Nous avons vu, au premier chapitre, que le business plan est un instrument pour convaincre des tiers de vous suivre dans votre projet, par exemple des investisseurs d’investir.
À travers le business plan, comme à travers les rencontres et les discussions plus ou moins formelles que l’on peut avoir avec eux, ce sont d’abord les porteurs de projet que les investisseurs cherchent à évaluer.
Vous devez donc être conscient que tout dans le business plan parle de vous, et pas seulement la partie « équipe » où vous explicitez le profil et la contribution de chacun. Le sens caché de votre business plan, c’est d’exprimer qui vous êtes en tant que porteur de projet.
Deux messages subliminaux doivent impérativement transparaître :
votre professionnalisme ;
votre philosophie du projet.
Exprimez votre professionnalisme
Il faut que le business plan exprime votre professionnalisme d’abord. La notion est vague, mais on peut en distinguer des éléments simples : la quantité de travail et la transparence.
Montrez la quantité de travail préalable
C’est triste à dire, mais une bonne partie des investisseurs n’ont pas dépassé le stade d’Einstein et considèrent qu’un bon projet, c’est 10 % d’inspiration et 90 % de travail.
Votre business plan doit démontrer que votre projet repose sur un vrai travail préalable, de questionnement, de recherche et d’ébauche de réponses. Tous vos travaux préalables doivent être mis en forme et valorisés, dans des annexes du business plan que vous mettrez à disposition des interlocuteurs intéressés.
Faites preuve de transparence
Si vous espérez convaincre des gens de vous suivre, votre meilleure chance est en général de commencer par ne pas les prendre pour des imbéciles. 😊
Un business plan doit faire envie, bien sûr, mais il ne raconte pas des fables. Il y a forcément des zones de difficultés, passées ou à venir, d’incertitudes, de questions pour lesquelles vous n’avez pas toutes les réponses. Ne cherchez pas à les masquer.
Par exemple, si vous n’êtes pas au clair sur votre stratégie de commercialisation...
✅ Dites « nous ne sommes pas au clair sur notre stratégie de commercialisation et nous allons embaucher tel profil, ou faire appel à tel prestataire, pour nous aider à avancer sur le sujet ».
❌ Plutôt que « on va faire du marketing viral » ou « on va vendre notre base d’abonnés ».
Cela donnera de vous une impression plus honnête et surtout plus consciente des difficultés, donc prête à les affronter.
Exprimez votre philosophie du projet
Le deuxième message à faire apparaître est la philosophie du projet. Toute équipe qui porte un projet partage une ambition pour ce projet, une envie intime.
Vous pouvez avoir envie d’améliorer le monde en introduisant un service utile qui n’existe pas, aussi bien que de répliquer un gadget qui a bien fonctionné sur un autre marché. Vous pouvez avoir envie de bâtir un empire à transmettre à vos enfants, ou bien de vous développer tranquillement, à l’abri des contraintes et des brutalités de l’hypercroissance.
Vous pouvez avoir envie de beaucoup de choses et elles sont toutes légitimes. Votre business plan tout entier doit les traduire.
Mais c’est en assumant cette philosophie que vous pourrez être vraiment convaincant et faire la différence vis-à-vis de ceux qui la partagent.
Par exemple, sur son pitch deck, YouTube affirme sa mission : "To become the primary outlet of user-generated video content on the internet, and to allow anyone to upload, share, and browse this content." On peut traduire celle-ci par : "Devenir le principal marché sur internet de vidéos générées par l'utilisateur, et permettre à tout le monde de télécharger, partager et parcourir ce contenu."
En résumé
Pour exprimer cette philosophie, le choix du format de votre business plan est un élément important. C’est ce que nous verrons au chapitre suivant.
