Même si vous savez désormais communiquer de manière positive et efficace, vous aurez peut-être besoin de clés pour faire face à des cas plus compliqués. Voyons ensemble comment faire !
Gérer les personnalités difficiles
En fait, nous sommes tous la « personnalité difficile » de quelqu’un à un moment donné ! :) La relation humaine, dans un contexte professionnel à contraintes multiples, est forcément complexe et demande de la patience.
En particulier, la différence des personnalités peut expliquer l’inconfort de la relation professionnelle, sans pour autant qu’il s’agisse de « personnalités difficiles ». C’est le temps qui permet de se comprendre et de s’ajuster aux différents modes de fonctionnement.
Certains fonctionnements cependant sont plus « difficiles » que d’autres : ceux qui empêchent toute coopération malgré des efforts répétés. Vous pouvez identifier sans erreur une personnalité difficile parce que :
collaborer avec elle occasionne un malaise permanent ;
vous êtes sur vos gardes / vous vous sentez coupable / vous vous sentez invisible ;
vous ressentez tout échange professionnel avec elle comme épuisant ;
les désaccords fréquents avec elle sont toujours vécus sur le mode de la tension ou de la crise ;
cette personne est en mauvais termes avec beaucoup de collaborateurs.
À défaut de changer une "personnalité difficile", vous pouvez éviter certaines erreurs :
Catégorie | Caractéristiques | Comportement | À éviter | À faire |
Antisocial | irresponsabilité, revendication | grande confiance en soi, contrôle de soi ou parfois violence | manifestations de peur, lui faire perdre la face, impulsivité | être puissant, serein, normatif |
Anxieux | inquiétude, tension permanente | épaules contractées, respiration contrainte, yeux affolés | surprise, improvisation, excès d'optimisme | être fiable pour rassurer |
Dépendant | peur de la solitude, admiration pour les autres | gentillesse, soumission, "collant" | mise en avant, aide systématique | confier des responsabilités à sa mesure, pousser à l'autonomie |
Dépressif | pessimisme, dévalorisation | valorise ses malheurs | excès de gentillesse, excès de positivité | valoriser, donner des occasions de réussite à sa mesure |
Évitant | peur de décevoir, recherche d'approbation | réserve, timidité, rougit, bégaie, timbre vocal effacé | ironie, moquerie, énervement, bousculement | faire preuve de douceur et de considération |
Hyperactif | impatience, compétitivité, rapidité | yeux mobiles, voix mitraillette, nervosité des membres inférieurs | réflexion ou analyse excessive, compétitions inutiles | être disponible et attentif |
Introverti | solitude, isolement | yeux dans le vague, n'a pas l'air d'être "là" | étalement des sentiments, excès de proximité relationnelle | utiliser des arguments logiques, chiffrés, rationnels |
Narcissique | égocentrisme, charme | occupe l'espace sans tenir compte des autres | opposition systématique, faveurs non renouvelables | complimenter modérément et parler des autres |
Obsessionnel | perfectionnisme, maniaquerie | longues phrases, sujets de conversation récurrents | précipitation, ironie, excès de reconnaissance | rassurer la personne sur ses capacités |
Paranoïaque | méfiance, rigidité | froideur, allure de "commandeur" | improvisation, moquerie, compliments | être solide et garder le contact |
Passif agressif | rébellion, obstruction | voix forte, proximité physique agressive, en retrait | autoritarisme, critique, attaque | être informel, simple, sensible |
Théâtral | séduction, dramatisation | forte expressivité, cherche à être regardé | séduction, attendrissement, moquerie | écouter sans tomber sous le charme |
Sortez des jeux psychologiques
Ce phénomène se produit parfois inconsciemment, parfois insidieusement, par manipulation. Ces jeux psychologiques sont contraires à votre autonomie et sources de mal-être.
Repérez et retirez-vous du "triangle dramatique"
Le triangle dramatique associe un "persécuteur", une "victime" et un "sauveteur". Ces trois rôles ne sont pas forcément occupés simultanément dans le même espace. Ils désignent les typologies de rôles dysfonctionnels que certaines personnes "jouent".
