Saviez-vous que selon une étude récente de l'Institut CSA, 78 % des salariés choisiraient, à offres équivalentes, de rejoindre une entreprise engagée dans la transition écologique ?
Respecter l’Accord de Paris nécessite de réduire l’empreinte carbone moyenne d’un Français de 80 % pour réussir notre transition écologique.
La transition écologique recouvre plusieurs secteurs :
la transition énergétique ;
la transition industrielle ;
la transition agroalimentaire.
La transition énergétique
Notre modèle socioéconomique s’appuie globalement sur les énergies fossiles. La transition énergétique, fondamentale, nous amène à repenser notre consommation d’énergie individuellement et collectivement, de sa production à sa consommation.
Elle passe premièrement par la réduction de la consommation d’énergie, puis par l’augmentation de la part des énergies bas-carbone, c'est-à-dire des énergies renouvelables.
Ainsi nous aurons une consommation énergétique respectueuse des limites planétaires ; une consommation qui ne repose pas sur l’utilisation de ressources finies et limitées.
La transition énergétique, c’est aussi penser l’approvisionnement en énergies sur la base d’un modèle circulaire.
La transition industrielle
L’industrie est un secteur extrêmement polluant : 18 % des émissions de gaz à effet de serre lui sont attribuées. Elle doit donc, dans son ensemble, être repensée pour réduire son empreinte carbone et avoir l’impact écologique le plus faible possible. Cela devrait passer par une production locale, pensée au travers d’une approche durable utilisant le moins d’énergie possible tout au long du cycle de vie du bien : sa conception, sa fabrication, sa commercialisation, son utilisation, son réemploi et son recyclage.
La transition agroalimentaire
L’agriculture industrielle, majoritaire aujourd’hui, a un impact écologique élevé. Le secteur agricole est responsable de 24 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et de 80 % de la déforestation. Ses conséquences sont nombreuses et néfastes pour la planète comme pour l’humain : destruction de la biodiversité, pollution des sols et des eaux, ainsi que la perte de 75 % des variétés végétales en moins de 40 ans, selon la FAO.
À cela, il ne faut pas oublier d’ajouter les impacts sociaux de l’agriculture industrielle : 2/3 des travailleurs pauvres dans le monde appartiennent au secteur agricole. Une transition doit s’opérer afin de penser une agriculture respectueuse de l’environnement et des humains. Elle doit s’inscrire dans une volonté de durabilité pour permettre à tous l’accès à une alimentation de qualité.
Cette transition est nécessaire aussi bien à titre individuel que collectif (entreprise et sociétal).
La société de conseil Carbone 4 a estimé dans une publication, nommée “Faire sa part”, que les actions à titre individuel passent par :
le changement de ses comportements :
moins de viande, moins de voiture, moins d’avion, ce qui permettrait de réduire de 25 % son empreinte carbone ;
l’investissement dans des systèmes bas-carbone :
rénovation thermique de l’habitat, remplacement de sa chaudière au fioul par une pompe à chaleur géothermique, remplacement d’une voiture thermique par un véhicule électrique ou à hydrogène…. Cela permettrait de réduire de 20 % son bilan d’empreinte carbone.
Le reste est contraint par l'environnement social, technique et politique dans lequel nous vivons. Les changements passeront donc par la décarbonation de l’industrie, du fret, du système agricole, des services publics, et la décarbonation de l'énergie résiduelle consommée (chaleur, gaz, électricité).
Participez à l’évolution du modèle économique
Nous avons évoqué précédemment que deux solutions s’offrent aujourd’hui à nous pour contrer les impacts du dérèglement climatique : la croissance verte et la décroissance, voire la postcroissance.
Alain nous présente ces solutions :
De nombreux acteurs des milieux économiques et gouvernementaux pensent que la croissance verte est une solution.
Elle signifie concrètement promouvoir la croissance économique et le développement, tout en veillant à respecter, préserver et régénérer les actifs naturels et services environnementaux dont dépend notre bien-être.
Pour cela, la croissance verte doit catalyser l’investissement et l’innovation qui serviront d’assise à une croissance durable, et susciteront de nouvelles possibilités économiques.
D'après l'OCDE, mettre en place une stratégie de croissance verte permettrait de pérenniser le modèle économique de notre société, soit le capitalisme, en instaurant une utilisation raisonnée des ressources.
Pour adopter une stratégie de développement durable économique, la réforme structurelle des activités des entreprises, aussi bien dans les processus décisionnels qu'opérationnels, est nécessaire. Bien entendu, ces changements doivent intervenir de manière progressive : ils s’inscriraient dans une démarche de transition écologique.
Pour autant, il est malheureusement difficile de compter dessus, car pour cela il faudrait pouvoir découpler :
croissance économique ;
consommation d’énergie fossiles ;
et pressions sur l’environnement.
L’Agence européenne pour l’environnement a lancé le débat en janvier 2021, au travers d’une note largement reprise dans la presse, comme dans cet article de Novethic.
Ceci dit, de plus en plus d’acteurs, certes encore minoritaires, comme l’Agence de l’environnement européenne, des ONG, des acteurs du monde académique et scientifique (y compris le GIEC), ou même des entreprises, pensent que la croissance verte est une impasse, et que la solution réside dans la sobriété et la décroissance.
L’ampleur des crises et la transformation radicale nous invitent en effet à repenser notre société, à évoluer vers la sobriété et la décroissance. Si nous ne planifions pas la décroissance, c’est la récession que nous connaîtrons, liée à la raréfaction des ressources naturelles. On en voit aujourd’hui les prémices avec l’augmentation des prix des énergies fossiles et des ressources naturelles, dans un contexte de tensions géopolitiques.
La « sobriété » n’est pas rendue très désirable par l’industrie ou nos dirigeants ; pour autant, voyez plus loin, n’ayez pas peur de ce changement.
S’il est pensé à l’échelle de la société et planifié, il peut être enthousiasmant et même joyeux ; on parle de « sobriété heureuse ». Du moins c’est ce que mettait en avant Pierre Rabhi, agriculteur, penseur et écrivain d’origine algérienne. Lui et de nombreux défenseurs de ce nouveau mode de vie estiment que nous vivrions « mieux avec moins ». De manière plus intentionnelle et solidaire aussi.
Pour nous, citoyens, ce serait un monde où nous vivrions et aimerions en consommant de façon sobre. Pourquoi pas continuer de voyager sans prendre d’avions low cost, en prenant alors le temps du voyage en train ; manger flexitarien ou végétarien ; posséder moins d’objets mais tous utiles et sources de plaisir, ou encore en se déplaçant via la mobilité douce, comme le vélo ou simplement nos jambes.
Et pour les entreprises, basculer vers la sobriété est un vrai défi et un changement de paradigme complet. Car plutôt que de chercher à fabriquer et à vendre toujours plus, elles n’auront d’autre choix que de réinventer leur modèle économique.
En résumé
La transition écologique recouvre plusieurs secteurs : la transition énergétique, la transition industrielle et la transition agroalimentaire.
La croissance verte devrait nous permettre de garder notre modèle de croissance tout en respectant les limites planétaires et limitant le réchauffement climatique.
La croissance verte nécessite de pouvoir découpler croissance économique, dépendance aux énergies fossiles et pressions environnementales, ce qui n’a été ni prouvé, ni observé.
Les options dont on parle de plus en plus sont la sobriété et la décroissance.
Adopter la transition écologique au sein de son entreprise permet également des avantages vertueux. Découvrons-les dans le chapitre suivant.