Identifiez les croyances limitantes
Je ne peux pas... Je ne suis pas… Je ne sais pas…
Ou plus simplement :
« Je ne suis pas quelqu'un de créatif. »
Combien de fois avez-vous utilisé ces expressions ?
Lorsque vous choisissez des phrases négatives pour exprimer ce que vous êtes, ce que vous savez faire ou ce que vous faites, vous révélez l'opinion que vous avez de vous-même, souvent sans en être pleinement conscient.
Lorsqu'il s'agit de créativité, il peut être difficile de voir la relation entre cette compétence personnelle et les capacités techniques nécessaires pour votre métier.
Découvrez le ressenti de Benoît Perret sur la vision que l'on peut avoir concernant la créativité.
Ces phrases négatives sont souvent liées à des croyances limitantes.
OK, mais c'est quoi, une croyance limitante ?
Eh bien, c'est une croyance ou une décision à votre sujet qui limite votre façon de vivre ou de travailler. Ce type de croyance peut étouffer votre créativité, vous empêcher d'exprimer vos idées et vous nuire sur les plans personnel et professionnel.
Voici quelques exemples courants susceptibles de peser sur votre créativité au travail :
« Je ne suis pas assez bon. »
« Ma contribution va être jugée. »
« Il est mal vu de changer d'avis. »
« Je dois être parfait. »
« Mes idées ne sont pas aussi intéressantes que celles de… »
C'est pour cette raison que nos croyances limitantes ont un tel impact sur notre façon de travailler : nous nous les répétons sans cesse !
Les technologies modernes, par exemple les réseaux sociaux, ont encore aggravé la situation puisque plus de 70 % de la population est victime du syndrome de l'imposteur (une pensée ou un sentiment qui nous dit que nous devons davantage nos réussites à la chance qu'à nos propres compétences ou à notre expérience).
Il est donc clair que nos pensées ont du pouvoir sur nous. Heureusement, il est possible de les reprogrammer.
Comment reprogrammer ma façon de penser ?
Pour transformer vos croyances limitantes, vous devez d'abord les identifier. On acquiert et développe des croyances toute sa vie. Elles nous viennent de notre enfance ou du monde qui nous entoure. Certaines ne nous appartiennent même pas, mais nous ont été imposées par d'autres. C'est pour cette raison qu'elles peuvent être profondément incrustées et difficiles à extirper.
Mais alors, comment donc les identifier ?
Exercice pratique
Commencez par faire la liste de vos croyances sur des domaines essentiels de votre vie : votre enfance, votre éducation, votre vie professionnelle, votre créativité, vos croyances globales (par exemple, les généralisations que vous faites sur la vie en général). Dans chaque domaine, réfléchissez à ce qui vous pose problème. Faites le tri entre celles qui vous sont utiles et celles qui vous nuisent.
Transformez les croyances limitantes
Les croyances limitantes vous font douter de la valeur de vos idées créatives, et vous retiennent de les exposer à vos collègues. Maintenant que vous avez identifié les croyances qui limitent votre créativité, vous voilà prêt à les transformer. Essayez les quatre techniques suivantes.
Sachez faire la différence entre une croyance et une réalité
C'est parce que nos croyances se sont développées sur de longues périodes qu'elles sont profondément enracinées. Si profondément que nous ne les distinguons souvent plus de la réalité. Selon Daniel Gilbert, professeur à Harvard, cela se produit en trois phases :
Nous entendons quelque chose.
Nous pensons que c'est vrai.
Plus tard (parfois très longtemps après), nous y repensons plus attentivement et nous décidons si c'est effectivement vrai ou non.
Exercice pratique
Travaillons sur la troisième phase. En partant des croyances limitantes que vous avez répertoriées précédemment, demandez-vous : « Est-ce vrai » ? Si oui, à quel moment cela l'est-il devenu ? Si vous ne pouvez pas lui trouver une origine réelle précise, c'est qu'il s'agit d'une croyance.
Remplacez les croyances négatives par des croyances positives
Pour chaque croyance négative ou néfaste, trouvez des preuves qui montrent que la réalité est tout autre. Par exemple :
« Je ne suis pas quelqu'un de créatif » devient « J'ai trouvé une nouvelle méthode de travail plus efficace pour notre équipe ».
« Je ne suis pas assez bon » devient « Mon équipe apprécie mes idées ».
Ceci est un exemple de programmation neurolinguistique (PNL), un ensemble de principes qui offrent des moyens pratiques de vous aider à transformer votre façon de penser.
Exercice pratique
À présent, créez une nouvelle croyance sur la base des preuves que vous avez trouvées. Écrivez-la sur un Post-it et placez-la à un endroit où vous pouvez la voir tous les jours. Prononcez-la à voix haute pour vous-même plusieurs fois par jour. Faites-en une habitude et tenez-vous-y. À terme, la nouvelle croyance remplacera l'ancienne.
