Les métiers RH et finance sont également des métiers support de l’entreprise. Découvrons leurs impacts.
Identifiez les impacts écologiques et solutions à apporter pour la finance
Prenez connaissance des impacts pour la finance
En parlant un peu plus tôt de bilan carbone, nous avons abordé le sujet de la comptabilité carbone, dont les comptables pourraient s’emparer pour inscrire la réduction des émissions de GES dans le temps. Mais intéressons-nous plus largement à la finance, et à la façon dont elle peut contribuer à la réduction des impacts.
La finance a un rôle majeur d’allocation des ressources dans l’économie. Cependant, la finance traditionnelle dirige l’épargne vers les projets les plus rentables, sans réellement prendre en compte les impacts environnementaux. La finance verte, quant à elle, finance des projets ne portant pas atteinte à l’environnement, ou permettant le développement d’une économie durable.
De nombreuses entreprises sont pilotées en fonction d’objectifs financiers de développement et de rentabilité. Et ce, souvent à court terme.
Qu’est-ce que ça signifie ?
Il est important de savoir dans quel type d’entreprise vous évoluez, car cela vous apportera beaucoup d’informations sur la possibilité ou non de faire bouger les choses. Nous y reviendrons dans la dernière partie de ce cours, sur les recommandations stratégiques.
Instaurez des solutions pour la finance
Revenons à la finance. Les entreprises sont fréquemment pilotées par la finance et le contrôle de gestion. Si vous travaillez dans ces fonctions, il vous faudra prendre conscience que la transition écologique est un projet transformant de long terme, qui nécessite des investissements importants qui ne se gèrent pas comme des projets standard.
C’est une vision qui touche le cœur de la stratégie d’entreprise et même de son business model, compte tenu des enjeux, et de la hauteur de la marche que nous devons gravir pour espérer atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Or, cela va nécessiter une révolution de la fonction financière.
La fonction finance va devoir s'intéresser à l’extrafinancier. Comme nous venons de l’évoquer, vous devrez associer la finance à une vision plus long-terme.
Le monde de la finance commence, très lentement, à bouger pour intégrer les enjeux sociaux et environnementaux, et cela se traduit dans le monde de l’entreprise par le rapprochement des fonctions. Vous pouvez désormais voir apparaître des postes de « direction RSE et Finance » ou encore « direction de la finance durable ».
Progressivement, cette tendance aboutit à une certaine homogénéisation des normes en matière de finance ESG.
La comptabilité intégrée commence à se structurer, et les différents outils et méthodes pour réunir au sein d’une même comptabilité les enjeux financiers et extrafinanciers sont de plus en plus aboutis.
Pour cela, en parallèle des solutions de comptabilité financière, il faut que l’entreprise déploie des solutions de comptabilité carbone et à moyen terme, des solutions de comptabilité triple capital.
Par exemple, la comptabilité CARE associe performance sociale, performance environnementale et performance économique.
Il est aussi important que l’entreprise déploie sa propre politique d'investissement sur des bases ESG robustes, telles que la taxonomie européenne. Enfin, l’entreprise doit gérer ses liquidités en les confiant à des acteurs responsables.
La taxonomie européenne établit une définition plus précise des activités « durables ». Elle désigne plus particulièrement une classification des activités économiques avec un impact favorable sur l'environnement. Son objectif est d'orienter les investissements vers les activités « vertes ». Elle tente aussi de mettre de l’ordre dans le monde encore chaotique de la finance ESG.
Quant au reporting extrafinancier, il va fortement évoluer avec le CSRD européen (Corporate Sustainability Reporting Directive), appelé à remplacer la DPEF (déclaration de performance extrafinancière) pour harmoniser le reporting extrafinancier et lutter contre le greenwashing.
En bref, un socle de travail commun commence à se mettre en place, et un référentiel plus structuré autour de la finance RSE émerge.
Ceci dit, le chemin reste long avant d’arriver à des méthodes d’évaluation et de comptabilité multicapitaux universellement reconnues, permettant un basculement de la finance vers une prise en compte réelle des enjeux environnementaux ou sociaux.
Mais dès aujourd’hui, les entreprises, notamment les plus grandes, sont amenées à plancher en urgence sur ce sujet. Car désormais, la finance est sous le feu de toutes les critiques et de toutes les attentions. Elle ne pourra donc plus échapper à l’injonction de ses parties prenantes sur la prise en compte de la réalité écologique et sociale.
Identifiez les impacts écologiques et solutions à apporter pour les RH
Prenez connaissance des impacts
Les impacts des fonctions RH et RSE sont ceux de toutes les fonctions support, auxquels on peut ajouter les impacts liés à la politique RH. En effet, il appartient au service RH d’apporter les « bons gestes » en matière d'écologie : les collaborateurs sont-ils incités à la pratique des écogestes, à être responsables au bureau, à venir en transport en commun ou en vélo ? Le télétravail est-il autorisé ? Etc.
Il faut noter qu'en 2019, 45 % des entreprises s’engageaient déjà dans le domaine de l’écologie via leur service RH !
En effet, les mesures mises en place par les RH permettent à la fois d’amorcer une dynamique, et d’assurer une cohérence entre la stratégie de l’entreprise et le quotidien vécu par les collaborateurs.
Instaurez des solutions
Vous pouvez, en impliquant le (middle) management, inciter au changement de comportements et de pratiques des collaborateurs :
être plus responsable au bureau (cf. le guide ADEME) ;
venir en transport en commun, en covoiturage ; favoriser les mobilités douces en mettant en place un forfait « mobilités durables » ;
mettre en place une politique de télétravail et inciter à télétravailler quelques jours par semaine (à noter que cela nécessite des aménagements IT, managériaux, et des infrastructures efficaces en termes de communication, et cela ne s’improvise donc pas) ;
et pour ceux qui ne peuvent vraiment pas se passer d’une voiture, les inciter à changer de voiture pour un véhicule électrique (pour les personnes faisant plus de 40 km/jour), ce qui serait bénéfique pour eux d'un point de vue financier, étant donné que le prix de l'essence va continuer d’augmenter.
En travaillant avec les services généraux, vous pouvez :
ajouter des bornes de recharge électriques au travail ;
ajouter un abri sécurisé à vélos ;
mettre en place une flotte ou un programme de vélos d'entreprise ;
pour les trajets longue distance : bannir les déplacements en avion en France, et en première classe dans le monde, et inciter au train et au covoiturage ;
proposer une navette d’entreprise ;
ajuster le parc de véhicules à l'usage : courts trajets en voitures thermiques ; long trajets en électrique ;
inciter aux écogestes : limiter les impressions papier, trier les déchets…
En travaillant avec le restaurant d’entreprise ou des nutritionnistes :
introduire des menus végétariens ou végan savoureux ;
instaurer des jours sans viande ;
pousser aux circuits courts.
Vous trouverez ici les conseils en la matière de l’ANDRH et de l'ADEME. Elle insistent sur les facteurs de réussite d’une telle politique, et notamment :
s’assurer du soutien du management ;
ouvrir le dialogue en amont avec le personnel et ses représentants ;
discuter de façon transversale avec les différentes fonctions, et en évaluant les impacts.
En résumé
Pour les fonctions finance, la réduction d’impact passe par les investissements ESG (la finance verte) et l’extrafinancier : comptabilité carbone et triple capital, reporting extrafinancier et finance RSE.
Pour les fonctions RH, la réduction des impacts passe par un travail transversal, en relation étroite avec le management, pour faire évoluer les comportements.
Qu’en est-il des impacts en informatique ? Découvrez cela dans le prochain chapitre.
