La partie 1 de ce cours nous a permis d'assimiler les grands enjeux liés à l’émergence du digital dans le monde professionnel.
Je vous propose pour cette 2e partie de découvrir plus en profondeur les 3 bouleversements les plus durables dans le monde du travail :
la logique “ centrée client”, qui a transformé l’identification de nouvelles opportunités et la manière de développer un produit ;
le pouvoir de la data – pourquoi et comment les outils technologiques nous permettent de prendre des décisions éclairées ;
enfin, les nouvelles façons de travailler permettant de gagner en agilité, et d’être plus efficace dans la conception de nouvelles solutions.
Au-delà de tous ces mots-clés, vous verrez comment ces méthodes peuvent être appliquées simplement dans votre entreprise, et vous permettront d’envisager différemment les solutions à vos problématiques professionnelles !
Mais avant de plonger dans ces changements, je tiens à vous parler d’un des points fondamentaux pour travailler dans un monde digitalisé. Je veux parler des soft skills.
Développez vos soft skills
Une étude de 2020 du Forum économique mondial (en anglais) a annoncé qu’un élève de maternelle ne connaîtra pas moins de 9 métiers différents dans sa vie… et la plupart de ces métiers n’existent pas encore !
Alors comment faire pour s’adapter à ces nouvelles exigences du monde professionnel ?
En développant vos soft skills !
Soft skills ? 🧐
Les soft skills sont des compétences comportementales et relationnelles, comme l’intelligence émotionnelle, ou bien l’empathie. Elles sont acquises, développées et utilisées dans tous les domaines de la vie.
On oppose souvent les soft skills aux hard skills, ou compétences techniques, qui ont structuré nos emplois – et nos CV – pendant longtemps. Et pourtant, sans le savoir, vous utilisez certainement des soft skills dans votre quotidien professionnel !
À vous de jouer !
Hard ou soft skill ? Remplissez le tableau ci-dessous.
Négocier un délai de façon diplomatique.
Calculer un budget.
Imaginer une solution pour un problème nouveau.
Se mettre à la place de vos clients.
Gérer un fichier clients.
La gestion des réseaux sociaux.
Piloter un drone.
Pratiquer son esprit critique.
soft skills | hard skills |
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Au passage, voici une liste (non exhaustive) des soft skills qui seront les plus demandées, selon l’étude “The future of jobs Report” du Forum économique mondial dont je vous ai déjà parlé :
savoir résoudre des problèmes complexes ;
avoir une pensée critique ;
être créatif ;
gérer des équipes ;
avoir une intelligence émotionnelle ;
savoir prendre des décisions ;
avoir le souci du service client ;
savoir négocier ;
avoir une souplesse cognitive.
OK. Mais concrètement, pourquoi est-il si important de développer ses soft skills ?
Elles sont plus facilement “transposables” d’un métier à l’autre.
Elles ne se “périment” pas comme les compétences techniques.
Elles visent toutes à développer l’agilité intellectuelle et émotionnelle.
Et enfin… elles sont de plus en plus recherchées !!
soft skills | hard skills |
---|---|
Négocier un délai de façon diplomatique | Calculer un budget |
Imaginer une solution pour un problème nouveau | Gérer un fichier clients |
Se mettre à la place de vos clients | La gestion des réseaux sociaux |
Pratiquer son esprit critique | Piloter un drone |
Misez sur le travail collaboratif
Saviez-vous qu'on peut être plus créatif, prendre de meilleures décisions et se sentir mieux au travail lorsqu'on travaille à plusieurs ?
Facile à dire ! Surtout dans un monde du travail encore largement imprégné et structuré par une organisation du travail héritée de la division du travail d’Adam Smith (qui date du XVIIIe siècle !), et surtout du taylorisme, qui divise le travail de manière verticale : d’un côté les ingénieurs qui organisent et contrôlent, de l’autre les ouvriers qui travaillent sur des microtâches sur la chaîne de montage.
Les avantages du taylorisme ? Un meilleur rendement et un meilleur contrôle du temps.
Encore aujourd’hui, la quasi-totalité des organigrammes sont structurés selon la célèbre pyramide de Taylor, et souvent avec plus de 10 échelons pour les grandes entreprises.
Quand on y pense, cela semble complètement fou que nos entreprises fonctionnent encore sur des bases datant d’autres siècles, non ?
Surtout que de nouvelles manières d’organiser l’entreprise existent, proposant de libérer l’entreprise et les collaborateurs : il s’agit bien souvent de repenser la manière de travailler, pour permettre une organisation plus agile et plus performante. Et cela se révèle être souvent une bonne nouvelle pour les collaborateurs, qui y gagnent du sens, de l’autonomie, et globalement du bien-être au travail !
Bonne nouvelle : le digital permet de s’y adapter. En dotant les travailleurs d’outils pour partager des informations et faciliter les échanges avec le plus grand nombre, le digital a aussi démocratisé des valeurs telles que la collaboration, la transparence, l'horizontalité et la liberté d’expression. La culture de travail de toutes les entreprises s’en voit modifiée.
Mais concrètement, comment une entreprise peut-elle développer le travail collaboratif ?
