Maîtrisez la conception des produits et des équipements
C’est le pilier n° 5 de la TPM. Pour terminer cette partie, intéressons-nous à l’expérience d’une entreprise internationale spécialisée dans l’assemblage de turbocompresseurs pour l’automobile.
Cet assemblage est réalisé automatiquement sur des machines de types carrousel, qui exécutent simultanément plusieurs tâches à chaque pas du convoyeur. Avec ses 14 000 turbocompresseurs par jour et ses 300 références, cette entreprise doit renouveler fréquemment son parc machines. Ce qui la conduit à écrire des cahiers des charges, régulièrement, pour construire ses nouveaux équipements. C’est là que le besoin du 5e pilier se fait sentir.
Vous êtes face à un pilier qui peut avoir de très lourdes conséquences financières s’il est chancelant. Les allers-retours entre le bureau d’études de l’entreprise et le constructeur sont fréquents, et risquent de désemparer les concepteurs du nouvel équipement.
La solution est de remettre à plat la constitution d’un cahier des charges type à partir des retours d’expériences des erreurs passées, et de créer un circuit de passage obligatoire dans les différents services concernés pour rédaction, correction, approbation et validation, avant d’envoyer le dossier finalisé au constructeur.
Maîtrise et maintenance de la qualité
Ce pilier (n° 6) est orienté vers le maintien du niveau de qualité des produits issus du process, et vers son amélioration. On cherche à éliminer les causes de non-qualité, pour que chaque minute du temps de process soit une minute utile (c’est-à-dire un temps utile TU au sens du TRS) générant un produit “bon”. C’est la proactivité en matière de qualité ; tout comme la proactivité en matière de maintenance chasse les pertes.
La démarche MSP que nous avons détaillée ensemble est la démarche la plus employée dans l’industrie de petite ou de grande séries.
Efficacité des services connexes : la TPM dans les bureaux
Ce déploiement (pilier n° 7) aux services généraux vise à dupliquer les succès obtenus dans les ateliers, par des démarches telles que les 5S aux services support (tels que l’administration, les RH, les achats de sous-traitance, la gestion de production, le bureau d’études et le bureau des méthodes).
Leurs activités, si elles n’étaient pas conduites de manière efficiente, pourraient affecter la production.
En principe, ces services ont déjà pris connaissance de l’évolution des habitudes dans les ateliers. Car vous les avez déjà, judicieusement, fait participer aux audits 5S ou TPM ! Ils ont notés l’ordre, la propreté et les conditions de travail sur le terrain, et constaté les efforts engagés. Et tout naturellement, les opérateurs et les techniciens souhaitent que la TPM entre aussi dans les bureaux, pour garantir une plus grande fiabilité des informations, voire une simplification de leur circulation. Je vous conseille de créer les fiches d’audit avec eux, car dans ces services, ordre et propreté se constatent autant à l’intérieur des ordinateurs et des procédures que dans les armoires.
Conclusion de la partie 2
Quelles que soient les démarches, ce sont les gaspillages, votre priorité ! Tout au long de la TPM, vous les avez chiffrés, classés et combattus un à un. En particulier avec le SMED et la MSP. Encore une fois, vous avez constaté que vos efforts relationnels sont indispensables pour engager les opérateurs de production dans cette voie.