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Mis à jour le 10/10/2023

Organisez la modélisation de vos maquettes numériques

Comment dessine-t-on ?

Les données nécessaires pour modéliser un ouvrage et gérer un projet sont très nombreuses et complexes. Elles sont générées :

  • par de multiples acteurs ;

  • à l’aide de nombreux outils et logiciels ;

  • sur des supports et formats variés.

En raison de cette hétérogénéité, il est très fréquent que différentes parties n’utilisent pas les mêmes éléments (formalisme, représentations, dénominations, découpages, etc.) pour caractériser la même information.

L’information d’un projet et d’un ouvrage s’appuie sur différentes structurations qui représentent les différents besoins du projet :

  • le PMP (Plan de Management de Projet), qui décrit le système de management du projet ;

  • la WBS (Work Breakdown Structure), qui structure les lots/missions ;

  • la RBS (Requirements Breakdown Structure), qui structure les exigences ;

  • la FBS (Functional Breakdown Structure), qui structure les fonctions ;

  • la SBS (System Breakdown Structure), qui structure les systèmes ;

  • la PBS (Product Breakdown Structure), qui structure des éléments ;

  • la GBS (Geographical Breakdown Structure), qui s'occupe de la structuration spatiale.

Le géoréférencement

Il est recommandé de mettre en œuvre un système de référence unique. Ce système devra être annoncé par la maîtrise d’ouvrage dans son Cahier des Charges BIM. Ainsi, il est préférable de constituer un modèle BIM référentiel au début de l'opération. Les caractéristiques de ce référentiel sont ensuite stipulées dans la convention. Ce système est porté par le modèle d’information d’un des Contributeurs BIM. Ce dernier sera la seule autorité habilitée à éditer le système de référence.

Le BIM Management doit mettre en place les processus nécessaires au partage du système de référence unique.

En complément, une structure spatiale (GBS, Geographical Breakdown Structure) pourra être partagée, si la taille et/ou la complexité du projet la rendent nécessaire (cf. chapitre suivant).

Le découpage des modèles

Les versions actuelles des logiciels de modélisation ont des limites de performances. Celles-ci se caractérisent le plus souvent par une taille maximale de modèle recommandée.

Le découpage spatial doit être unique et chaque maquette de zone doit être, si possible, l’agrégation de tous les modèles individuels métiers. Ce découpage doit prendre en compte les éventuelles contraintes constructives (par exemple, les joints de dilatation). Un schéma en plan précisant le découpage des maquettes choisi doit être défini dans la Convention BIM.

Lorsque des ouvrages font appel à des logiques de réseaux importantes, il peut être nécessaire d’établir un découpage par sous-systèmes représentatifs des réseaux, en parallèle du découpage spatial.

Pour que le découpage soit efficace, la méthode à suivre est la suivante :

A. Découpage en zones

  • Fichiers de taille raisonnable

  • Sous-ensemble de la structure significatif d’un point de vue opérationnel ou constructif

  • Chaque maquette de zone sera le résultat de l’agrégation des modèles

  • Programme (global, pièce par pièce…)

  • Systèmes architecturaux (systèmes fonctionnels…)

  • Structure (façades, joints de dilatation, matériaux…)

  • Système des lots techniques (aéraulique, hydraulique…)

B. Découpage par phases

  • Selon l’importance d’ouvrages provisoires à certaines phases des travaux

  • Etc.

C. Découpage par réseaux

  • Réseaux de distribution d’air conditionné dans toutes les zones du bâtiment

  • Etc.

D. Découpage par séquence de construction

  • Existant

  • Projet

  • Première tranche

  • Etc.

L’équipe de BIM Management doit tout d’abord recenser l’environnement des solutions logicielles BIM utilisées pour mettre en œuvre les Usages BIM retenus pour le projet. Cette analyse doit servir à fournir des éléments d’informations sur la capacité d’intégration et sur la taille des modèles acceptée par l’environnement.

Par exemple, certains objets ne peuvent pas être modélisés ou intégrés par certains logiciels, ce qui implique un découpage du projet pour permettre une modélisation ou une interprétation cohérente de ces objets. Ce découpage est aussi utile, car certains logiciels tolèrent mal des modèles de grande taille.

Ainsi, l’équipe de BIM Management intègre dans la Convention BIM :

  • les logiciels et solutions BIM utilisés, y compris les solutions de type plateforme ;

  • les capacités d’import-export des solutions, selon différents formats ( IFC, BCF, DWG, PDF...) ;

  • les limites des tailles des modèles tolérées par les différentes solutions, selon les capacités des infrastructures informatiques des acteurs.

En se basant sur les capacités de l’environnement BIM du projet et les structures du projet (WBS, GBS, SBS et PBS), l’équipe de BIM Management définit le découpage du modèle du projet. Ce dernier peut se faire par discipline (architecture, structure, MEP, etc.), par localisation (bâtiment 1, bâtiment 2, etc.) ou par éléments (ouvrage 1, ouvrage 2...). Le découpage doit être un compromis entre la facilité d’utilisation (qui suit au maximum les structurations du projet) et le nombre d’interfaces qu’il y aura à gérer entre les différents modèles BIM.

La définition du découpage entraîne la définition de procédures de gestion des interfaces entre les différents modèles. Par exemple, un projet découpé en modèles "Architecture et Structure" pourra mettre en place des solutions de détections des interférences 3D pour s'assurer que les deux modèles ne sont pas en conflit. La gestion des interfaces entre les modèles nécessite de bien identifier et de lister toutes les interfaces possibles et d’y associer des procédures de test. La fréquence d'exécution des contrôles devra être décidée par l’équipe de BIM Management.

La Convention BIM établira donc :

  • la liste des interfaces ;

  • les procédures de gestion des interfaces ;

  • la fréquence des contrôles et de revue des interfaces.

Les structures du projet (WBS, GBS, SBS et PBS) doivent être la base pour définir dans la Convention BIM :

  • les objets ;

  • les propriétés.

Pour chacun des objets et des propriétés établies, les informations suivantes devront être présentes :

  •  nom ;

  • définition ;

  • référence (par exemple : objet standard de la solution logiciel X, issu du système de classification Y, issu du dictionnaire ou de la bibliothèque d’objets Z) ;

  • dénomination/codification utilisée pour le projet.

L’étape suivante est de définir qui doit remplir quoi et quand… C’est la définition du processus BIM détaillé à l’aide de IDM, MVD et/ou de matrices RACI.

Les unités

La maquette numérique doit être développée conformément aux recommandations du système international d’unités (SI), publiées par le Bureau International des Poids et Mesures (BIPM).

Il est recommandé que la Convention BIM fasse état des unités de mesure et de leurs arrondis communs et distincts, pour tous les Contributeurs BIM.

Pour la phase de réalisation, le plan BIM de réalisation pourra également faire état des références réglementaires en vigueur sur les tolérances de dimensionnement et/ou de mise en œuvre applicables aux objets modélisés, en vue de l’élaboration de la maquette numérique des ouvrages exécutés.

Résumé

La maquette numérique est au centre de tous les échanges entre les différents contributeurs.

Chacun a ses méthodes et habitudes de travail en interne et celles-ci ne sont pas toujours compatibles d’un corps de métier à un autre. Il est donc fondamental de définir comment nous devons modéliser et structurer nos maquettes afin de garantir que nous échangions tous sur les mêmes bases.

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