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J'ai tout compris !

Mis à jour le 11/10/2024

Concevez vos activités pour une animation impactante

Soyez vigilant à l’attention

Souvenez-vous : la dernière fois que vous avez adoré une formation, c’était comment ? En dehors du contenu, l'ambiance était sans doute agréable, vous vous sentiez en confiance vis-à-vis de votre formateur et des autres stagiaires. Vous vous sentiez en confiance, à votre place, capable d’atteindre le niveau proposé. Je me trompe ?

Alors, voyons ensemble ce que vous pouvez préparer pour générer ces conditions optimales pour l’apprentissage, et éviter du même coup tout ce qui pourrait venir perturber votre animation !

La clé réside dans le choix des méthodes pédagogiques ! Privilégiez les techniques qui mettent en action, favorisent l’autonomie de l’apprenant dans ses acquisitions et surtout qui capte son attention. Si le niveau de la formation est adapté à votre stagiaire, vous avez plus de chances de le captiver.

Cela fait 15 ans que j’anime des formations, et depuis que j’utilise ce type de technique, la gestion des "stagiaires difficiles” est devenue marginale. Aussi, je ne peux que vous inciter à tester des méthodes de ce type, et à voir l’effet sur votre formation. 🙂

Vous vous demandez pourquoi je vous parle d’attention ?

Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, nous explique dans son ouvrage “Apprendre !” les 4 piliers de l’apprentissage. Et le premier pilier, c’est l’attention. On parle aussi de flow.

Créez les conditions du FLOW

Le concept de flow a été défini dans les années 1990 par Csíkszentmihályi comme “un état de motivation et d’attention focalisée qui permet de mobiliser au mieux ses facultés et d’atteindre une performance optimale”. Cet état de flow, très favorable à l’apprentissage, dépend autant du stagiaire que des activités que vous mettez en place lors de vos formations. 

Même sans atteindre le flow, vous devez maintenir l’attention de vos stagiaires au plus haut niveau. Pour vous y aider, j’ai créé une check-list des bonnes pratiques à instaurer, en présentiel ou en distanciel. C’est ce que vous allez voir à présent.

Maintenez l’attention en présentiel

Limitez l’usage du PowerPoint

Utiliser un diaporama réduit votre marge de manœuvre pour vous adapter en temps réel aux besoins du groupe : passez au paperboard ! De plus, voir un schéma se construire devant ses yeux aide à rester concentré et facilite la compréhension.

Abusez du paperboard et des marqueurs de couleurs

Pourquoi préférer le paperboard au tableau blanc ?

Parce que ce dernier s’efface… Alors que les feuilles du paperboard peuvent être affichées sur les murs de la salle ! Cette astuce simple aide vos stagiaires à mettre en relation les différents éléments de la formation.

Et pour les feutres, sortez des traditionnels noir, bleu, rouge et vert : il existe aujourd’hui une multitude de couleurs pour vos marqueurs. Les couleurs aident vos participants à distinguer les types d’informations, et favorisent la mémorisation

Favorisez le travail en groupe

Les interactions sont sources de richesse : confrontation des points de vue, apprentissage de pair à pair… Alors chaque occasion est bonne pour faire travailler vos stagiaires en petits groupes. Veillez à changer le plus fréquemment possible la composition des groupes, pour enrichir encore le partage et favoriser la cohésion globale. Souvenez-vous que vous n’avez pas toujours besoin de créer vous-même les groupes, vous pouvez simplement inviter les stagiaires à former des groupes avec des personnes qu’ils connaissent peu.

Aménagez votre salle

Choisir la disposition qui convient est essentiel à une bonne animation. De manière générale, le U est favorable aux échanges entre les participants, et permet à chacun de vous voir pour profiter facilement des apports.

Si vous privilégiez les travaux en sous-groupes (ce que je vous incite à faire pour dynamiser votre formation), une disposition en îlots est souvent souhaitable. Attention dans ce cas à votre gestion du temps : chaque groupe doit pouvoir bénéficier de votre accompagnement.

Maintenez l’attention en distanciel

Pour une animation dynamique en distanciel, il vous faut deux éléments essentiels :

  • un outil de visio qui permette le travail en sous-groupes ;

  • un tableau blanc interactif pour les travaux en groupe.

En parallèle du tableau blanc, vous serez tenté d’intégrer des applications pour dynamiser votre formation. Internet regorge de sites vous permettant de créer des jeux, des quiz, des sondages… Méfiance ! Chaque outil demande à vos stagiaires une adaptation pour sa prise en main. Cela est fatigant et diminue l’efficacité de votre démarche.

