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J'ai tout compris !

Mis à jour le 08/04/2021

Prenez en compte les amortissements des immobilisations

Pour établir le bilan de l'entreprise, vous allez dans un premier temps identifier ses actifs, et notamment ses actifs non courants, les immobilisations. Les immobilisations sont des biens achetés par l'entreprise qui remplissent la double condition suivante :

  • avoir une valeur unitaire hors taxes supérieure à 500 euros ;

  • avoir une durée de détention prévue supérieure à 1 an.

Pourquoi comptabiliser un amortissement ?

Les immobilisations ne vont pas être comptabilisées comme telles comme charges.

Pourquoi cette dépense, alors qu'elle est payée par la société, ne s'imputerait-elle pas sur les charges de l'exercice au cours duquel elle a été faite ?

Parce que le bien va être utilisé pendant plusieurs années, puisque c'est l'une des deux conditions de la définition d'une immobilisation. Il va donc concourir au chiffre d'affaires de plusieurs exercices. En vertu du principe de séparation des exercices, il ne serait pas logique que ce bien impacte intégralement les charges de l'exercice d'achat. Cela aboutirait à réduire fortement le résultat de l'année d'achat, et donc à réduire la fiscalité de cet exercice.

Cependant, il faut bien entendu que la dépense impacte les charges de l'entreprise. Il va donc falloir "étaler" la dépense sur plusieurs années : c'est le rôle de l'amortissement.

Une immobilisation a donc un double impact :

  • un impact sur votre trésorerie (qui a lieu lors de l'achat du bien immobilisé) ;

  • un impact sur votre résultat (qui est réparti dans le temps grâce à l'amortissement).

Par exemple, si l'investissement initial fait 10 000 euros et que vous décidez d'amortir ce bien sur 10 ans :

  • vous mettrez la dépense initiale en immobilisation (compte de classe 2, donc sans impact sur le résultat) ;

  • chaque année (pendant 10 ans), vous passerez, à la date de clôture de l'exercice, une écriture pour constater l'amortissement annuel.

Le schéma de cette écriture de dotation annuelle est le suivant :

N° compte

Libellé 

Débit 

Crédit

681100

Dotation aux amortissements

1 000

 

28xxx

Amortissement

 

1 000

La contrepartie de la charge est le compte 28xxx (vous remplacerez les xxx en fonction du compte d'immobilisation utilisé lors de l'acquisition). L'idée ici est de ne pas modifier le compte 21 que vous avez utilisé à l'acquisition, en vertu du principe dit des coûts historiques. Ainsi, vous aurez trois éléments :

  • la valeur brute, c'est-à-dire le montant payé à l'origine, qui restera dans le compte 21 ;

  • les dotations, c'est-à-dire les charges d'amortissement annuelles, inscrites au crédit du compte 28 correspondant ;

  • la valeur nette comptable, c'est-à-dire la différence entre la valeur brute (au débit du compte 21) et le cumul des amortissements (au crédit des comptes 28). Plus le temps passe, plus cette valeur nette comptable (VNC) se réduit : quand le bien est totalement amorti, elle est égale à 0. 

Comment calculer un amortissement ?

J'ai compris le principe de l'amortissement. Mais comment le calculer ?

Pour calculer l'amortissement, il faut 3 éléments : une base, un mode d'amortissement et une durée d'amortissement. Voyons chaque élément en détail.

La base d'amortissement

L'amortissement sert à étaler dans le temps la somme qui figure en immobilisation. La base d'amortissement sera donc, en principe, la somme figurant en immobilisation.

Ce montant correspond au coût d'acquisition, c'est-à-dire au prix d'acquisition hors taxes augmenté des frais liés à l'acquisition. Par exemple, si vous achetez une machine, son coût d'acquisition correspondra à son prix + aux frais de mise en service.

