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J'ai tout compris !

Mis à jour le 29/09/2023

Utilisez les activités de questionnement pour donner l’envie d’apprendre

Évitez de faire du fun pour du fun

L’engagement des apprenants au début des formations dépend en grande partie de leur envie d’apprendre et de leur motivation. Or, pour engager les apprenants au début d’une formation, une des erreurs communes est d’utiliser des activités qui sont surtout fun et attrayantes. Ces activités ont l’avantage d’attiser le plaisir, de mettre les apprenants en action et de réveiller leur attention. À titre d’exemple :

  • Les brise-glace (icebreakers, en anglais) sont des activités ludiques et courtes dont l’objectif est de détendre l'atmosphère, de se sentir à l'aise, et de permettre aux apprenants de faire connaissance dans des activités synchrones ;     

  • Les jeux pédagogiques sont des activités ludiques et plus ou moins complexes. Ils requièrent de définir du matériel et des règles de jeu pour atteindre des objectifs.  

Mais les mécanismes de l’engagement ne sont pas limités au sentiment de plaisir ou de satisfaction, ni à l'éveil de l’attention.

Dans ce chapitre du cours, vous allez apprendre à :

  • Stimuler 3 mécanismes clés dans l’engagement pour donner l’envie d’apprendre : l’éveil de la curiosité, la motivation pour explorer de nouvelles solutions et pour les tester ;

  • Structurer les activités de questionnement avec une série de questions ouvertes.

Il s’agit d’une des méthodes d’apprentissage actif les plus simples à mettre en place, et probablement la plus utilisée dans les situations synchrones.

Vous allez apprendre à optimiser les activités de questionnement avec 3 méthodes neuropédagogiques pour donner l'envie d’apprendre :

  1. Stimuler la curiosité en générant de l’incertitude.

  2. Stimuler la motivation pour explorer de nouvelles solutions.

  3. Structurer l’exploration pour tester les hypothèses.

Éveillez la curiosité en générant de l’incertitude

Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la curiosité est un trait de caractère (certaines personnes seraient curieuses et d’autres pas), ici nous considérons qu’il s’agit surtout d’un comportement qui dépend de la thématique et du contexte. Tout le monde peut produire ce type de comportement.

La curiosité s’éveille lorsque nous sommes confrontés à un problème dans une situation relativement familière, et sur laquelle nous disposons déjà de connaissances. Mais les connaissances dont nous disposons ne nous permettent pas de résoudre certains problèmes ou de répondre à toutes les questions.

Dans ce type de situation, la dopamine va commencer à émettre dans le cerveau des signaux qui vont nous pousser à nous poser des questions et à passer éventuellement à l’action. Vous découvrirez ces mécanismes de la dopamine plus en détail dans le dernier chapitre.

L’incertitude est un levier essentiel pour éveiller la curiosité. Les incertitudes jonchent nos vies, elles sont générées par tous les changements plus ou moins importants qui transforment notre quotidien.

Par exemple, en ce qui concerne les choix professionnels, l’incertitude est le moteur qui nous pousse notamment à réévaluer nos activités professionnelles. En réponse à cette incertitude, nous pouvons pousser la curiosité pour explorer d’autres activités professionnelles, voire tester certaines de ces activités, jusqu'à prendre la décision de changer de métier.

Quelles sont les bonnes pratiques pour générer de l’incertitude et stimuler la curiosité ?

Les voici :

  • Définissez un problème à résoudre dans un contexte spécifique et familier.    

  • Posez des questions pour réactiver les connaissances préalables :

    • incitez les apprenants à réactiver des souvenirs ;

    • incitez les apprenants à identifier leurs habitudes ;

    • incitez les apprenants à dire la première idée qui leur passe par la tête ;

  • Posez des questions pour challenger les connaissances préalables :

    • poussez les apprenants à remettre en question leurs habitudes ; 

    • recontextualisez le problème, ou transposez-le à une autre situation.

  • Restez dans le domaine du connu et du familier : au début, contentez-vous de poser des questions sur les solutions habituelles et déjà connues.

  • Évitez de poser des questions sur des domaines totalement inconnus pour les étudiants.

  • À ce stade, ne demandez pas encore quelles seraient les solutions alternatives : c’est dans une deuxième série de questions que vous allez aborder les nouvelles solutions que les apprenants vont explorer dans votre formation.

Il est recommandé de générer un peu d’incertitude dans les premières activités pédagogiques, en partant de ce qui est connu et familier. 

En revanche, comme nous le verrons dans les sections et les chapitres suivants, les autres activités pédagogiques vont consister à réduire les incertitudes. Comment ? À travers :

  • Des questions pour orienter l’exploration ; 

  • Des évaluations formatives pour récupérer les nouvelles connaissances ;

  • Des feedbacks et des récompenses pour consolider la mémoire.

