Bonjour à tous, et bienvenue dans ce cours sur la simulation de vos architectures réseaux ! Avant d’entrer dans les détails de la simulation, je vous propose de voir ensemble ces trois fameuses notions :
la simulation,
l’émulation et
la virtualisation !
Une fois cela défini, vous comprendrez mieux pourquoi j’ai choisi de vous parler d’un logiciel comme GNS3 et pourquoi c’est si important !
C’est parti !
Qu’est-ce que l’émulation, la simulation et la virtualisation ?
Qu’est-ce que la Simulation ?
La simulation, en général, est une représentation fictive de la réalité. Il s’agit d’imiter une situation. Vous connaissez sûrement les simulateurs de vol qui permettent aux pilotes de s'entraîner sans risque.
Et bien c’est la même chose dans le cadre des réseaux. La simulation réseau revient à reproduire l’architecture d’un réseau et cela sans utiliser de machine physique. En d’autres termes, comme le pilote d’avion apprend à voler sans avion, vous allez apprendre à gérer un réseau sans machine physique.
Pour cela, la simulation passe par un logiciel qui calcule (on emploiera aussi le terme de "modélisation") et donc prédit les événements qui seraient amenés à se produire en prenant en compte leurs caractéristiques. Il existe de nombreux outils pour réaliser ces simulations, comme par exemple :
GNS3
Cisco Packet Tracer
Cisco Virl
Marionnet
Eve
Certains sont gratuits, d’autres payants.
Qu’est-ce que l’Emulation ?
Un peu plus ambitieuse que la simulation, l’émulation permet non pas de modéliser, mais bel et bien de reproduire à l’identique le comportement d’un logiciel et son architecture matérielle. Ce terme n'apparaît qu'en informatique. Un des exemples connu est l’émulation d’anciennes consoles sur nos nouveaux ordinateurs tel que la game boy de mon enfance ;).
Dans le cadre de notre cours, les milliers de lignes de code des routeurs les plus performants s'exécuteront exactement comme ils le feraient dans le monde réel. Vous êtes donc assuré d’obtenir les mêmes erreurs qu’en production.
Et la Virtualisation ?
La virtualisation, en général, signifie rendre virtuel c’est-à-dire qui n’existe pas. Cette notion s’oppose au monde physique. Au risque de vous décevoir, Mario n’est pas un vrai plombier que vous pouvez appeler en cas de fuite !
Dans le cadre des systèmes et réseaux, la virtualisation reprend les concepts de l’émulation, à quelques différences notables près. Elle utilise l’architecture du système hôte, alors que l’émulation la reproduisait de manière logicielle. En d’autres termes, l’émulation d’une Game Boy reproduit le processeur d’une Game Boy alors que la virtualisation utilise directement le processeur de votre ordinateur. La conséquence ? Un véritable gain de performances.
J’ai dit que c’était la dernière définition ? En fait, ici, on en a deux pour le prix d’une, car il existe deux types de virtualisation :
La première est ce que l’on appelle la virtualisation de niveau 1 et ce n’est pas ici notre sujet. Sachez simplement que dans ce cas, l’hyperviseur (c’est le logiciel qui permet la virtualisation et la gestion des machines virtuelles) est directement installé sur le matériel.
La deuxième est celle que nous installerons, vous verrez pourquoi (chaque chose en son temps). Celle-ci est ce que j’appelle une application de virtualisation ou virtualisation de niveau 2. Elle s’installe depuis votre système d’exploitation ou OS (Windows, Linux, Mac) et, à l’intérieur d’elle, s'exécute de nouveaux OS, dont le nombre est seulement limité par la puissance de votre machine.
Lequel de ces concepts est utilisé par GNS3 ?
Et bien, GNS3 :
simule le comportement de deux interfaces réseaux connectées à l’aide d‘un câble ethernet, mais ce n'est pas tout (ce serait sous estimer notre ami GNS3) ;
émule routeur, switch et autres ordinateurs ou serveurs, car c’est exactement le même logiciel du routeur physique que vous installerez dans GNS3. Les milliers de lignes de code des routeurs les plus performants s'exécuteront exactement comme ils le feraient dans le monde réel. Vous êtes donc assurés d’obtenir les mêmes comportements qu’en production ;
permet de virtualiser à l’aide d’un autre logiciel (que nous verrons dans un prochain chapitre, chaque chose en son temps ! ) vos serveurs, routeurs et switchs les plus complexes.
