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J'ai tout compris !

Mis à jour le 08/11/2024

Appropriez-vous les enjeux écologiques en production

Les métiers de la production incluent un périmètre de fabrication de produits à partir de matières premières et à l’aide de procédés de fabrication et de machines.

Les machines utilisées sont alimentées par de l'énergie primaire (fossile) ou secondaire (c’est-à-dire de l’électricité). Dans les processus industriels, on peut par exemple faire face à des fuites de gaz industriels ou de gaz frigorigènes, qui sont des GES avec une durée de vie particulièrement longue (on l’a vu, elle se compte de 30 ans à plusieurs milliers d’années !), et un pouvoir réchauffant très supérieur à celui du protoxyde d’azote.

Alors, tout d’abord, comment calculer l’empreinte écologique de la production du produit que je contribue à créer ?

Identifiez les impacts écologiques

On abordera donc ici le sujet de la décarbonation de la production et de l’industrie. Et ce, que ce soit pour l’industrie lourde, l’industrie manufacturière ou la production de l'énergie (électricité, hydrogène…).

François Merriaux nous explique ce qu’est la décarbonation, et surtout comment il prend en compte cette problématique au sein de la verrerie ARC :

Les émissions de GES de l’industrie résident dans les procédés de production industriels, de la construction et du génie civil, et ce, que les produits que vous fabriquez soient destinés à la consommation intérieure, sur le marché français, ou aux marchés extérieurs. En France, ces émissions sont de 2 natures. Pour moitié, elles sont liées à :

  • la consommation d'énergies fossiles (émettrice de CO2) des usines ;

  • l’utilisation de puissants GES, tels que le méthane (CH4, au PRG de 30) ou le protoxyde d’azote (N2O, au PRG de 300). 

À noter que l'industrie de la pétrochimie a des besoins importants en matières premières énergétiques. L’industrie consomme du naphta, du diesel, des bitumes ou d’autres produits pétroliers pour produire des plastiques, des routes, des fibres textiles, etc. Ces dérivés du pétrole doivent être produits.

Les émissions du secteur énergétique résident dans les activités de raffinage, de production, de transport et de distribution d’énergie finale qui ont lieu sur le sol français. 

Votre entreprise fabrique un produit pour le vendre. Sa production et son utilisation ont des répercussions écologiques, environnementales et humaines. Il est important d’évaluer ces impacts et de se poser la question de l’intérêt même de ces produits, et/ou de leur multiplication

À titre d’exemple :

Les vêtements, par exemple, sont nécessaires à une vie de qualité. Mais proposer toujours de nouvelles collections incitant à acheter toujours plus, et arrêter de mettre des vêtements toujours en bon état, n’est pas viable. Cela contribue notamment à la destruction des écosystèmes naturels et au réchauffement climatique.

Laissez-moi vous montrer un autre exemple, qui n’a pas que des impacts négatifs, d’ailleurs !  Écoutez François Merriaux nous donner un aperçu de l’ensemble des impacts écologiques de son industrie de verrerie.

Instaurez des solutions

En production, il existe de nombreux leviers d’action environnementale, principalement liés à l'énergie :

  • choisir un fournisseur de biométhane avec des approvisionnements locaux.
    Contrairement à l’électricité, les garanties d’origine de biométhane assurent que le gaz a été produit localement. – 80 % d’émissions ; + 30 % du prix à l’achat ;

  • réduire l’électricité : passer aux LED pour l'éclairage, et plus largement, revoir la consommation électrique poste par poste ;

  • choisir un fournisseur d'électricité bas carbone, surtout pour les unités de production qui peuvent être localisées dans des zones géographiques où l'électricité est fortement carbonée ;

  • consommer de l’énergie non carbonée et de l'hydrogène verte ou jaune (produite par du nucléaire ou des EnR), notamment pour l’industrie lourde ;

  • remplacer les groupes électrogènes par des systèmes de stockage de l'électricité ;

  • limiter les fuites de gaz fluorés et de méthane dans les infrastructures, car elles ont un pouvoir réchauffant important. 

Quelles actions mettre en place en fonction de mon secteur industriel ?

Je vous invite à lire le rapport « Décarboner l’industrie sans la saborder » du Plan de transformation de l'économie française du Shift Project. 

Notez que le Shift Project a réalisé des focus sectoriels pour l’industrie lourde (sidérurgie, chimie et ciment/béton), qui a des particularités sectorielles, et pour l'industrie manufacturière. Vous trouverez ces rapports à la page suivante

Vous pouvez aussi consulter les trajectoires de décarbonation recommandées par le SBTi pour le secteur industriel de votre entreprise.

Découvrons enfin avec François Merriaux les solutions mises en place au sein de la verrerie ARC :

Respectez les objectifs 2050 de la SNBC

Pour mémoire, l’industrie lourde (ciment, acier, chimie) rentre dans la feuille de route de réduction des émissions de GES de la SNBC. Pour atteindre ses objectifs à 2050, l’industrie lourde fait appel aux technologies de CCUS (capture, stockage et utilisation du CO2).

Pour atteindre ces objectifs efficacement, il conviendra d’associer les ruptures technologiques et la sobriété à la tendance naturelle de réduction des émissions :

  • pour la chimie : recycler le plastique à hauteur de 90 % en 2050, produire de l’ammoniac à partir d’hydrogène vert, et capturer du carbone dans les vapocrackers. Vous produirez ainsi 20 % de volume en moins grâce à une montée en gamme des plastiques, et à moins d’engrais azotés ;

  • pour le ciment : décarboner le ciment classique, réduire le ciment dans le béton, mixer ciment et matériaux biosourcés, optimiser les quantités de béton (épaisseur), et réduire les constructions neuves pour plus de rénovations ;

  • pour l’acier : augmenter le recyclage des ferrailles, développer le CCS (capture et stockage du CO2) et la DRI (réduction directe du fer par de l'hydrogène décarboné). Engager la sobriété (réduction des besoins de l’automobile) et la montée en gamme des aciers.

Quantifiez vos gains de transformation

Dans le plan de transformation de votre outil de production, il est important de quantifier les gains attendus. L’ADEME a publié la méthode QuantiGES qui permet de le faire.

Adaptez-vous aux nouveaux enjeux

Pour atténuer les effets indésirables de la production et vous adapter aux nouveaux enjeux, il conviendra :

  • d’anticiper les nouvelles normes : le CBAM applicable aux frontières de l’Europe (mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, ou MACF), les normes de construction et les normes performantielles ;

  • de passer du recyclage à « l’après première vie » (APV) : consigne associée au lavage pour le réemploi, récupération des déchets, et la R&D pour développer le recyclage et la réparation des pièces détachées à un coût raisonnable ;

  • et de décider de relocaliser tout ou partie de votre production dans des pays où l'énergie est décarbonée, au plus près de vos clients. Cela raccourcira d’autant votre chaîne logistique mondialisée.

Posez-vous les bonnes questions

Décarboner l’industrie va nécessiter du temps et des investissements, mais les gains seront très importants.

La vraie question est celle de la quantification des gains attendus de telle ou telle action, afin de planifier à moyen et long termes les investissements nécessaires.

En résumé

  • Les émissions du secteur industriel proviennent pour moitié de l’utilisation d'énergies fossiles, et pour moitié de puissants gaz à effet de serre.

  • Il est important d’associer la réduction des émissions de GES aux ruptures technologiques et à la sobriété.

  • Anticipez et adaptez-vous aux prochaines réglementations.  

Découvrez dans le prochain chapitre les enjeux de la vente, du marketing et de la communication. 

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