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Mis à jour le 21/12/2022

Connaissez les audits et contrôles organisationnels

Dans les chapitres précédents, nous avons détaillé les audits et contrôles techniques.

À présent, nous allons détailler les types d’audits et contrôles organisationnels.

Il s’agit des audits en orange sur notre schéma. Commençons par ceux qui sont  adaptés à n’importe quel niveau de maturité.

En bas à gauche dans notre matrice, les Revues organisationnelle et de sécurité physique sont représentées en rouge.
Les audits et contrôles organisationnels adaptés à tous niveaux de maturité

Maîtrisez les bases des revues organisationnelles

Type d’audit

Revue organisationnelle

Objectif

Vérifier que les processus et outils mis en place dans l’entreprise permettent de maîtriser le risque cybersécurité.

Description

Analyser les processus et outils cybersécurité sur la base d’entretiens et de revues documentaires. 

Facteurs clés de succès

  • Utiliser un référentiel reconnu comme l’ISO27001/2 ou le NIST, qui permettent de comparer les pratiques de l’entreprise avec les standards du marché.

  • Bien identifier les interlocuteurs à interviewer sur chaque thématique, et s’assurer de leur disponibilité avant le démarrage de l’audit.

  • Bien identifier les enjeux du périmètre audité et les événements redoutés, afin de proposer des recommandations pragmatiques.

Exemples de situations où on peut utiliser ce type d’audit

  • Vous venez d’être nommé RSSI, vous souhaitez définir votre feuille de route et identifier les priorités à traiter vis-à-vis des bonnes pratiques du marché et des risques pour votre entreprise.

Ce type d’audit ou de contrôle vous permettra de répondre aux questions suivantes :

  • Les processus et outils mis en place dans l’entreprise permettent–ils de mettre sous contrôle le risque cybersécurité ?

  • Quel est le niveau de maturité de nos pratiques cybersécurité vis-à-vis des standards reconnus ?

En revanche, il ne répondra pas aux questions suivantes :

  • Quel est le niveau de sécurité technique actuel de mon SI ?

Je comprends qu’il n’y a pas de tests techniques : comment je peux m’assurer que les audités disent la vérité ?

Il faudra bien sûr demander des preuves pour vous assurer de l’adéquation entre ce qui vous est dit et ce qui est réalisé dans les faits.

Ces preuves peuvent être :

  • exhaustives, par exemple :

    • on vous indique que tous les systèmes sont maintenus à jour.

⇒ Vous pourrez demander une capture d’écran du ou des outil(s) de gestion des mises à jour ;

  • échantillonnées, par exemple : 

    • on vous indique que toutes les applications font l’objet d’une revue de droit tous les 3 mois.

⇒ Vous choisissez une sélection représentative d’applications, et demandez le compte-rendu des deux dernières revues de droit réalisées sur ces applications.

Maîtrisez les bases des revues de sécurité physique

Type d’audit

Revues de sécurité physique

Objectif

Vérifier le niveau de protection physique des infrastructures SI pour maîtriser les risques cybersécurité. 

Description

Analyse des processus et dispositifs physiques mis en place pour garantir la sécurité physique du SI : protection incendie, redondance électrique, sécurité des accès (vidéosurveillance, systèmes de badge, accès aux baies, etc.). Réalisé sur la base d’entretiens, revues documentaires et visites de sites.

Facteurs clés de succès

  • Bien identifier la localisation du SI (où est-il hébergé ?) et de ses points d’accès (depuis où est-il accessible ?).

  • Si l'hébergement du SI est délégué à un hébergeur reconnu, celui-ci dispose souvent de certifications en matière de sécurité physique. Vous pouvez dans ce cas demander les preuves des certifications obtenues.

  • Identifier les éventuelles “zones sensibles” et y accorder une attention particulière. Par exemple : une salle opérationnelle qui disposerait d’accès à des SI critiques.

Exemples de situations où on peut utiliser ce type d’audit

  • Vous hébergez vos applications dans vos propres salles serveurs, vous voulez vous assurer qu’il n’est pas possible de s’y introduire pour voler les disques contenant vos données sensibles.

Ce type d’audit ou de contrôle vous permettra de répondre aux questions suivantes :

  • Mon datacenter garantit-il une continuité d’activité en cas de sinistre (incendie, inondation, etc.) ?

  • Les accès physiques à mes SI sont-ils sécurisés ?

En revanche, il ne répondra pas aux questions suivantes :

  • Quel est le niveau de sécurité technique actuel de mon SI ?

Nous avons vu les deux types d’audits et de contrôles organisationnels adaptés quel que soit votre niveau de maturité.

À présent, nous allons voir les deux types en haut du schéma, que vous pouvez utiliser pour aller plus loin si votre niveau de maturité est relativement élevé.

Côté ponctuel, on trouve les Audits de PAS, et côté continu, on trouve les Autocontrôles SSI.
Les audits et contrôles organisationnels en cas de maturité élevée

Maîtrisez les bases des audits de PAS

Type d’audit

Audits de PAS

Objectif

Vérifier qu’un fournisseur respecte les clauses cybersécurité incluses dans le plan d’assurance sécurité et/ou directement dans le contrat.

Description

Vérifier que chaque clause du plan d’assurance sécurité est respectée, sur la base d’entretiens, de revues documentaires et/ou de visites de site.

Facteurs clés de succès

  • Ce type d’audit est possible à deux conditions : que vous ayez signé des clauses cybersécurité avec vos fournisseurs, et que vous ayez une autorisation contractuelle de les auditer (clause d’audit).

