Sélectionnez une idée avec la technique de l'entonnoir
À la fin de votre session de brainstorming, vous avez brassé de nombreuses idées !
Comment savoir laquelle est la meilleure pour mon projet ?
Votez pour les idées préférées
Pour commencer à dégrossir, vous pouvez sélectionner, par un vote de l'équipe, les idées préférées.
Il y aura certainement des doublons : il y a fort à parier que vous soyez plusieurs à préférer les mêmes idées. Tant mieux, cela accélèrera la phase suivante !
Décrivez et schématisez ces idées
Pour chacune de ces idées :
faites un schéma afin d'en avoir une compréhension immédiate ;
expliquez le concept de cette solution en quelques lignes ;
listez les bénéfices, les besoins et les contraintes pour la développer.
Cela vous donnera des billes pour écumer les idées trop irréalistes ou pour les réorienter pour qu'elles soient faisables :
"Cette idée est impossible sauf si…"
…est la démarche à adopter pour ré-évaluer des idées que l'on avait choisies préalablement selon un angle subjectif : la préférence.
Vous aboutirez ainsi à une liste d'idées faisables, réalisables sous certaines conditions.
Analysez les idées restantes sous le prisme de critères objectifs
Pour n'en sélectionner qu'une seule in fine, vous pouvez regarder les dernières idées restantes sous l'angle de critères objectifs !
Ce sont des critères que vous pouvez utiliser pour "noter" les idées qu'il vous restent. Mais vous pouvez tout aussi bien les analyser selon les critères que vous vous étiez fixés en amont, comme le coût ou la simplicité, en les notant individuellement sur une échelle de 1 à 5.
Par exemple :
cette idée est-elle simple à implémenter ?
cette idée est-elle souhaitable, éthique, durable ?
cette idée est-elle utile, pratique ?
Concevez le premier prototype de la solution choisie
En fonction de ces réponses, vous aurez une idée de la faisabilité de chaque idée et serez en mesure de choisir la plus prometteuse !
Vous entrez alors dans l'étape 4 : le prototype.
En effet, cela prend un temps considérable de s'attarder sur tous les petits détails… De plus, être perfectionniste à ce stade peut représenter un gros inconvénient : si vous vous apercevez au cours de la dernière phase (Test) que votre produit ne convient pas et que vous avez fait fausse route : il vous faut tout recommencer et vous avez perdu un temps précieux…
Ne vous formalisez pas, et pour votre premier prototype, restez simples et fonctionnels. Vous aurez tout le loisir par la suite de l'agrémenter, le peaufiner, le perfectionner au fur et à mesure des retours de l'étape de test.
Pour concevoir un prototype, tout dépend du produit sur lequel vous travaillez…
Si votre projet est :
un site Internet ou une application mobile votre prototype sera une maquette (ce que l'on appelle un wireframe) :
un CV ou un document de communication, ce sera une première version dessinée à la main ;
un réaménagement d'espace, votre prototype sera un plan ;
un meuble, un objet de décoration, une voiture…, ce sera un dessin, une maquette miniature en 3D
si c'est un service ou un processus, ce sera un schéma conceptuel ;
etc.
Itérez pour aboutir à un prototype haute fidélité
Suite à l'étape 5, vous repartirez à l'étape 4 pour améliorer votre prototype.
Vous allez donc, au cours de votre projet, réaliser successivement plusieurs prototypes :
le premier sera quasiment un brouillon. Le but c'est simplement de pouvoir montrer à quoi ressemblera votre produit, afin de tester (au cours de l'étape 5) sa compréhension par un groupe d'utilisateurs-testeurs.
les prochains prendront en compte progressivement des améliorations apportées grâce au feedback (retour critique des utilisateurs récupérés pendant l'étape 5) jusqu'à arriver au produit final.
Exemples :
Vous êtes chef de projet digital et travaillez sur la conception d'une interface pour la nouvelle section du site internet d'un client qui permettra aux utilisateurs de partager leur portfolio en ligne.
