Le sujet des réseaux est très vaste ! Dans ce chapitre, nous faisons un panorama de la définition du “réseau” et de la place de l’individu dans celui-ci. On commence par quelques éléments historiques, depuis le réseau téléphonique, jusqu’au grand réseau qu’est l’Internet.
Maintenant que vous connaissez l’origine d’Internet, prenons un peu de recul sur le sujet. Demandons-nous quelle est notre place dans ce grand réseau d'informations.
Devenir un·e internaute éclairé·e
Pourquoi comprendre le fonctionnement des réseaux ?
Au dessus des réseaux informatiques, avec plusieurs couches physiques et logicielles, il y a des réseaux comme le Web et des réseaux… humains. Ce sont tous des réseaux, et la manière dont ils sont conçus reflète une certaine vision du monde : centralisée ou basée sur des échanges distribués, par exemple.
Pour maîtriser le numérique, il faut avoir une bonne représentation de ces grands systèmes basés sur Internet. Les mots qui décrivent ces technologies doivent faire sens. Regardons cela à travers quelques notions qui concernent les jeunes directement. On peut les aborder sous forme “d’échanges d’opinions” mais aussi de manière plus poussée pour chercher des solutions nouvelles. Pour cela, je vous laisse découvrir le serious game libre d'utilisation : l’isoloir.
Les réseaux bouleversent notre société
De nombreux pans de la société sont bouleversés par la mise en réseau : les secteurs de la médecine, de l’industrie, du transport, des sciences, jusqu’à la démocratie elle-même subissent de grands changement.
La notion de propriété relative aux biens non matériels, par exemple, se complexifie. La raison en est qu’une vidéo ou un poème est un bien non rival. C’est-à-dire que la “consommation” de ce bien par une personne n'a pas d'effet sur la quantité disponible pour les autres. De plus la copie d’un tel bien ne coûte rien. Tout cela bouleverse évidemment la valeur marchande du bien.
Pour le meilleur ou pour le pire, les algorithmes bouleversent la notion de salariat et de travail, qui peut être distribué autrement qu’avant. Un petit livre, Le temps des algorithmes, peut nous aider à comprendre - avec les mots les moins techniques possibles. Ces algorithmes fonctionnent à travers les réseaux, ce qui conduit à un changement d’échelle planétaire.

Ma place dans les réseaux
Quelle est la première chose qu’on voit de moi ? C'est mon image de profil. Sérieuse ou loufoque ? La plus jolie que j'aie ou plutôt complètement décalée ? Seul·e ou accompagné·e ?
Quelle image donner de moi ?
Dois-je avoir une image de moi cohérente et unique ou une image multiple suivant mes différents rôles (le copain, le membre de la famille, le consommateur…) ? Comment tenir compte du fait que tout le monde peut tout voir de mon identité numérique ?
La question de l’identité
Qui suis-je ? À quel(s) groupe(s) est-ce que j’appartiens ? Pour l'état civil, c'est clair, on répond à ces trois questions en quelques mots : Nom, prénom, date de naissance, adresse… ! Ils permettent de nous identifier, de nous localiser, de nous classer dans telle ou telle catégorie de la population. Sans cette identification, impossible, par exemple, de partager équitablement les ressources collectives ou d'appliquer la justice. Être civilisé implique un lien entre l'individu et la société, l'identité caractérise l'individu dans cette relation.
Cette identité civile, nous ne la choisissons pas entièrement, on nous l’assigne, elle nous est en partie imposée. Tout au long de ma vie, mes actions vont compléter mon identité.
De quoi est composée mon identité ?
De mes racines. Mes origines, d’où je viens, mes parents, mon nom.
De mon parcours. L'identité qui m'a été donnée, que vais-je en faire ? Mon CV, par exemple, présente ce que j'ai accompli professionnellement.
De mon rapport avec les autres, ou ma réputation. Mes relations à mon lieu de vie et aux autres, l’histoire que je partage avec eux, ma participation à un ou des projets collectifs.

Le passage au numérique
Face à la construction et au développement de l’identité en ligne, Julien Pierre (auteur du blog Les identités numériques), explique que les individus déploient des stratégies propres au numérique.
La présentation de soi. Nous pouvons agir sur la façon dont nous nous présentons sur le Web. C’est un « travail de gestion d’image » ou facework. Une mise en scène qui valorise cette part de notre intimité que nous décidons de montrer et qui évolue sans cesse en ligne, au fil des messages, ou simplement des retweets ou des likes, ces signes qui peu à peu construisent notre identité.
L’apparence de soi. Nous adaptons nos prises de parole à nos besoins et publions sur les sites en fonction des signaux que nous souhaitons envoyer. Quelles traces décidons-nous de mettre en avant ou au contraire de cacher, voire de faire disparaître sur Internet ? Cela conduit à des identités plurielles.
La résilience numérique. En psychologie, la résilience, c’est la faculté à rebondir face à des situations difficiles, de construire le meilleur à partir de ce qui a été vécu, même le plus traumatisant. Sur Internet, on peut aussi décider de « faire avec » certains épisodes de son passé, sans se résigner, et même de faire mieux.
La notion de résilience numérique
Le Web est hypermnésique, la copie d’une information est immédiate, sans coût et sans limite. Pire, tenter de retirer une image connue, va la rendre encore plus recherchée, donc encore plus célèbre (c’est l’effet Streisand). Il faut alors chercher une autre solution : inclure cet élément dans son identité numérique et en tirer le meilleur.
Ces images diffusées sans notre accord salissent qui les diffusent et qui les regarde. La démarche de résilience est concrète et facile à illustrer : il y a cette information embarrassante sur mon passé ? Soit, mais regardez-moi aujourd'hui, j’ai surmonté cela, je suis passé à autre chose et cela m’a rendu·e plus fort·e.

Comment vérifier l’information offerte sur Internet ?
Un autre façon d’être victime des rumeurs est… de les propager malencontreusement. Il y a pourtant deux gestes simples qui permettent de s’assurer d’une information :
L’encyclopédie Wikipédia, sans être parfaite, cite toujours ses sources, donc quand on y lit une information, on peut à chaque fois se référer à l’origine de cette information. On peut donc juger par soi-même de sa pertinence. Les grands journaux ont aussi cette pratique au niveau de leurs articles de fond ou de décodage. C’est le cas même sur le blog de Class'Code
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Le deuxième bon réflexe est de regarder une source alternative. Si on reçoit une information étonnante par mail, le site http://www.hoaxbuster.com permet de dénoncer les plus connues des impostures, et il est rare qu’une rumeur répandue n’y soit pas. Le site du monde permet aussi de tester le niveau de confiance d’un site. Si un journal engagé politiquement donne un point de vue, vérifier une opinion différente sur un média d’une autre tendance est une pratique qui porte ses fruits.
En résumé
L’initiation à l’informatique éclaire les aspects sociétaux liés aux réseaux informatiques, mais aussi sociaux.
Mon identité numérique permet de définir qui je suis vis-à-vis des autres, et j’ai toujours une seconde chance de la reconstruire à partir de tout ce que j’ai vécu.
Au-delà des aspects techniques, je sais aussi faire face à l’information, vérifier les sources, toujours garder un esprit critique pour détecter les fausses informations.