Vous avez calculé votre bilan carbone ? Analysez à présent vos impacts à partir de vos résultats.
Le bilan carbone permet de savoir quels sont vos plus grands impacts et émissions de GES. 2 entreprises dans un même secteur économique devraient avoir un profil similaire, ce qui permet de se comparer.
Prenons quelques exemples dans différents secteurs économiques, pour que vous puissiez comprendre les émissions significatives de ces différents acteurs.
Commençons par les émissions d'une entreprise de services numériques, Neurone, basée en Île-de-France :
Passons à un acteur du traitement de l’eau, Veolia Eau d’Île-de-France :
Les principaux postes par ordre décroissant sont :
l’achat de produits ou services (scope 3) 30,6 % : produit de traitement de l'eau, filtres, charbon actif, fournitures, sous-traitance… ;
les autres émissions indirectes (scope 3) 30,4 % : toutes autres émissions indirectes non prises en compte dans les autres postes ;
les émissions indirectes, telles que la consommation d'électricité (scope 2) 18,7 % : électricité.
Quels axes de travail peut-on envisager suite aux résultats de son bilan carbone ?
Sami Tahri nous répond en vidéo :
Déployez un plan d'action de réduction GES ou plan de transition
L’entreprise doit à la fois atténuer, réduire ses émissions et s'adapter aux changements attendus.
Pour atténuer ses émissions, l’entreprise ne dispose à court terme que de 2 leviers : la sobriété et la sobriété énergétique. En pratique, c’est :
Mesurer en réalisant un bilan carbone qui permet de disposer d’un point de référence initial.
Agir : des actions simples et peu coûteuses ou bien avec un temps de retour sur investissement inférieur à 2 ans (changement des ampoules par des LED, systèmes de gestion des bâtiments centralisés… ainsi que des actions avec un temps de retour sur investissement plus long : changement de mode de chauffage, mise en place d’énergies renouvelables, etc.).
Penser le futur : quelle vision de l’entreprise dans un monde « bas-carbone » ? Quelle transformation du secteur d’activité ? Quel nouveau business model ? Comment réduire son impact à long terme ? Le plan stratégique de transformation de l'entreprise doit comprendre le développement durable. Cela nécessite de prendre en compte le climat dans sa stratégie future (atténuation et adaptation).
Le bilan carbone vous permet d’identifier les grand postes d'émission de GES, et de mettre en place des actions de réduction des GES :
au niveau entreprise : énergie décarbonée, décarbonation de vos processus de production/fabrication, relocalisation, détection et réduction des fuites de gaz industriels ;
au niveau des salariés : plan de mobilité douce, covoiturage, repas moins carnés à la cantine, télétravail, fin des voyages d'affaires en avion pour des distances de moins de trois heures…
La question qui devrait vous guider en tant qu’entreprise pour redéfinir votre stratégie, c'est :
« Dans un monde qui respecterait l’Accord de Paris et où les citoyens limiteraient leur consommation à 3 t CO2eq/an en 2030 et à 2 t CO2eq/an en 2050, mes clients continueraient-ils à acheter mes produits ? »
En pratique, pour mettre en place ce plan, commencez par partager le diagnostic, puis identifiez les postes les plus significatifs du bilan carbone (sur les 3 scopes). À partir de là, vous identifierez des actions de court, moyen et long termes, et les positionnerez sur une matrice à deux axes :
un axe « impact » (réduction espérée en t CO2eq de l’action) ;
un axe « levier d’action » (c’est-à-dire coût et difficulté).
Repartons de notre exemple « Cabinet de conseil en systèmes informatiques et logiciels » pour illustrer cette matrice :
Voilà alors l’ordre dans lequel vous pourrez mettre en œuvre les réductions :
commencez par les postes situés dans la case en haut à droite, « fort impact – facile à mettre en œuvre » :
les émissions liées aux déplacements domicile-travail : incitez aux mobilité douces, développez le télétravail,
les émissions indirectes liées à l'électricité : changez de fournisseur (si cela est possible là où l'entreprise est localisé ) ;
puis complétez la case « fort impact et difficile » :
les émissions liées aux achats de produits ou services (services cloud, sous-traitance…) : difficile car les services numériques externalisés sont au cœur de l’activité de cet acteur ;
ensuite, complétez la case « faible impact et levier facile » :
les émissions directes / sources mobiles à moteur thermique (flotte de voitures de fonction) : instaurez un bonus mobilité verte ou des incitations à l'achat d'un vélo, proposez un groupe de covoiturage, augmentez le droit au télétravail,
les émissions liées aux achats de produits ou services (matériel IT, services cloud, sous-traitance…) : achetez du matériel IT reconditionné, faites durer les matériels IT et smartphones, faites réparer les matériels IT et les téléphones…,
les émissions liées aux déplacements professionnels : utilisez des outils de webmeeting en lieu et place de réunions en présentiel… ;
enfin, remplissez la case « faible impact et levier difficile » :
les émissions indirectes liées à l'électricité (consommation électrique des serveurs vendus, des datacenters…),
déchets : réduisez les déchets, triez, réduisez les achats.
À vous de jouer
Listez à votre tour les impacts identifiés pour votre entreprise dans le document d’activités. Puis intégrez les postes les plus significatifs de votre bilan carbone à une matrice d’impact.
En résumé
L’entreprise doit à la fois atténuer ses émissions, donc les réduire, et s'adapter aux changements attendus car ils sont malheureusement devenus irréversibles.
Le bilan carbone permet d’identifier les grands postes d'émissions sur lesquels il faut prioritairement agir.
Positionnez sur une matrice à deux axes les leviers d’action à court, moyen et long termes.
Votre bilan carbone réalisé, découvrons dans le chapitre suivant un autre outil : l’ACV (analyse de cycle de vie).