Votre 1er prototype sera un wireframe que vous allez montrer à l'étape 5 à un groupe de personnes pour avoir leurs retours.
Vous prendrez en compte les remarques puis vous ferez un "mock-up" (une maquette avec un outil de création graphique comme Figma, Adobe XD ou Sketch). À nouveau, vous allez le présenter à des utilisateurs potentiels, qui vont vous faire des remarques et partager leur feedback.
Vous améliorez le mock-up et le rendez interactif afin d'avoir une expérience d'interaction pertinente à faire tester. Ces options sont possibles dans les outils présentés juste avant mais cela ne rend pas votre prototype fonctionnel (il sera juste interactif)
Vous perfectionnez le prototype encore et encore, en validant à chaque étape d'amélioration que tout va bien pour avancer. Vous pourrez passer alors à la réalisation finale du prototype (vous-même avec un outil de no-code comme Glide ou le mettre entre les mains des personnes en charge de le développer comme des ingénieurs par exemple).
Si vous travaillez sur la refonte d'un processus comme le nouveau format d'onboarding pour les nouveaux salariés de votre entreprise, votre prototype sera différent :
Le premier représentera via un schéma à flèches les différentes phases de l'onboarding. Vous pourrez le montrer par exemple à des salariés déjà présents dans l'entreprise mais arrivés il y a peu, et qui ont donc un avis sur la question.
En prenant en compte ce qui a marché pour eux et ce qu'ils ont trouvé de bien ou de gênant dans votre modèle, vous allez améliorer le schéma de votre processus d'onboarding, préciser certaines phases, en supprimer d'autres par exemple.
Suite à leur retour et après avoir validé que la progression du processus va dans le bon sens, vous pourrez travailler sur ce que chaque phase implique : préparer les outils supports, définir un planning et les durées de chaque phase, l'intégrer dans l'agenda etc.
Lorsque votre processus est fonctionnel, testez-le sur de nouveaux arrivants. Vous verrez ce qui ne fonctionne pas et prendrez leur retour pour l'améliorer. À force d'itération, vous rendrez progressivement ce processus dynamique et agréable pour les nouveaux salariés qui continuent d'arriver.
Pensez l’erreur potentielle comme une partie du prototype
Pour faire un bon design, on doit penser à la conception d'un produit qui fonctionne bien. Mais on doit également concevoir ce qui se passe en cas d'erreur ou de problème rencontré.
Quand une application mobile bug, qu'est-ce qui se passe ?
Lorsqu'on arrive sur une page web qui n'existe pas, y a t-il un message pour nous le dire ?
Quand un champ est mal renseigné dans un formulaire, l'utilisateur est-il aidé ?
Lorsqu'un nouveau salarié est en retard sur le suivi de son onboarding, reçoit-il un message ?
Lorsqu'un étudiant a échoué au quiz d'un cours en ligne, que voit-il ?
etc.
C'est aussi tout cela qu'il faut concevoir dans un prototype !
En résumé
Un prototype n'a pas vocation à être parfait dès le début, il a vocation à évoluer : il s'agit de réaliser plusieurs versions du prototype par saut qualitatif de manière à l'améliorer progressivement.
Réaliser un prototype basse-fidélité permet de limiter les risques d'aller dans la mauvaise direction et donc de gagner du temps.
L'étape 4 et l'étape 5 de la démarche de design fonctionnent en binôme : elles se succèdent selon une boucle pour permettre d'avancer sur la réalisation du projet par itération.
L'apparence du prototype va varier selon le projet ou le concept mais de manière générale elle ressemblera souvent à un dessin ou un schéma dans les premiers temps. Cette représentation visuelle évoluera jusqu'à être un produit de "haute fidélité", interactif voire fonctionnel et pourra passer si besoin entre les mains d'un autre corps de métier pour les dernières phases de développement.
Rendez-vous au chapitre suivant pour découvrir comment se déroule une séance de test utilisateur concrètement ! Vous pourrez suivre cette méthode pour tester votre prototype.
