Comme dans beaucoup de discours féministes récents, il y a des liens de cause à effets qui sont énoncés comme évidents alors que très discutables en pratique, ou alors des arguments extrêmement faibles pour soutenir la thèse. Parfois des contradictions plus ou moins fortes.

Je prend des exemples :

Bibou34 a écrit:

Ce qui dirige les "mauvaises manière" * de ces hommes envers les femmes et non envers tout le monde, c'est leur construction sociale. Sans cette construction sociale ils n'auraient soit pas de "mauvaises manières", soit ne viseraient pas spécifiquement les femmes. Après certains visent tout le monde mais eux sont juste "mauvais tout court".

Dans l'exemple de l'OP, l'agression touche aussi un homme. Et s'il s'intéresse à la femme au début, rien ne permet de dire que c'est à cause d'un sexisme généralisé ou du « patriarcat » (qui a bon dos). Il est très possible que le type soit juste hétérosexuel, comme plus de 90% des hommes. C'est vraiment léger comme argument.

Bibou34 a écrit:

* Parce que si on suppose que les hommes sont programmés pour insulter les femmes, alors la société étant composée plus ou moins à moitié d'hommes, on est dans le cas d'une société où règne un climat d'autorité des hommes envers les femmes. Et c'est la définition du patriarcat.

S'ils ne sont pas programmés pour ça, alors ils le font à cause de la construction sociale, et c'est le patriarcat.

1ère hypothèse : C'est le patriarcat

2ème hypothèse : C'est le patriarcat.

Ce serait intéressant de savoir dans quelle proportion les femmes insultent les hommes également. Bizarrement on a jamais de comparatif. Sans doute parce qu'il n'y a aucune statistique sur ces sujets, donc c'est très pratique pour les féministes, puisque ça permet de dire n'importe quoi sans risquer la contradiction.

Oui, les femmes peuvent être agressives et insulter aussi, ce genre de théorie du patriarcat sous-entend discrètement que les femmes sont systématiquement des victimes innocentes. Ce qui est également un cliché sexiste. Mais comme ça arrange les discours féministes, ce cliché là n'est pas combattu. Au contraire, elles cherchent à le renforcer.

Bibou34 a écrit:

Le quotidien Libération a mené en 2015 une enquête :

"Pour la gauche en 2017 pensez vous que DSK serait un bon candidat ?"

Hommes : 43 % favorables

Femmes : 30 % favorables

Echantillon 1000 personnes sur la méthode des quotas.

Donc ici, puisque apparemment c'était pas évident : présenter ce sondage pour appuyer le fait que les hommes cautionnent le viol, tout en oubliant le fait que 30% des femmes sont favorables, ce qui n'est quand même pas négligeable (donc 30% des femmes cautionnent le viol ?).

Et bien entendu on oublie au passage que sans l'affaire DSK, les pourcentages n'auraient pas forcément été égaux. On oublie aussi l'effet sondage (les gens n'assumant pas toujours leur vote, ils pourront affirmer voter X au sondeur, et voter Y dans l'isoloir). On oublie aussi de chercher des stats datant d'avant l'affaire DSK pour mesurer l'effet correctement. Bref, ça pue le biais de confirmation à mes yeux. En tout cas la démarche n'a rien de scientifique.

Maintenant qu'on soit clair, je remet pas au cause le féminisme d'une manière globale, juste une partie récente du mouvement qui, à mes yeux, fait plutôt du bruit pour obtenir des subventions pour leurs associations, ou des clients pour leurs sociétés de "conseil en égalité", plutôt qu'une amélioration de la condition de vie des femmes.

Pour aider à relativiser, je précise aussi que je suis né et ai vécu longtemps en Bretagne. S'il y a d'autres bretons ici, ils auront peut-être vécu la même chose que moi, c'est à dire un modèle familial complètement opposé à ce qui est dénoncé par beaucoup de féministes : le fameux patriarcat !

