chapitre.

  • (On peut ajouter le sixième niveau, optionnel, les sections.)

Concernant les autres confusions sur le vocabulaire, j’espère que vous n’y serez pas trop confronté !

Certains signes peuvent vous alerter sur une éventuelle incompréhension. Si vos interlocuteurs ou vous-même :

  • utilisez indifféremment deux ou plusieurs mots qui devraient avoir un sens différent,

  • hésitez sur le terme à choisir,

  • utilisez un vocabulaire spécifique à l’entreprise / à l’institution,

  • provenez de milieux professionnels différents,

  • n’avez pas le même type de problématiques prioritaires (par exemple : économiques vs. pédagogiques),

alors il y a de grandes chances que certains mots soient utilisés avec une différence de sens.

Pour autant, il ne s’agit pas d’expliquer / faire expliquer tous les termes à ses interlocuteurs. Il y a d’autres démarches plus efficaces, telles que  la reformulation ou l’utilisation d’un lexique de référence. Ce langage commun a aussi intérêt à être simple et explicite : parfois, on trouve en formation des définitions très compliquées de choses… très simples. Je peux vous conseiller un principe de design pour l’utilisation du vocabulaire : le principe KISS pour “keep it small and simple”, c’est à dire “laisse [les choses] brèves et simples”. N’utilisez la complexité… que pour les choses complexes ! ;)

Dans ce chapitre, vous avez appris à parler le même langage que vos interlocuteurs. C'est une base saine pour tout travail commun !

Dans le chapitre suivant,  nous allons travailler sur un vocable important,  celui d’objectif pédagogique.

À tout de suite !

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