Limitez-vous ! Posez-vous toujours la question suivante : “Est-ce que le gain pédagogique (interactivité, dynamisme…) est supérieur au temps et à l’énergie nécessaires à la prise en main de l’outil ? ”.

Évidemment, plus vous utiliserez l’outil choisi durant votre formation, plus son usage sera aisé pour vos stagiaires.

Visez la simplicité

Ne perdez pas de vue que lorsque vous animez en distanciel, vous ajoutez une difficulté à l’apprentissage. L’attention de vos stagiaires est limitée, et s’ils sont concentrés sur la technique (comment poser une question dans le tchat, par exemple), ils ne sont pas attentifs à ce que vous souhaitez leur transmettre.

Mon conseil : prévoyez un temps pour expliquer le fonctionnement de l’outil digital que vous avez choisi. Même si aujourd’hui les visioconférences sont monnaie courante, tout le monde n’est pas coutumier de votre plateforme… Un petit rappel met en confiance ! Vous pouvez doubler cet apport par l’envoi préalable d’un tutoriel vidéo (beaucoup d’outils en proposent gratuitement).

D’accord, anticiper c’est bien, mais dans la vie, rien ne se déroule jamais comme prévu, si ?

C’est vrai ! Animer une formation, c’est toujours plein de surprises, et c’est ce qui fait la magie du métier de formateur 😉. Le rythme des apprenants, leur nombre, leur condition physique, et même la météo, influent sur votre groupe, et vous devez vous adapter. Là encore, le secret réside dans l’anticipation !

Prévoyez une seconde manière d’animer chaque séquence pour pouvoir vous adapter facilement et sans stress !

Faites participer vos stagiaires

J’aime beaucoup la représentation ci-dessous, car elle permet de visualiser quelles méthodes pédagogiques placent l’apprenant au cœur du processus. C’est essentiel d’intégrer régulièrement ces méthodes, car cela vous aidera à maintenir l’attention et la motivation de vos stagiaires.

Les méthodes pédagogiques selon le focus formation ou apprenant entrepris
Les méthodes pédagogiques selon le focus formation ou apprenant entrepris

Méthode magistrale

Le formateur parle, le stagiaire écoute.

Méthode démonstrative

Le formateur montre, le stagiaire observe.

Méthode interrogative

Le formateur pratique le questionnement pour faire émerger la connaissance du groupe, le stagiaire répond.

Méthode active

Le stagiaire agit, le formateur accompagne le groupe et facilite les apprentissages.

Donnez la parole avec les méthodes interrogatives

Dans la méthode interrogative, en tant que formateur, vous questionnez les stagiaires pour :

  • leur permettre de réfléchir ;

  • mettre en perspective leurs expériences afin de favoriser l'émergence de savoirs.

Cette technique est encore plus efficace si le cadre de la formation favorise la mise en place de l’intelligence collective. En effet, plus les relations entre les participants sont de qualité, et plus les membres du groupe se sentent en confiance, plus les interventions de chacun seront pertinentes et aideront le collectif à progresser. Le schéma ci-dessous vous rappelle comment séquencer les questions.

Entonnoir illustrant un ensemble d'idées clés suite aux questions posées. En haut de l'entonnoir, les questions ouvertes. En bas, les questions précises et fermées.
Le séquençage des questions avec la méthode interrogative.

Je ne vais pas vous mentir, c’est une technique plus compliquée qu’il n’y paraît. Il faut s’adapter en temps réel aux réponses (parfois surprenantes !) des participants et orienter en douceur… Mais bonne nouvelle : je vais vous livrer 3 astuces qui vous aideront à animer sereinement cette technique :

1. Préparez toujours de nombreuses questions ressources en amont.

2. Réalisez une mind map des concepts clés que vous souhaitez aborder.

3. Terminez en reformulant les idées clés pour vous assurer de leur bonne transmission. Cela favorise aussi la mémorisation des concepts.

Téléchargez ce fichier zip pour des exemples de Mind Maps que j'ai pu réaliser. 

Utilisez les méthodes actives pour faire participer

Les méthodes actives sont idéales pour (re) donner du peps aux stagiaires qui manquent d’énergie !

Qu’est-ce que c’est exactement, une méthode active ?

Au centre le terme “méthode active” est relié à différents concepts  : autoévaluation, action, groupe, motivation et posture de guide pour le formateur.
Les caractéristiques de la méthode active.