En gros, que ce soit dans ma famille (parents et grands parents, sans aucune exception) et pas mal d'amis autour de moi, la femme était, et est toujours le personnage central de la famille. Personnage qui prend la majorité des initiatives et tranche dans la plupart des décisions à prendre. Pour vous donner un exemple, l'un de mes grands père donnait directement sa paie à sa femme, car c'était elle qui gérait l'argent du couple. C'est elle qui négociait le prix avec le chauffeur de taxi pour partir en vacances (oui, à cette époque c'était compétitif par rapport au train), elle qui avait passé son permis pour qu'ils puissent avoir une voiture, elle qui avait décidé d'acheter une maison... Un des amis de mes parents a été viré de chez ses parents par sa mère, son père n'a même pas donné son avis...

Ce genre d'environnement fait qu'il a été difficile pour moi de comprendre ces histoires de domination des hommes sur les femmes. Et même si je comprend bien que ça ne se passe pas comme ça partout, ça remet à mon avis en cause l'idée d'une domination généralisée des hommes sur les femmes.

entwanne a écrit:

Pas plus con que l'antiféminisme, sûrement moins, même.

Ça me rassure, je me reconnais pas dans ce qualificatif.

entwanne a écrit:

Moi j'ai plutôt l'impression que l'on érige les gens que j'ai cités comme modèles dans leurs domaines, sans jamais que leurs crimes (pour lesquels ils n'ont pas été jugés) n'entachent leur réputation. Quel est le message que l'on fait passer ainsi ?

Oui, certaines féministes aiment bien oublier la présomption d'innocence. Bon, je provoque un peu, mais ça me semble quand même problématique de vouloir lyncher les gens sans procès.

-
Edité par LoupSolitaire 18 janvier 2018 à 19:22:30

Je suis assez d'accord avec toi sur certains points que tu viens d'énoncer, en effet, le féminisme maintenant est surtout, plutôt qu'un moyen de récupérer des subventions ou autre, un effet de mode qui fait que si tu hurles le féminisme partout en étant un bon féministe extrémiste bien comme il faut, ça fait de toi quelqu'un de bien, et ça te fait du bien à la conscience. 

Pour moi, c'est comme beaucoup d'autres enjeux, les vegans, les LGBT ou tout autre, ce sont à cause de ces extrêmes que le sujet perd en crédibilité et que les personnes ne veulent pas en entendre parler.

J'ai eu le cas aussi dans un train, cette fois-ci c'était apres un évènement LGBT, des jeunes (4 / 6 jeunes) qui rentrent dans le train, pleins de T-shirt et marques sur le visage hurlant qu'ils étaient de la communauté LGBT, et ils ont commencé à foutre le b***** dans le train, hurler, se croire tout permis. 

Une femme est arrivée, leur demandant gentillement et sur un ton sympa de baisser de volume pour le respect de tous. 

S'en est suivi une scène pathétique où ils ont commencé à hurler à l'homophobie de cette femme qui avait simplement demandé à ce qu'un groupe de personnes baisse d'un ton comme tout le monde le fait dans un train.

J'ai commencé à arriver pour désamorcer comme j'ai pu la situation, mais comme je venais les calmer et séparer la femme qui commencait à s'énerver et le groupe, ça y est, j'étais moi aussi dans l'homophobie la plus totale.

Une fois la situation désamorcée, une personne n'ayant aucune marque sur le visage, rien de bien flagrant hurlant le fait qu'elle soit attirée par les femmes est venue me remercier et nous avons justement eu une conversation la dessus, les gens d'ailleurs lui disant de ne pas me parler parce que ça voudrait dire qu'elle accepte mon existance.

Elle m'a justement parlé du fait d' être dégoutée par ce genre d'actions. C'est justement ce genre d'actions qui attirent la haine. 

J'en suis complètement d'accord, que ce soit pour tout. 

Que ce soit le féminisme ou tout autre groupe, l'extrémisme est la pire des façons de défendre la chose et est, selon moi, assez ironique.

En effet, ces personnes veulent exprimer leur colère et leur dégoût en énervant les gens, et en les dégoûtant...

M'enfin bref! On dérive un peu du sujet principal, je n'interviens plus dans cette conversation ! :)