Êtes-vous prêt à changer vos habitudes ? Pour pousser les entreprises à le faire, il existe un système de quotas d'émissions carbone. Et saviez-vous que c’est en Europe que se trouve le plus grand marché du carbone ?
En effet, mis en place en 2005, les EU-ETS, le système communautaire d'échange de quotas d'émission, concerne déjà plus de 11 000 installations industrielles européennes. François Merriaux, directeur du développement durable Groupe et Europe chez ARC Verrerie, nous explique ce que c’est :
Prenez conscience de l’impact du dérèglement subi par votre entreprise
Les entreprises françaises sont déjà touchées. Elles subissent des risques physiques liés au dérèglement climatique. Sami Tahri, consultant en stratégie chez Carbone 4, nous présente quelques risques :
En complément, voici d’autres exemples auxquels votre entreprise pourrait devoir faire face :
des ruptures d'approvisionnement : par exemple les composants électroniques début 2021, à cause de sécheresses à Taïwan ou encore d’une vague de froid au Texas ;
des perturbations dans les transports : le trafic fluvial interrompu sur le Rhin en 2019 à cause de la sécheresse, ou les exploitations agricoles et, plus épisodiquement, les golfs, subissant de plein fouet les pénuries d'eau à l'été 2022 ;
des impacts sanitaires : la surmortalité due aux canicules, ou encore les moustiques tigres présents sur la moitié du territoire français ;
des baisses de productivité : par exemple, l’industrie chimique allemande a connu en 2018 une baisse de 6 % de sa production, baisse due aux perturbations liées aux conditions météo, et plus particulièrement à la sécheresse ;
et enfin, la raréfaction des ressources en eau et en énergie : baisse en 2003 de 10 % de la production nucléaire du fait d’une moindre capacité de refroidissement, diminution de 20 à 30 % du débit des fleuves du bassin Adour-Garonne.
S’ajoutent à ces risques physiques des risques de transition : ils sont liés à une dynamique de réduction forte et rapide des émissions de gaz à effet de serre, en cohérence par exemple avec les ambitions de l’Accord de Paris.
Par exemple, quelle serait la place d’un réseau de distribution de carburant dans un monde dans lequel il n’y aurait plus de véhicules à moteur thermique ? C'est la raison pour laquelle les entreprises doivent rapidement s’adapter, et faire migrer leurs activités et modèles d’affaires vers un monde postcarbone. C’est-à-dire qui respecterait l’Accord de Paris.
Mais qui dit risques dit aussi opportunités : les entreprises qui se seront le mieux préparées aux évolutions à venir pourront tirer leur épingle du jeu !
Découvrez la problématique de l’effet de serre
Cela va peut-être vous surprendre, mais l’effet de serre est un phénomène tout à fait naturel. L'atmosphère laisse passer une partie du rayonnement solaire qui vient frapper le sol. Le sol, alors réchauffé, émet un rayonnement infrarouge. Ce dernier est ensuite en partie ou totalement piégé par l'atmosphère rendue « imperméable » par la présence des gaz qui s’y sont accumulés.
C’est d’ailleurs grâce à lui que la Terre est habitable, que l’eau y est liquide et que la vie a pu s’y développer. Sans cet effet de serre naturel, la température moyenne à la surface de la Terre ne serait pas de 15°, mais elle serait de -18°, c’est-à-dire 33° de moins qu’aujourd’hui. Ce serait une planète gelée.
Les principaux gaz à effet de serre sont la vapeur d'eau et le CO2. À noter : la vapeur d’eau qui n’est pas due aux activités humaines n’a pas d’impact sur l’effet de serre anthropique.
Jusque-là, tout va bien. Mais là où cela devient problématique, c’est que ce CO2 émis par nos activités humaines est relâché en trop grande quantité. Nous émettons beaucoup plus de GES que ce que les écosystèmes terrestres sont en mesure d’absorber via les puits de carbone naturels (la végétation et les océans – d’ailleurs, saviez-vous qu’une baleine absorbe environ 33 tonnes de CO2 alors qu’un arbre en absorbe en moyenne 48 kilos ? Ces mammifères sont les champions internationaux de la capture de carbone !).
Les GES qui restent alors accumulés dans l'atmosphère conduisent à un effet de serre additionnel. Vous pouvez voir cet effet de serre comme une couette. Elle garde l’énergie solaire réfléchie sur la planète. Cela a un effet direct sur l'augmentation de la température à la surface de la terre, la fonte des calottes glacières, de la banquise et des glaciers, et la modification de la température des océans, notamment.
Depuis 1850, la température a déjà augmenté de 1,1°. Selon le 6e rapport du GIEC, si nous n’arrivons pas à réduire nos émissions de GES comme nous nous y sommes engagés il y a 5 ans lors de l'Accord de Paris, la température en 2100 aura augmenté de 3°.
L’Accord de Paris est l’accord signé à Paris lors de la COP21 en décembre 2015 par les délégations représentant chaque pays de la planète. Ce faisant, ces pays se sont individuellement et collectivement engagés à limiter la hausse de la température à 1,5° (nettement en deçà de 2° de hausse de la température) d’ici à 2050.
Vous trouverez les synthèses vulgarisées des 2 volets du rapport AR6 par les bénévoles du Shift Project ici :
Vous pourriez me dire que 3°C, ce n’est rien ! Pour vous expliquer l’importance de cette hausse de température, comparons avec la température du corps humain : si vous avez 1°C de fièvre, ça va encore… mais si vous avez 4 ou 5°C de fièvre, cela devient mortel !
En tout état de cause, ce réchauffement climatique provient des émissions de GES anthropiques, c’est-à-dire les émissions liées aux activités humaines. Donc, l’Homme est en train de faire en 250 ans ce que la nature avait fait en 20 000 ans.
En résumé
Les impacts du réchauffement climatique sur les entreprises sont :
des risques physiques liés au dérèglement lui-même ;
des risques de transition liés à la réduction drastique des émissions de GES nécessitée par l’Accord de Paris.
Vous venez de voir certains impacts du réchauffement climatique sur les entreprises. Découvrez dans le chapitre suivant d’autres impacts observables.