Expliquons les concepts reliés à la méthode active de ce schéma :

  • action : les apprenants sont actifs, physiquement ou intellectuellement (ils manipulent des concepts) ;

  • groupe : les apprenants travaillent en groupe (un groupe commence à 2 personnes !) ;

  • motivation : l’activité est intrinsèquement engageante (elle suscite l’adhésion en dehors de la simple volonté d’apprendre) ;

  • posture de guide : le formateur quitte la posture de sachant pour endosser le rôle de facilitateur. C’est le groupe qui construit son apprentissage ; 

  • autoévaluation : le groupe est en capacité (aidé par le formateur si nécessaire) d’évaluer la qualité du travail fourni. Pas de verdict extérieur “bien” ou “pas bien” .

Vous pouvez user et abuser de ces techniques en lieu et place des méthodes magistrales. Et n’oubliez pas que vous pouvez aborder tous les sujets avec ce type de méthode : du droit fiscal au management en passant par l’aromathérapie.

Mais en distanciel, c’est impossible de rendre nos apprenants actifs !

Détrompez-vous ! Il est tout à fait possible de rendre vos participants actifs, même lorsqu'ils sont derrière leur écran 🙂. Un exemple ? Dans une formation jardinage, voici ce que je pourrais proposer en utilisant l’environnement des participants :

  • chaque stagiaire va faire un rempotage (20 min) ;

  • chacun poste une photo de son “œuvre” (sur un tableau interactif) ;

  • partage d’expérience en sous-salle (3-4 personnes) ;

  • synthèse des échanges du sous-groupe dans le tableau interactif ;

  • mise en commun rapide en plénière (un porte-parole par sous-groupe) ;

  • synthèse des éléments clés par le formateur.

Mettez en place de bonnes pratiques

Utilisez la facilitation visuelle

Que ce soit le mind mapping ou le sketchnoting, ces deux techniques de facilitation visuelle vous aident à maintenir l’attention des stagiaires. Le dessin qui se construit sous les yeux des apprenants les aide à focaliser leur attention sur le contenu. Dans ces deux techniques, vous allez utiliser des mots-clés et des pictogrammes. Cela va aider vos stagiaires à identifier les notions clés et à les retenir.

Et si je ne sais pas dessiner ?

Fausse excuse !! Les pictos sont des dessins très simples, constitués de quelques lignes droites et de quelques courbes. Alors si vous savez écrire, vous savez dessiner 😉.

Le même schéma que précédemment, où le terme de “pédagogie active” était relié à des concepts. Mais visuellement, on a ici un brouillon.
Voici un exemple d’un support que j’ai créé lors d’une formation de formateurs. Vous pouvez voir qu’il n’est pas parfait (comme le visuel que vous avez vu plus haut), mais il remplit parfaitement sa fonction de facilitation graphique.

Et pour vous en convaincre, prenez le temps de vous entraîner à reproduire des modèles simples. Je vous  propose quelques modèles dans ce fichier.

Et si vous hésitez encore, je vous propose des astuces pour réussir à intégrer de la facilitation graphique à vos formations :

  • préparez vos supports en amont et affichez les feuilles de paperboard au moment opportun ;

  • si vous avez la chance d’avoir une tablette, vous pouvez utiliser les calques de votre application de dessin (pour ma part j’utilise Procreate sur iPad – dont le prix est très accessible) pour dévoiler les éléments au fur et à mesure de vos apports.

Utilisez l’humour

Une enquête de 2017 réalisée au Royaume-Uni nous apprend que la durée moyenne d’attention pour un individu, tout contexte confondu, est de 14 minutes. En revanche, si le contenu a un aspect humoristique, la durée d’attention passe à 29 minutes : plus du double ! Alors si vous avez la possibilité de trouver des exemples amusants pour étayer vos apports, cela sera encore plus efficace !

Pour ma part, j’utilise beaucoup l’humour comme outil pour gérer mon groupe. C’est une manière très efficace de recadrer en douceur, sans affrontement. Cela permet aux participants de “sauver la face” avec un sourire, mais les choses sont dites 😉.

En résumé

  • Pour faire passer vos messages, faites des dessins et des schémas.

  • En distanciel, choisissez un outil “tableau blanc” qui vous offre de la souplesse dans vos activités, et limitez le nombre de logiciels et applis utilisés.

  • Pour vos premières animations, prévoyez un plan B à chaque animation. Vous gagnerez en sérénité.

  • Garder l'attention de vos apprenants.

  • Utilisez les méthodes pédagogiques adaptées : interrogatives pour capitaliser sur les activités de groupe, actives pour favoriser l’engagement des apprenants. 

Vous connaissez maintenant les secrets d’une animation réussie. Dans le chapitre suivant, nous aborderons les outils à votre disposition pour mettre tout cela en pratique.

Exemple de certificat de réussite
Exemple de certificat de réussite