Transformez les croyances en affirmations
Les affirmations sont des énoncés positifs qui, à travers leur répétition, peuvent vous aider à surmonter des croyances fondamentales négatives.
Les neurosciences expliquent que les pensées qui nous occupent le plus font libérer des substances chimiques par notre cerveau. Ces substances ont une influence sur la façon dont nous pensons. Par exemple, la croyance limitante « Ma contribution va être jugée » peut devenir l'affirmation « Le client a choisi ma conception logicielle ».
Exercice pratique
Examinez vos croyances limitantes, puis réfléchissez à la façon dont vous pouvez les transformer en affirmations positives. Répétez-les-vous ensuite régulièrement au cours de la journée.
Réservez un moment de la journée aux pensées négatives
Les croyances limitantes sont si profondément ancrées en nous qu'elles surgissent au moment où nous nous y attendons le moins. Pour éviter ces intrusions, il est recommandé de consacrer 10 minutes aux pensées négatives en fin de journée. Chaque fois que vous avez une pensée négative dans la journée, notez-la et passez à autre chose. Lors de vos 10 minutes consacrées aux pensées négatives, disséquez chacune d'entre elles. Qu'est-ce qui l'a fait surgir ? Est-elle vraie ? Comment peut-on la transformer ?
Transformez l'échec en un chemin vers la réussite
« L'échec fait partie intégrante de l'invention. Il n'est pas facultatif. Nous le savons et nous sommes convaincus de l'intérêt qu'il y a à échouer tôt et à recommencer jusqu'à ce que ça marche. » Jeff Bezos, P-DG d'Amazon.
Quel est le point commun entre le Post-it, la pénicilline, les chips, le pacemaker, les feux d'artifice et le four à micro-ondes ?
Ces réussites créatives sont toutes nées d'une erreur ou d'un échec. Si une autre idée n'avait pas échoué en premier lieu, ces produits auraient pu ne jamais voir le jour. Et dans chaque cas, c'est une pensée créative qui a conduit à l'apparition d'un nouveau produit commercialement viable.
Bien que l'échec soit souvent vu comme une mauvaise chose, il peut créer un environnement qui stimule votre réflexion et la propulse dans des directions que vous n'auriez peut-être pas explorées si l'idée d'origine avait réussi. Autrement dit, l'échec peut en réalité vous propulser vers des sommets de créativité encore plus élevés !
Selon des recherches du Scientific American, l'erreur et l'échec sont une partie intrinsèque de l'apprentissage.
Dans ces conditions, pourquoi jugeons-nous l'échec si sévèrement ?
Les prix Nobel de psychologie Daniel Kahneman et Amos Tversky ont découvert qu'un échec avait sur nous deux fois plus d'effet qu'une réussite. Pourtant, nous faisons tout pour l'éviter ! Cela nous montre que nous devons changer notre façon d'y réagir pour pouvoir en sortir plus forts.
« Je n'ai pas échoué 10 000 fois. Je n'ai même pas échoué une seule fois. J'ai réussi à prouver que ces 10 000 façons de procéder ne fonctionnaient pas. Lorsque j'aurai éliminé toutes ces façons inopérantes, je trouverai celle qui fonctionne. » Thomas Edison
Comment changer ma façon d'envisager l'échec créatif ?
Apprenez de chacune de vos erreurs : pourquoi cette idée n'a-t-elle pas fonctionné ? Comment peut-on l'améliorer ?
Écoutez les critiques et acceptez-les : d'autres verront vos idées d'un autre œil, ce qui vous donnera une chance de les pousser dans des directions intéressantes.
Soyez persévérant : n'abandonnez pas au premier obstacle. Demandez-vous plutôt quelles nouvelles directions créatives explorer.
N'oubliez pas : tout comme avec les Post-it, les échecs créatifs peuvent souvent mener à de grandes réussites !
Découvrez comment une vision positive de l’échec joue-t-elle un rôle pour résoudre des problèmes au travail, selon Benoît Perret.
Journal de créativité
À quand remonte votre dernier échec ? Décrivez-le dans votre journal.
Maintenant, réfléchissez. Qu'avez-vous éprouvé alors ? Qu'avez-vous appris ? Cela a-t-il transformé d'une manière quelconque votre façon de penser ? Qu'avez-vous appris sur l'échec ? Et sur vous-même ?
En résumé
Une croyance limitante est une croyance ou une décision à votre sujet qui limite votre façon de vivre ou de travailler.
L'erreur et l'échec sont une partie intrinsèque de l'apprentissage.
Maintenant que vous avez découvert comment réorienter vos échecs à votre profit, vous êtes prêt à étudier les techniques qui vous aideront à concentrer votre esprit.