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Mis à jour le 25/04/2023

Définissez la tarification de votre prestation de transport

Le client de la prestation de transport, qu’il soit importateur ou exportateur, sera soumis à la facturation du transporteur et à différentes charges annexes. Dans ce chapitre vous allez découvrir les critères de tarification de chaque mode de transport et vous comprendrez comment minimiser vos coûts.

Optimisez vos coûts de transport

Pour définir le prix à facturer à ses clients, en plus des coûts évoqués précédemment, le transporteur doit prendre en compte la notion de remplissage de son véhicule. 

Prenons l’exemple d’un transporteur qui possède un camion capable de transporter 33 palettes de marchandises. Ce transporteur a 2 clients à livrer à proximité l’un de l’autre :

  • le premier pour 10 palettes ;

  • le second pour 23 palettes.

Afin d’optimiser ses coûts, le transporteur a tout intérêt à grouper toutes ces palettes dans un même envoi.

Représentation d’un chargement en commande groupée dans un camion. Les cartons proviennent de clients différents.
Représentation d’un chargement en commande groupée

Ainsi, il réalisera une seule prestation au lieu de deux et il divisera la facture entre les clients.

Mais comment va-t-il définir la part à payer pour chaque client ?

Calculez la tarification du transport routier

Pour définir la tarification appliquée à chaque client, le mode de transport routier peut se baser sur trois critères :

  • le poids total que peut transporter le véhicule (qu’on appelle “charge utile”) ;

  • le mètre plancher linéaire (mpl), c’est-à-dire la surface de plancher allouée au chargement du véhicule ;

  • le volume total que peut transporter le véhicule.

Afin de trancher sur le critère à utiliser, le transporteur routier devra définir celui qui lui est le plus avantageux proportionnellement aux autres. Cette comparaison ne pourra se faire que si les critères sont exprimés dans la même unité.

Prenons un exemple.

Vous disposez d’un semi-remorque et avez besoin de transporter une commande composée de 25 palettes euro (palette mesurant 80 cm × 120 cm) entre Nice et Lille.

Chaque palette de la commande :

  • pèse 120 kg, soit 3 t pour l’ensemble de la commande ; 

  • a une dimension de 1,5 m3, soit 37,5 m3 pour l’ensemble de la commande ;

  • a un équivalent mètre plancher de 0,4, soit 10 mpl pour l’ensemble de la commande.

Voici votre grille tarifaire à la tonne transportée pour le trajet Nice-Lille réalisé en semi-remorque :

de 1 t à 5,99 t

de 6 t à 12,99 t

de 13 t à 19,99 t

20 t et plus

70 €

62 €

58 €

52 €

Quelle que soit la quantité transportée, vous ajoutez à la tarification des frais fixes de gestion de 10 €.

Pour définir le tarif que votre client doit payer, vous devez définir les équivalents en poids :

  • du volume (ou poids volumique) ;

  • du mètre plancher (mpl). 

Ainsi, vous pourrez comparer les différents critères entre eux dans une même unité (le poids en kilogrammes).

Pour cela, vous pouvez appliquer les ratios suivants pour calculer les équivalences  :

  • 1 m3 équivaut à 330 kg. 

Ici, on admet que si on multiplie le volume en m3 de la commande par 330, on obtient l’équivalent du volume en poids kg (le poids volumique).

  • 1 mpl équivaut à 1 760 kg. 

Ici, on admet que si on multiplie le mpl de la commande par 1 760, on obtient l’équivalent du mètre plancher linéaire en poids kg.

Ainsi, pour l’ensemble de la commande :

  • le poids volumique = 37,5 × 330 kg, soit 12,3 t ;

  • le poids équivalent mpl = 10 × 1 760 kg, soit 17,6 t ;

  • et pour rappel le poids réel est de 3 t.