Voyons en détail les trois profils types :
Le persécuteur : il donne des normes excessives et les met en pratique avec dureté. Il s'en prend aux plus faibles que lui. Il juge sans avoir la responsabilité. Il donne des règles imprécises, ne relève que le négatif. Il est content de trouver l'erreur, déçu quand il n'y en a pas.
La victime : elle lance des appels au secours. Elle oublie quand ça l'arrange. Elle ne se sent jamais à la hauteur et ne s'en donne pas les moyens. Elle ne fait pas de demande claire et pose le problème aux autres avant de chercher une solution. Elle répète que ce n'est pas de sa faute.
Le sauveteur : il aide sans qu'on lui demande et avant de connaître le problème, sans en avoir la compétence ou les moyens. Il aide en faisant plus de 50 % du travail. Il maintient la victime dans la dépendance pour continuer à jouer les sauveteurs.
Apprenez à repérer ces comportements. Les rôles s'échangent au cours d'une vie ou d'un parcours professionnel : parfois, une ancienne "victime" devient "persécuteur" ou "sauveteur", etc.
Si vous vous reconnaissez dans ces rôles, voilà quelques pistes pour en sortir :
Persécuteur : identifiez clairement vos besoins et exprimez-les. Pratiquez des techniques de communication positive et d'empathie.
Victime : reconnaissez votre fragilité et prenez conscience qu'elle est momentanée. Cherchez des solutions par vous-même avant de demander de l'aide. Si vous avez besoin d'aide, réalisez au moins 60 % de la tâche demandée. Félicitez-vous de chaque prise d'autonomie. Pratiquez les techniques d'assertivité.
Sauveteur : écoutez plus, parlez moins. N'aidez la personne que si la solution est dans votre domaine de compétence et ne faites pas plus de 40 % du travail. Admettez que les autres ont la capacité de s'en sortir par eux-mêmes. Pratiquez des techniques d'écoute active.
Si vous rencontrez des personnes qui sont dans ces rôles, voilà quelques techniques à mettre en œuvre :
Face à un persécuteur : laissez-le décharger son agressivité. Ne critiquez pas, n'argumentez pas, ne donnez pas de conseil. Restez calme et posez vos limites s'il exagère. Tenez vos engagements. Vous pouvez lui demander de préciser : "Que veux-tu dire par là ?"
Face à une victime : restez factuel. Écoutez ses propos avec bienveillance et recadrez. Posez des questions fermées. Ne poussez pas à la confidence. Aidez uniquement si c'est dans votre domaine de compétences, et jamais à plus de 50 %. Amenez à chercher des solutions. Vous pouvez lui dire : "Je ne sais pas", "Que souhaites-tu faire ?", "Je préfère ne pas interférer et te laisser décider".
Face à un sauveteur : remerciez pour l'aide proposée et dites que vous allez d'abord essayer votre solution. Ne vous justifiez pas, faites des phrases courtes. Vous pouvez lui dire : "C'est ton opinion", "C'est possible", "Ne t'inquiète pas pour moi".
Transformez la relation "parent-enfant" en "adulte-adulte"
La relation "parent-enfant" au travail est dysfonctionnelle :
L'"enfant" est un comportement dysfonctionnel parce que la personne refuse d'être autonome et décline toute responsabilité, suivant deux attitudes possibles : la rébellion ou la soumission. L'"enfant" cherche un "parent".
Quant au "parent", il cherche un "enfant" avec qui il pourra maintenir une dépendance.
Le bon canal est la relation "adulte-adulte", qui nécessite :
d'assumer ses responsabilités ;
d'accepter la critique ;
la capacité à identifier ses besoins et à les exprimer (maturité émotionnelle) ;
une bonne posture entre empathie et assertivité.
Vous connaissez la bonne posture, avez démarré un travail sur vous-même qui portera ses fruits : vous êtes maintenant prêt pour vous organiser et booster votre performance dans le travail en équipe ! :lol: