Dans ce chapitre, nous traiterons le cas particulier des formations à une évaluation externe. C’est-à-dire que l’évaluation finale ne sera pas réalisée par vos soins, ni le sujet ni la correction, comme pour la préparation au baccalauréat, par exemple.
Nous allons voir ensemble qu’il existe des stratégies beaucoup plus efficaces que celles mises en place de façon intuitive.
Ce que nous apprend la recherche
On dirait à première vue que, pour s’entraîner à une épreuve externe, il faut beaucoup pratiquer la fameuse épreuve. Et donc passer beaucoup d’épreuves blanches, dans les mêmes conditions que l’épreuve finale, jusqu’à la correction, qui sera elle aussi réalisée dans des conditions proches de celles de l’épreuve finale.
Ce que l’on sait de manière sûre, c’est que les phases de testing jouent beaucoup sur la performance finale. Les phases de testing, vous savez ce que c'est. C'est ce moment où on est devant sa copie à réfléchir, à se rappeler la bonne réponse, bref où on remet en mémoire de travail les informations stockées dans la mémoire à long terme.
En revanche, l’intérêt d’avoir des phases de testing longues par rapport à plusieurs petites (par exemple faire des demi-épreuves blanches) n’est pas prouvé. Et encore mieux, aucune étude n’a corrélé le fait de corriger les copies d’épreuves blanches, au résultat final.
Des idées pour préparer les candidats
L’idée est de voir la préparation à l’épreuve externe comme une formation, avec une seule compétence : “performer à une épreuve externe”. Vous allez ensuite décomposer cette compétence en différents objectifs pédagogiques.
Ces objectifs seront de 3 types :
les objectifs d’expertise de domaine ;
les objectifs de compétence générale ;
les objectifs spécifiques au format de l’épreuve.
Voici ce que cette décomposition donne dans le cas de la préparation aux concours de recrutement d'enseignants en physique-chimie :
expertise de domaine (physique-chimie) | compétences générales | format de l’épreuve |
Maîtriser le formalisme de la mécanique Interpréter des spectres pour identifier des molécules Établir un bilan thermodynamique sur un système fermé ou ouvert | Maîtriser le calcul différentiel Produire une activité élèves en cohérence avec le programme scolaire S’exprimer rigoureusement en français scientifique, connaître le vocabulaire de l'Éducation nationale | Gérer son temps pour finir l’épreuve Faire et tenir un programme de révision Gérer son sommeil pour arriver reposé le jour de l’épreuve |
Puis, chacun de ces objectifs sera évalué de façon explicite et séparée, pas forcément sur une épreuve blanche.
Rappelez-vous des règles de rétention de l’esprit humain : on ne peut s’améliorer que sur 2 à 3 points, grand maximum, même après une épreuve blanche de 4 ou 5 heures. Bref, essayez de limiter la correction des épreuves blanches aux objectifs non évaluables autrement.
La correction de l’épreuve, avec une note proprement dite, n’est pas obligatoire dans une logique d’apprentissage. En revanche, il est utile pour les apprenants de savoir où ils en sont par rapport aux critères d’exigences de l’épreuve. C’est là que la correction avec les critères minimum de réussite vous sera particulièrement utile, surtout qu’elle est environ 5 fois plus rapide qu’une correction avec barème.
Personnellement, j’aime bien faire des “mini-épreuves” : je demande aux candidats de faire un exercice d'examen en 1 heure, puis de prendre la correction et de le corriger d’une autre couleur. C’est cette copie-là que je vais corriger, ce qui me permet de me focaliser sur les erreurs que les candidats n’arrivent pas à résoudre seuls.