Le transporteur routier basera sa tarification sur le critère le plus élevé, soit ici le mètre plancher linéaire. La tarification à appliquer pour le client sera donc la suivante :

Tonnage du critère le plus élevé × Tarif à la tonne + Frais fixes

17,6 t × 58 € + 10 € = 1 030,8 €

Calculez la tarification du transport aérien

Le mode aérien base sa tarification sur deux critères puisqu’il est particulièrement contraint par :

  • le volume transporté ;

  • le poids transporté.

Comme pour les valises des voyageurs, qui ne doivent ni dépasser les dimensions ni le poids indiqué sur le billet !

Afin de trancher sur le critère de facturation à appliquer, le transporteur aérien devra calculer le poids volumique de la commande. Il pourra ainsi comparer  :

  • Poids réel de la commande × Tarif du kg transporté ;

  • et Poids volumique de la commande × Tarif du kg transporté.

Il basera sa tarification sur le critère le plus élevé entre les deux.

Prenons un exemple. Vous avez une commande de 120 m3, qui pèse 2 000 kg, soit 2 tonnes. Comment connaître la facturation finale ?

Le transporteur aérien propose un tarif de 5 €/kg transporté pour le trajet demandé.

Il y a deux méthodes de calcul.

  • La première méthode est le ratio 1 t pour 6 m3.

Ici, on admet que si on divise le volume en m3 de la commande par 6, on obtient l’équivalent du volume en poids tonne (le poids volumique). Ainsi, si ce poids volumique est supérieur au poids réel en tonne, alors le transporteur facture sur la base du poids volumique de la commande. Le cas échéant, le prix se calcule sur la base du poids réel de la commande.

Dans cet exemple, 120 m3 équivaut à 20 tonnes (car 120 ÷ 6 = 20), soit 20 000 kg.

20 t est supérieur à 2 t, donc on basera la facturation sur le volume transporté.

Le prix sera de 20 000 kg × 5 € = 100 000 €.

  • La deuxième méthode est le ratio 1 m3 pour 167 kg. 

Ici, on multiplie le volume en m3 par 167, pour avoir le poids volumique en kg. Si le résultat est supérieur au poids réel en kilogrammes de la commande, alors on basera la tarification sur le poids volumique.

Dans le même exemple, 120 m3 équivaut à 20 040 kg (120 × 167).

20 040 kg est supérieur à 2 000 kg, donc on basera la facturation sur le volume transporté.

Le prix sera de 20 040 × 5 € = 100 200 € (soit approximativement 100 000 €, comme pour la première méthode).

Calculez la tarification du transport maritime

La tarification maritime se base principalement sur le volume transporté, le poids n’étant pas une contrainte significative.

Lorsque vous avez de la marchandise à faire transiter par conteneur maritime, vous avez globalement trois choix de taille de conteneurs :

  • le 20 pieds, qui supporte 30 m3 ;

  • le 40 pieds, qui supporte 60 m3 ;

  • le High Cube (HQ), qui supporte 70 m3.

Il y a trois types de dimensions de conteneurs.
Dimensions par type de conteneur

Si vous connaissez la volumétrie de votre commande, admettons 29,5 m3, alors vous allez probablement réserver un 20 pieds complet, qui ne contiendra que votre marchandise. On appelle cela le Full Container Load (FCL).

Un conteneur rempli par un seul client en FCL. Les cartons remplissent tout l'espace.
Container rempli par un seul client en FCL

Mais si votre commande a une volumétrie intermédiaire, 35 m3 par exemple ?

Vous pouvez prendre un conteneur de 40 pieds en FCL. Mais gaspiller tant d’espace vide risque de vous coûter cher.

Vous pouvez alors choisir de partager le conteneur en utilisant un forfait Less than a Container Load (LCL). Grâce au LCL, vous êtes uniquement facturés au m3 transporté, mais vous aurez des taxes de manutention (dépotage/empotage) supplémentaires à payer.