  • Cet exercice étant relativement formel, assurez-vous de bien respecter les clauses du contrat (délai de prévenance, notamment) pour ne pas vous heurter à un refus.

  • Il vous sera nécessaire de définir la liste des points de contrôle précis pour chaque clause contractuelle, et la liste des preuves à obtenir de la part du fournisseur.

Exemples de situations où on peut utiliser ce type d’audit

  • Le contrat avec le fournisseur chargé de l’exploitation de vos SI arrive à échéance. Avant de le renouveler, vous souhaitez réaliser une revue de sécurité de ce fournisseur afin de vous assurer du respect de vos standards définis dans le contrat.

Ce type d’audit ou de contrôle vous permettra de répondre à la question suivante : mon fournisseur respecte-t-il les clauses de cybersécurité qu’il a signées ?

En revanche, il ne répondra pas à la question suivante :

  • Quel est le niveau de sécurité technique du SI de mon fournisseur ?

C’est noté. Mais si je trouve des problèmes, comment être sûr que le fournisseur va les traiter ?

Cela dépend de ce que vous et le fournisseur avez signé !

Dans la plupart des cas, on retrouve dans le contrat et/ou le PAS les modalités à prévoir en cas d’identification d’un écart. Souvent, le fournisseur dispose d’un délai pour vous proposer un plan d’action qui permet de traiter les écarts identifiés.

N’oubliez pas de faire un suivi de ces actions, par exemple pendant les comités de pilotage avec le fournisseur. Cela permettra de vous assurer que le sujet reste bien d’actualité.

Si un fournisseur est vraiment important pour la cybersécurité de votre entreprise, il est aussi possible de le contrôler à nouveau, une fois qu’il vous aura indiqué que les recommandations sont traitées.

Connaissez les autocontrôles SSI

Type d’audit

Autocontrôles SSI

Objectif

Évaluer périodiquement que les processus et outils d’une ou plusieurs organisation(s) de votre entreprise respectent vos standards de cybersécurité.

Description

Analyse basée sur un outillage (souvent Excel ou formulaire) permettant la remontée régulière de résultats de la part d’une ou plusieurs organisation(s) contrôlée(s).

Facteurs clés de succès

  • Particulièrement adapté aux entreprises qui ont défini des référentiels cybersécurité, et qui disposent de nombreuses filiales et/ou entités autonomes.

  • Comme son nom l’indique, il s’agit d’un autocontrôle, il est donc primordial de soigner les questions posées afin de s’assurer de leur bonne compréhension par les interlocuteurs visés, et d’obtenir la réponse la plus mesurable possible.

  • Ne pas vouloir “en faire trop” en incluant de trop nombreux points de contrôle, au risque d’obtenir des réponses partielles, voire pas de réponse du tout. Plutôt se concentrer sur les points qui vous semblent essentiels vis-à-vis de vos événements redoutés.

  • Soigner la logistique, surtout si vous visez de nombreuses entités ou filiales : bien identifier les interlocuteurs à solliciter, communiquer votre planning et la récurrence souhaitée bien en avance pour qu’ils puissent s’organiser, vérifier l’exactitude des liens/fichiers envoyés à chacun, etc.

Exemples de situations où on peut utiliser ce type d’audit

  • Vous êtes responsable cybersécurité d’un grand groupe qui possède des usines dans le monde entier, vous voulez vous assurer que les mesures de sécurité définies dans la PSSI sont bien appliquées sur chaque usine.

Ce type d’audit ou de contrôle vous permettra de répondre à la question suivante : les processus de cybersécurité standard de l’entreprise sont-ils bien mis en œuvre dans toutes nos entités ou filiales ?

En revanche, il ne répondra pas à la question :

  • Mes entités ou filiales mettent-elles en place des mesures de sécurité en plus de celles listées dans les points de contrôle ?

Mais si c’est un autocontrôle, comment je m’assure que cela reflète bien la réalité, sans aller voir par moi-même ?

Encore une fois, la solution est de demander des preuves pour vous assurer de l’adéquation entre ce qui vous est dit et ce qui est réalisé dans les faits.

N’oubliez pas que l’interlocuteur à qui vous demandez de remplir l’autocontrôle sera seul face à son écran : comme les questions, la liste des preuves devra être très précise et ne laisser aucune place à l’interprétation.

En fonction des ressources dont vous disposez et du nombre d’entités/filiales que vous voulez contrôler, vous pouvez ensuite :

  • soit revoir toutes les preuves fournies ;

  • soit les revoir par échantillonnage.

Même si vous n’analysez pas tout, le fait de demander des preuves dissuadera ceux qui seraient tentés de surévaluer leurs résultats !

En résumé

  • Les audits et contrôles organisationnels se basent principalement sur des entretiens et des revues de documentation et de preuve.

  • Ils permettent de s’assurer que les processus et outils sont alignés avec les référentiels internes et/ou externes pour assurer une bonne maîtrise du risque cybersécurité.      

  • Les audits de PAS nécessitent au préalable d’avoir inclus des clauses cybersécurité et des clauses d’audit dans les contrats avec ses fournisseurs. 

  • Les autocontrôles SSI nécessitent de disposer de référentiels partagés avec les entités et/ou filiales que vous souhaitez contrôler. Le soin apporté à l’outillage (questions, preuves demandées, etc.) est particulièrement important pour vous assurer d’obtenir les résultats attendus.           

Bravo ! Vous avez parcouru l’ensemble de la cartographie des audits et contrôles organisationnels et techniques. Un dernier chapitre avant de passer à la partie suivante vous donnera toutes les clés pour identifier les audits et contrôles qui conviennent à votre entreprise.

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