Bonne question ! Voici quelques solutions faciles à mettre en place :
1. Favoriser la circulation de l'information
développer la transparence ;
encourager chacun à s’exprimer lors de prises de décisions ;
supprimer les silos d’information, notamment :
dans les strates hiérarchiques,
entre départements,
avec les partenaires de l’entreprise ;
2. Mettre en place les outils digitaux pour faciliter cette circulation de l’information
Workplace, le “Facebook” en entreprise,
Slack, la messagerie pour mieux communiquer en asynchrone,
Trello pour la gestion de projet et le suivi des tâches,
La suite Google qui permet de travailler à plusieurs sur les mêmes documents…
Teams de Microsoft, qui est sans doute l’outil le plus répandu dans les grandes entreprises…
Je suis prête à parier que vous en utilisez déjà certains !
3. Mettre le collectif au cœur des valeurs et des ressources humaines
impulser une atmosphère de collaboration incarnée par le management ;
valoriser la performance collective ;
simplifier la mobilité interne.
Expérimentez la méthode Test&Learn
“Si vous n'êtes pas gêné par la première version de votre produit, vous l'avez lancé trop tard.”
Cette citation de Reid Hoffman, fondateur de LinkedIn, décrit bien la logique derrière une méthode adoptée par les start-up, et qui nous incite à oser nous lancer.
On parle de la méthode du “Test&Learn”, ou “tester et apprendre”, en français.
Le Test&Learn vous invite à lancer très vite la première version de votre produit pour le mettre entre les mains de vos utilisateurs, afin de l’améliorer tout aussi rapidement, en fonction des retours de vos premiers clients-tests.
Comment ça marche, concrètement ?🤨
Il faut s'y prendre en 3 temps :
Testez une ou plusieurs idées.
Analysez les résultats issus des tests.
Appliquez les enseignements des tests à vos idées… et recommencez !
Cette méthode peut s’appliquer sur une multitude de projets. Son bénéfice principal est le feedback : analyser les résultats des tests, mais aussi des retours d’expérience concrets et non théoriques.
Et si les tests sont catastrophiques ? 😨
Ce n’est pas grave, bien au contraire ! Imaginez le gain de temps et d’argent que vous avez fait gagner à votre équipe… sans parler des leçons tirées de ce test, qui vous éviteront de reproduire les mêmes erreurs lors d’une phase plus avancée.
En somme, la méthode Test&Learn vous invite à accepter et banaliser l’échec. Échouer permet de grandir, d’itérer et de développer notre capacité de résilience personnelle et collective.
Pour finir, mon conseil reprend un célèbre mantra :
“fail fast & learn faster”
(en français : “échoue rapidement, et apprend encore plus vite”) !
Transition parfaite pour introduire la dernière section de ce chapitre… apprenez en continu !
Adoptez une approche d’apprentissage et d'amélioration en continu
Saviez-vous que la durée de vie d’une compétence technique tend à se raccourcir ? Cette tendance édifiante confirme la nécessité de continuer à se former tout au long de notre vie.
On parle de “life-long learning”, pour toute activité d’apprentissage effectuée, de manière formelle ou non, pour améliorer ses compétences et en apprendre de nouvelles.
Et il y a 3 façons de faire cela :
hard skills | soft skills |
1. La mise à jour de vos compétences déjà acquises, notamment les compétences techniques. | 3. L’acquisition de nouvelles manières de faire, et de nouvelles postures. |
2. L'apprentissage de nouvelles expertises. |
Au cœur de tout cela, une compétence vous permettra d'évoluer : apprendre à apprendre.
Apprendre à apprendre ? 😳
Eh oui, apprendre est une vraie compétence devenue cruciale dans un monde du travail qui nous amène à changer plus régulièrement de métier, comme nous l’avons appris dans la première partie du cours.
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, il y a encore quelques années, la formation c’était surtout… une obligation !
Pourtant, en 2022, se former est devenu une démarche individuelle. On se forme, certes, à l’intérieur de son entreprise, mais la formation sort de ce cadre.
En suivant une formation, je développe mon “capital d’employabilité”, qui me suivra tout au long de mon parcours.
Et c’est désormais possible avec le CPF (compte personnel de formation), dont dispose toute personne en activité de plus de 16 ans.
Autre bonne nouvelle : cette démarche n’a jamais été aussi facile, grâce… au digital !
YouTube, podcasts, webinaires, médias sociaux comme LinkedIn ou Google proposant des formations certifiantes, ou même grandes universités mondiales proposant des cours en ligne : l’offre est énorme, et l’accès au contenu bien souvent gratuit.
Et vous, qu’allez-vous apprendre à la suite de ce cours ?
En résumé
Développer ses soft skills est devenu crucial, tant pour s’adapter aux transformations de votre métier actuel que pour développer votre employabilité, car elles sont transférables d’un poste à l’autre, et très recherchées par les employeurs.
Pour développer ses soft skills et demeurer employable, il est essentiel d'apprendre en continu, tout au long de sa vie.
Le travail est devenu de plus en plus collaboratif, et les organisations pyramidales sont bousculées. Le travail collaboratif permet de gagner en agilité, en performance, mais aussi d’améliorer l’engagement des collaborateurs.
Les nouvelles méthodes de travail désacralisent l’atteinte de la perfection. Le « Test&Learn » permet agilité et innovation, tout en prenant des risques mesurés et cadrés.
Vous avez compris l'intérêt de développer vos soft skills, et la nécessité pour les entreprises de s’adapter au nouveau contexte de travail posé par le numérique. Rendez-vous au prochain chapitre pour apprendre à mettre le client au centre !