Schéma arbre descendant. En haut, curiosité. 2 branches se séparent : la réduction des incertitudes et appréciation. ces blocs se séparent à nouveau en 2 branches. Respectivement, Faciliter l'apprentissage et mise à jour des connaissances et des s
Lien entre curiosité, la réduction des incertitudes et l'appréciation

À vous de jouer !

Dans la formation sur la préparation de lasagnes, certains apprenants pensent peut-être que les lasagnes n’ont plus de secret pour eux. Ils pourraient se sentir peu motivés pour participer à cette formation.

Imaginez des questions qui pourraient générer de l’incertitude et stimuler la curiosité des apprenants.

Donnez l’envie d’explorer de nouvelles solutions

Maintenant que vous avez attisé la curiosité des apprenants en générant de l’incertitude, il va falloir les aider à réduire ces incertitudes. Et pour cela, l’exploration de nouvelles solutions va justement les aider à réduire les incertitudes qui viennent d’être générées, et commencer à mettre à jour leurs connaissances.

Par exemple, le brainstorming est une des techniques d’exploration créative et collective les plus populaires, surtout en entreprise. Elle consiste à réunir un groupe de collaborateurs afin qu'ils produisent collectivement un maximum d'idées nouvelles sur un thème donné. Un brainstorming peut être organisé à chaque fois qu'il manque une solution satisfaisante et toute faite à un problème.

Les bonnes pratiques pour donner l’envie d’explorer :

  • Posez une question ouverte sur un problème dans un contexte particulier ;

  • Donnez la consigne aux apprenants d’identifier 2 à 4 solutions ou réponses possibles ;     

  • Poussez les apprenants à sortir de leur zone de confort et à imaginer de nouvelles solutions ;

  • Évitez de limiter les apprenants à ne formuler qu’une seule réponse ;

  • Évitez de limiter les apprenants à formuler plus de 4 réponses.

À vous de jouer !

“Quels sont les éléments de la préparation des lasagnes qui peuvent jouer sur l’onctuosité des lasagnes ?”

À votre avis, cette question peut-elle motiver à explorer de nouvelles solutions pour cuisiner des lasagnes onctueuses ?

Imaginez d’autres questions qui pourraient inciter à explorer de nouvelles solutions.

Formulez des hypothèses pour tester les solutions

L’hypothèse consiste donc à :

  • Prédire si une solution pourrait fonctionner ou pas dans certaines conditions  ;

  • Anticiper les résultats par rapport à un critère.

Par exemple, un chef cuisinier se rend compte que ses lasagnes ne sont pas assez onctueuses. Il pense que la préparation de la sauce bolognaise assèche la viande hachée, ce qui rend le plat de lasagnes trop sec. Il fait l’hypothèse que les lasagnes seront plus onctueuses en déglaçant la viande hachée avec un verre de vin lors de la préparation de la sauce bolognaise. Ici, le critère pour tester la véracité de son hypothèse est l’onctuosité des lasagnes : si son hypothèse est vraie, les lasagnes seront plus onctueuses.

Les bonnes pratiques pour formuler des hypothèses :

  • Définissez un critère en sélectionnant l’un des points clés abordés dans le contenu de formation ;  

  • Posez des questions aux apprenants par rapport à un critère spécifique : ce critère permet d’imaginer et d’anticiper le résultat de chaque solution et de la comparer aux autres ;

  • Identifiez les conditions pour tester l’hypothèse, et donnez des exemples si nécessaire ;

  • Renouvelez l’hypothèse pour chaque solution qui a été proposée dans la phase d’exploration.

À vous de jouer !

“À votre avis, la cuisson de la viande dans la sauce bolognaise peut-elle influer sur l’onctuosité des lasagnes ? À quel moment je risque d’assécher la viande et de rendre mes lasagnes sèches ?”

La première question pose une hypothèse. Laquelle ?

La deuxième question suggère des conditions particulières pour tester cette hypothèse. À votre avis, quelles sont ces conditions ?

En résumé

  • La pédagogie du questionnement en début de formation peut être optimisée pour donner l’envie d’apprendre.

  • Pour éveiller la curiosité, posez des questions qui challengent les connaissances préalables et génèrent de l’incertitude.

  • Pour donner l’envie d’explorer, poussez les apprenants à proposer 2 à 4 solutions nouvelles ou alternatives.

  • Formulez des hypothèses sur les solutions à explorer pour présenter le contenu pédagogique qui va être développé dans la formation.

Après avoir organisé les activités du début de chaque partie de la formation, vous allez maintenant organiser les activités à la fin de chaque partie de la formation.

Exemple de certificat de réussite
Exemple de certificat de réussite