Pourquoi simuler vos architectures réseaux ?
Je vous propose deux cas de figures qui expliquent l'intérêt de la simulation de réseaux. Ces exemples sont tirés de mes propres expériences professionnelles en tant qu’administrateur système.
Avant vos déploiements, migrations, intégrations
Sur le terrain, le premier réflexe à avoir est bien celui de tester vos déploiements, migrations et intégrations. Il est impensable de ne pas tester les changements que vous opérez sur le réseau car vous vous exposez à de nombreux risques. Imaginez que votre meilleur ami qui vient de monter sa startup de e-commerce vous demande de lui installer un pare feu après s’être fait piraté. En lui installant, il ne faudrait bien sûr pas interrompre l’accès au site et donc aux ventes en ligne, au risque de faire chuter le chiffre d’affaire de votre ami. Notez d’ailleurs que c’est en plus un bon moyen de rassurer votre client, qui ne voit jamais d’un bon œil qu’on touche à son système d’information (SI). C’est donc une bonne pratique métier à avoir et ne surtout pas négliger de votre part.
Lorsque vous ne pouvez pas avoir le matériel
Depuis que je suis en freelance, il m’arrive souvent de travailler sur du matériel que je ne connais pas forcément. L’option de l’acheter avant de me rendre chez le client n’est évidemment pas envisageable étant donné le prix des routeurs CISCO ou d’autres constructeurs. Je regarde donc avant si je peux le configurer sur GNS3 et le tester en amont. De cette façon, j’arrive plus confiant et plus professionnel face à mon client.
De manière générale
Un bon administrateur réseau et système se doit de tester avant un déploiement et de se former en continu. D’une part, parce que vous êtes alors le garant du bon fonctionnement du système d'information (SI) et d'autre part, car vous devez souvent étudier de nouveaux matériels et logiciels tout au long de votre carrière (c’est exactement ce que je suis en train de faire pour un nouveau client qui possède du matériel que je ne connais pas).
Vous voyez maintenant en quoi un logiciel de simulation répond à ces attentes. Voyons maintenant pourquoi utiliser GNS3 spécifiquement.
Pourquoi utiliser GNS3 ?
Alors, nous avons vu qu’il existe plusieurs logiciels de simulation réseaux. Pourquoi alors choisir GNS3?Comme son nom l’indique, “Graphical Network Simulator” (GNS3) est donc un simulateur de réseaux graphiques.
Mais il en existe d’autres identiques ?
Oui, mais GNS3 est gratuit et open source ce qui disqualifie d’entrée un bon nombre de ses concurrents.
Tous les autres sont payants ?
Non, en effet, il y en existe d’autres gratuits, mais GNS3 permet en plus de tester tout type de machines, et pas seulement celui d’un constructeur en particulier. On peut donc ainsi tester CISCO, Juniper, SOPHOS, Citrix et beaucoup d’autres . Là, on en disqualifie encore beaucoup.
Et c’est le seul en open source ?
Toujours pas, mais de ceux qu’il reste c’est le seul qui soit arrivé à ce stade de maturité et qui soit de plus multiplateformes. Il s'installe aussi bien sur Windows, Mac ou Linux.
Voilà, GNS3 est gratuit, open source, multiplateforme, et vous permet de tester toutes les machines que vous rencontrerez et de les connecter entre elles. De plus, il est aujourd’hui l’un des plus fiables, étant utilisé par un grand nombre de professionnels et d’universités dans le monde. J’ajoute qu’il vous permettra de vous former tout au long de votre carrière.
A retenir
Il est important de différencier ces 3 notions : la simulation, l’émulation et la virtualisation.
Dans le domaine des SI, vous réaliserez des simulations de vos architectures réseaux.
La simulation permet d’effectuer des tests avant la mise en production d’un nouveau réseau ou avant la correction ou modification d’un réseau existant.
GNS3 est un outil de simulation de réseaux open source, multiplateforme, gratuit et fiable.
Un administrateur réseaux teste toujours avant de mettre en production. C’est une bonne pratique que vous ne devez jamais négliger.
Voilà, nous venons de voir ensemble les quelques notions de base sur la simulation. Voyons maintenant comment installer l’outil GNS3 !