Étape 1 : Assurez l’accueil physique
Le chauffeur de la commande se présente au poste d’accueil, muni de son bon de livraison et de sa lettre de voiture. Il vous montre ces 2 documents, vous allez pouvoir l’identifier et vérifier dans le planning qu’il était bien attendu aujourd’hui à 6 h 30. Si c’est le cas, vous enregistrez sa présence sur site ainsi que son heure d’arrivée, et lui indiquez le numéro de quai auquel se présenter.
Puis la mise à quai, toujours fastidieuse ! Elle demande une bonne dose de dextérité, car la possibilité d’endommager le matériel est importante. Au-delà de ça, c’est aussi un véritable risque pour le personnel de l'entrepôt !
D’où la mise en place de différents systèmes de sécurité à proximité des quais :
les butoirs (>= 50 cm) créent une zone de “refuge anti-écrasement” ;
les guide-roues (métalliques ou béton) pour éviter les collisions ;
les garde-corps ou barrières de quais limitent le risque de chute ;
les signalisations lumineuses ;
un système de blocage des roues ou la remise des clés, pour éviter les départs inattendus.
Une fois à quai, le chauffeur peut couper le contact, et avant de descendre de sa cabine, récupère :
tous ses équipements de protection individuels (EPI), au moins ceux qui sont obligatoires pour accéder à l’entrepôt (casque, chaussures de sécurité, gilet fluorescent…) ;
les clés du véhicule ;
les documents permettant de vérifier la conformité de la livraison (bon de livraison/bon de réception).
Étape 2 : Effectuez les premières vérifications
En tant que réceptionnaire, vous récupérez les différents documents et les clés du véhicule. Puis vous vous rendez sur votre poste informatique situé directement à droite du quai. Vous contrôlez dans le module de réception du WMS si le numéro de commande qui apparaît sur les 2 bons est bien conforme à celui attendu.
Si c’est le cas, les premières questions à se poser avant de décharger sont :
Est-ce que la marchandise a pu être compromise sur le trajet ?
Des dispositifs existent pour certifier la sécurisation de la marchandise, tels que les scellés de sécurité (plombage, câble de tir...) positionnés sur les volets d’accès au chargement. Si ceux-ci sont intacts, cela permet entre autres de signifier que toute marchandise manquante n’a pas disparu sous la responsabilité du chauffeur.
Est-ce que le chargement est arrivé en bon état ?
C’est-à-dire, est-ce que l'intérieur du camion semble propre ? Ou encore, la marchandise chargée s’est-elle renversée pendant le trajet ? Si le chargement semble être arrivé intact et propre, on passe à l'étape suivante.
Est-ce que les conditions de transport de produits spécifiques sont bien respectées ?
À titre d’exemple, recevoir une cargaison de produits surgelés impose des vérifications supplémentaires. On peut demander au chauffeur le relevé de température du chargement, afin de vérifier le respect de la chaîne du froid sur le trajet. On peut également “piquer” une commande avec un thermomètre adapté pour constater la température avant déchargement.
Si tout est OK, le réceptionnaire peut passer au déchargement, sinon il annote les problèmes dans l’encadré des observations sur le bon de livraison. En cas de gros problème, il peut refuser la livraison ou contacter le service Qualité et/ou Achats et/ou Approvisionnements avant de prendre sa décision.
Choisissez un outil pour déplacer la marchandise
Concrètement, le déchargement consiste à récupérer la marchandise commandée dans le véhicule de livraison, et à la déposer dans la zone de réception de l'entrepôt.
Mais selon l’unité d'expédition, le déchargement peut être plus ou moins complexe :
cas usuel : la marchandise est conditionnée, c'est-à-dire qu’elle arrive préparée sur un support spécifique. Dans ce cas, le réceptionnaire va devoir récupérer un outil de manutention adapté, et faire transiter chaque unité vers la zone de réception. Il existe des solutions plus automatisées que nous aborderons à la fin de ce cours ;
autre cas : la marchandise arrive en vrac, c’est-à-dire soit sans aucun conditionnement (sable, essence...), soit, par abus de langage, dans une petite unité de stockage (un colis...). Ce type de réception nécessite des moyens humains et techniques plus importants pour acheminer la marchandise en zone de réception.
Revenons à notre commande, dont le poids total dépasse les 8 tonnes ! Vous allez devoir utiliser un engin de manutention capable de vous assister au déchargement.
On distingue principalement trois types d’engins de manutention :
transpalettes : ils permettent des déplacements sur de petites distances et ne sont pas aptes à surélever la marchandise. Ils sont très maniables et peuvent être 100 % manuels, électriques ou semi-électriques ;
chariots élévateurs : motorisés et spécialisés dans les plus longues distances, ils permettent de soulever des palettes jusqu’à 14 m de hauteur ! Il en existe plusieurs types qui ont leurs propres avantages et inconvénients, notamment en termes de flexibilité ;
chariots préparateurs de commande : entre le transpalette et le chariot élévateur motorisé, il offre une plus grande ergonomie pour le processus de préparation. Nous l’aborderons dans la partie Préparation de commande.
Ces engins sont rangés dans des zones spécifiques de l'entrepôt, notamment ceux qui fonctionnent sur batteries.
Outre ces engins, il existe des systèmes de convoyeurs, plus ou moins mécanisés et intelligents, qui déplacent de la marchandise d’un point A à un point B sans intervention humaine. Vous en avez certainement déjà rencontré dans les aéroports au moment de récupérer vos valises ! Eh oui, un convoyeur, c’est une version 3.0 du tapis roulant :).
Étape 3 : Déchargez la marchandise
Vous avez à votre disposition un chariot électrique, mais avant d’enfourcher votre bolide, vous allez devoir signifier l’heure de démarrage du déchargement dans le WMS, qui vous a par ailleurs déjà authentifié.
Vous devez également vous munir de votre terminal mobile (douchette, scanette...) afin de communiquer à distance avec le WMS. Cela va permettre de suivre vos opérations et d’assurer la traçabilité de la commande.
Une fois l’ensemble des palettes déplacées, il convient de faire une vérification globale et rapide de la quantité et de l'intégrité de la commande avant de libérer le chauffeur.
Selon le WMS, notre commande doit être composée de 15 palettes. Grâce au scan des SSCC que vous avez effectué, il vous aidera à définir si vous avez déchargé les bonnes palettes. Il vous revient de contrôler visuellement si les colis qui les composent sont intègres (secs, non ouverts, non abîmés...) et en quantité attendue.
En résumé
Lors de l’accueil du conducteur, il faut :
assurer l’accueil physique ;
effectuer les premières vérifications ;
décharger les marchandises.
Super, à ce stade vous avez réussi à décharger votre commande dans les temps, et à contrôler son intégrité. Mais attention, ce n’est pas suffisant pour valider votre réception. Nous allons voir dans le chapitre suivant les autres facteurs impactant la conformité de la commande.