Container contenant plusieurs commandes en LCL : l'espace n'est pas totalement rempli. Plusieurs clients se partagent l'espace.
Container contenant plusieurs commandes en LCL

Pour choisir le prix le plus attractif, il faudra se demander quel est le coût du LCL au m3 et du FCL pour chaque taille de conteneur, et voir quelle est l’option la plus rentable en fonction de la volumétrie que vous souhaitez faire transporter.

Prenons le même exemple : vous avez 35m3 à faire transiter de Shanghai au Havre.

Voici les différents prix FCL :

  • le 20 pieds FCL : 2 000 € ;

  • le 40 pieds : 3 000 € ;

  • le High Cube (HQ) : 3 500 €.

Voici les différents prix LCL, avec une taxe de 300 € de manutention supplémentaire, quelle que soit la volumétrie :

  • 1 à 10 m3 : 110 €/m3 ;

  • 10 à 20 m3 : 90 €/m3 ;

  • 20 à 40 m3 : 65 €/m3.

Dans ce cas :

  • En FCL, le conteneur le plus adapté à ma volumétrie est le 40 pieds, soit une tarification de 3 000 €.

  • En LCL par contre, le tarif est de 65 € le m3, plus la taxe de manutention, soit 65 € × 35 + 300 € = 2 575 €. 

En tant que client, le LCL semble être l’option la plus intéressante !

Parfois, pour une faible différence de prix, il sera donc plus avantageux pour vous de réserver un FCL.

Maîtrisez les coûts annexes

Appréhendez les charges à l’arrivée

Une fois votre marchandise parvenue au port d’arrivée, il faudra encore s’acquitter de certaines charges imposées par la compagnie maritime.

La compagnie va facturer certaines tâches qui sont identifiées en amont. En voici une liste non exhaustive :

  • le transbordement de la marchandise entre le bateau et le port ;

  • l’inspection du conteneur, qui peut entraîner du dépotage et du stockage temporaire en attente de contrôle des douanes. Avec, comme vu précédemment, une surprimeen LCL où il faudra trier les différentes commandes d’un même conteneur ;

  • le dépotage et le rempotage de la marchandise sur des palettes pour préparer le post-acheminement ;

  • le chargement du véhicule de post-acheminement ou éventuellement la réalisation de la livraison au client final.

Pour toute importation, il y aura également des frais administratifs facturés, appelés taxe B/L. Cela peut être comparé au visa de votre commande.

Appréhendez le coût des assurances

Seuls deux Incoterms obligent le vendeur à assurer la marchandise en transit, et ce à hauteur minimale de 110 % de la valeur de la marchandise :

  • le CIP qui impose une garantie tous risques ;

  • le CIF qui impose une couverture minimale. 

Cependant, même si vous avez choisi un autre Incoterm, rien ne vous empêche de souscrire à une assurance. Et si on prend en compte tous les aléas possibles lors du transit : avaries, vol, etc., cela peut être un coût supplémentaire fort utile !

Pour simplifier, le calcul du coût d’assurance se réalise tel que :

À savoir : La valeur de la marchandise doit s’indexer sur un Incoterm.

Par exemple, si vous souhaitez assurer en valeur en DDP, la valeur de la marchandise sera calculée sur la base du prix de vente facturé au client, incluant la marge du vendeur et le coût du fret.

Prenons un cas de figure pour illustrer cela.

On estime que la prime d’assurance est de 0,4 % et vous souhaitez assurer votre marchandise à sa valeur DDP, soit 10 000 €. Vous devez appliquer sur ce prix la majoration de 10 %, donc assurer la marchandise à hauteur de 110 % de sa valeur DDP.

Le coût de l’assurance est de (10 000 × (1 + 0,1)) × 0,004, soit seulement 44 € !

Appréhendez les coûts de droits de douane et de TVA

Les droits de douane sont des coûts relatifs au type de marchandise transportée, lui-même représenté par sa nomenclature douanière. Ces droits sont également indexés différemment selon le pays d’import et d’export (ou de production).