Par exemple, vous achetez le 1er janvier 2016 un véhicule pour un coût d'acquisition de 50 000 euros (on néglige la TVA). Vous envisagez de conserver ce véhicule 5 ans, puis de le vendre. Or, lors de la revente, le véhicule ne vaudra pas zéro. Si vous amortissez le bien sur la base de sa valeur brute (50 000 euros), cela va aboutir à une valeur nette comptable nulle dans 5 ans. En effet, vous auriez le plan d'amortissement suivant :

Année

Valeur brute

Dotation

Cumul des amortissements

Valeur nette comptable

2016

50 000

10 000

10 000

40 000

2017

50 000 

10 000

20 000

30 000

2018

50 000

10 000

30 000

20 000

2019

50 000

10 000

40 000

10 000

2020

50 000

10 000

50 000

 0

En effet, en amortissant sur la base de la valeur brute, on obtient une valeur nette comptable nulle à la fin de la période d'amortissement. Or, ici, votre bien aura une valeur dans 5 ans. Cette valeur est appelée valeur résiduelle. Vous pouvez la calculer par exemple en vous référant à la cotation des véhicules (cotation argus).

Vous allez donc amortir sur la base non pas de la valeur brute, mais de la valeur brute déduction faite de la valeur résiduelle. En reprenant l'exemple précédent, si vous retenez une valeur résiduelle de 10 000 euros, vous obtiendrez le tableau d'amortissement suivant :

Année

Valeur brute 

Dotation 

Cumul des amortissements

Valeur nette comptable

2016

50 000

8 000

8 000

42 000

2017

50 000

8 000

16 000

34 000

2018

50 000

8 000

24 000

26 000

2019

50 000

8 000

32 000

18 000

2020

50 000

8 000

40 000

10 000

À la fin de la durée d'utilisation du bien, on aura bien ici une VNC égale à 10 000 euros, soit la valeur résiduelle.

La durée

Deuxième élément clé pour procéder à l'amortissement : déterminer une durée d'amortissement.

Pour cela, il existe deux méthodes :

  • Utiliser une notion temporelle (= durée). Dans ce cas, vous vous demandez quelle est la durée d'utilisation prévue. Il n'existe aucune durée d'amortissement légale ou obligatoire. L'administration fiscale fait des préconisations, mais elles n'ont pas de caractère obligatoire. 

  • Utiliser des unités d'œuvre. Ce système est très utilisé par exemple pour amortir des machines de production. Si vous savez que vous achetez la machine dans le but de produire 100 000 pièces, vous amortissez en fonction du nombre de pièces prévues chaque année.

Le mode

Dernière étape pour calculer l'amortissement : choisir le mode. Il en existe deux :

  • Le mode linéaire : c'est le plus simple. Si c'est une durée qui est retenue, alors le montant de l'amortissement sera le même chaque année. Si ce sont des unités d'œuvre, il y aura une répartition proportionnelle, en fonction de ces unités d'œuvre. C'est le mode utilisé pour les exemples jusqu'à maintenant. 

  • Le mode dégressif : dans ce cas, la charge d'amortissement sera plus importante en début d'amortissement. L'idée est que l'immobilisation perd plus de valeur au début de la détention que par la suite. Vous allez donc noter cette perte plus rapide de valeur, et minorer la valeur nette comptable de façon plus importante au début qu'à la fin. 

Pour calculer l'amortissement dégressif, vous partez de l'amortissement linéaire, et vous appliquez un coefficient de majoration qui dépend de la durée d'amortissement. Les coefficients sont les suivants :

Durée d'amortissement

Coefficient dégressif 

3 ou 4 ans 

1,25

5 ou 6 ans 

1,75 

Supérieure à 6 ans

2,25

Prenons l'exemple du bien acheté 50 000 euros et amorti sur 5 ans. Le coefficient dégressif sera 1,75, donc le taux d'amortissement sera de 20 % (taux linéaire pour 5 ans) *1,75 soit un taux de 35 %.

Il n'est donc pas nécessaire de connaître plus en détail le calcul de l'amortissement dégressif... Votre logiciel le fera automatiquement

En résumé

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