Les droits de douane se calculent sur la base de taux appliqués sur la valeur CIF de la marchandise. La valeur CIF comprend le prix de production et le fret (soit la valeur CFR) et les assurances du transport.

Par exemple, pour les bijoux fantaisie importés en France depuis un pays extraeuropéen, les droits de douane sont de 4 %.

Ainsi, si vous transportez 8 000 € CIF de bijoux fantaisie :

Droit de douane = 8 000 € × 0,04, soit 320 €.

Concernant la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), il s’agit d’une taxe qui touche tous les produits (et services) vendus sur le territoire français. Il s’agit d’un impôt indirect. Son taux dépend lui aussi du type de marchandise et se calcule sur la base de la valeur CIF de la marchandise, auquel on ajoute les droits de douane.

Dans cet exemple, la TVA est de 20 % :

TVA = (8 000 € + 320 €) × 0,2, soit 1 664 €.

Le vendeur ou l’acheteur, selon l’Incoterm, devra donc s’acquitter de 1 984 € pour dédouaner la marchandise.

À vous de jouer

Bannière À vous de jouer !

Contexte

La première prestation réalisée a été un succès. L’entreprise Les Pt’e-jouets souhaite continuer à collaborer avec vous.

Aujourd’hui, c’est 30 palettes que vous devez envoyer !

Vous disposez d’informations supplémentaires pour l’optimisation de la prestation.

La valeur CFR d’un carton est de 200 €.

Le taux d’assurance est de 4 %.

La TVA est de 20 %.

Les droits de douane sont de 6 %.

Consigne

Grâce à toutes les informations concernant la palettisation, disponibles dans les “À vous de jouer” de la première partie du cours, ainsi qu’aux nouvelles données dont vous disposez, répondez aux questions suivantes.

1) Calculez la prime d’assurance à payer sur la valeur CFR de la commande et retrouvez la valeur CIF.

2) Calculez l’ensemble des éléments de dédouanement.

Suite à un besoin urgent de votre client, vous reconsidérez la possibilité d’un envoi par avion. Vous rechallengez donc le prix du transport aérien. Celui-ci est de 10 €/kg transporté.

Pour rappel, chaque palette est de dimension 80 cm × 120 cm × 150 cm et pèse 345 kg.

3) Calculez le prix à payer par fret aérien.

Malgré l’urgence, le prix est rédhibitoire, vous revenez sur l’option maritime.

Voici les prix en FCL :

  • le 20 pieds  : 2 500 € ;

  • le 40 pieds : 3 000 € ;

  • le High Cube (HQ) : 3 500 €.

Et le prix du m3 en LCL  :

  • 1 à 10 m3 : 110 €/m3 ;

  • 10 à 20 m3 : 90 €/m3 ;

  • 20 à 40 m3 : 65 €/m3 ;

  • > 40 m3 : 56 €/m3 ;

  • la surprime est de 450 €. 

4) Quelle option choisiriez-vous entre le FCL et LCL ? Justifiez votre choix.

En résumé

  • Selon le mode de transport utilisé, la tarification sera basée sur des critères différents : 

    • Le routier se base soit sur le poids, soit sur le volume, soit sur les mètres plancher occupés par la commande.

    • Le maritime se base principalement sur le volume de la commande.

    • Le transport aérien se base soit sur le volume, soit sur le poids de la commande, en fonction du critère le plus important.

  • La tarification doit également prendre en compte des coûts supplémentaires tels que les charges à l’arrivée, les taxes dues au dédouanement ou encore l’assurance de la marchandise.

Super ! Vous savez à présent comment les transporteurs calculent leur tarification. Mais vous souvenez-vous que cette tarification doit être la plus avantageuse possible pour le client ? Suivez-moi dans le prochain chapitre pour découvrir comment y parvenir.

Exemple de certificat de réussite
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