Donnez des consignes claires à vos apprenants
Rien de pire que de ne pas comprendre ce que l’on attend de nous, ou de partir dans la mauvaise direction et de s’en apercevoir après avoir fait un long parcours. Pour ne pas faire vivre cela à vos stagiaires, soignez vos consignes !
Rédigez vos consignes toujours en amont pour pouvoir les travailler sereinement et vous y référer le jour J.
Comment rédiger une bonne consigne ?
Voici mes conseils pour la rédaction de vos consignes :
Utilisez des formulations affirmatives. Par exemple : “N’utilisez pas de négations” devient “Évitez les négations” ou “Favorisez les tournures affirmatives” ;
Cherchez à réduire le nombre de mots ;
Vérifiez que chaque mot utilisé est le plus adéquat. Si vous pouvez le remplacer par un autre mot qui apporte de la précision, faites-le.
Pour faciliter la compréhension de vos consignes, prévoyez toujours une double modalité. Je m’explique : annoncez vos consignes à l’oral (vous pouvez les lire si cela est plus simple pour vous), et écrivez-les.
Vous pouvez les projeter à l’aide de votre diaporama, les écrire au tableau, les préparer à l’avance sur une feuille de paperboard ou encore les imprimer sur des feuilles à distribuer. L’important est que chacun les écoute et puisse ensuite s’y référer à l’écrit.
Choisissez bien vos mots et votre posture
Souvenez-vous de vos années de lycée : combien de mimiques de prof ont été imitées ? Combien d’expressions devenaient caractéristiques d’un enseignant ?
Eh oui, si vous observez vos stagiaires, ces derniers font de même avec vous ! Mais bonne nouvelle : vos stagiaires sont souvent beaucoup plus indulgents que vous ne l’étiez au lycée. 🙂
Moins vous aurez à penser à votre sujet (que dire et comment le dire), plus vous aurez de la disponibilité mentale pour réguler votre prise de parole.
À quoi dois-je penser dans ma prise de parole ?
Votre posture
S'asseoir sur une table donne l’air cool… Mais peut-être un peu trop, non ? Et s'asseoir derrière un bureau donne l’air sérieux ou inaccessible.
Trouvez la juste mesure, et variez vos postures pour dynamiser. Pensez à bien ancrer vos pieds au sol pour gagner en stabilité, et déplacez-vous pour occuper l'espace.
Votre sourire
Le sourire crée le lien, il vous rend accessible et engageant. Et il donne confiance ! Vous comprenez donc pourquoi sourire régulièrement est indispensable lorsque vous animez.
Si ce n’est pas votre fort, voici une petite astuce pour y penser : inscrivez des smileys 😀 sur votre déroulé pédagogique, ou autour de votre écran pour une animation en distanciel.
Vos gestes
Essayez de développer votre gestuelle. Celle-ci vous sera d’une grande aide pour expliquer des éléments ou pour appuyer un élément important de votre apport.
Si vous animez en visio, la gestuelle est primordiale car elle augmente considérablement le dynamisme de votre formation.
Entraînez-vous à parler en remontant les mains lorsque vous êtes assis, pour qu'elles entrent dans le champ de la caméra. Si vous en avez la possibilité, animez en position debout : cela rend les gestes plus faciles, et dynamise également votre posture.
Et quels mots employer dans tout cela ?
Impossible de faire la lecture sous peine d’endormir vos stagiaires… Mais alors comment trouver les mots justes ?
Je vous l’ai dit à de nombreuses reprises : plus vous maîtriserez votre contenu, plus vous serez en capacité de réfléchir au choix des mots que vous utilisez pour expliquer les notions. Et rassurez-vous : cela vient avec le temps et l'entraînement. 🙂
Dans un premier temps, focalisez votre attention sur quelques points :
Faites la chasse aux formulations “négatives”
Préférez :
“Concentrez-vous sur l’activité A” plutôt que “Ne faites pas l’activité B”.
“Soyez rassuré” plutôt que “Ne vous inquiétez pas”.
“On fera la pause à telle heure” plutôt que “On ne va pas faire la pause tout de suite”.
Évitez les informations “anxiogènes”
Lorsque l’on anime, certains messages méritent d’être tus. S’ils sont importants pour vous, ils risquent de générer un inconfort ou du stress chez vos stagiaires, ce qui est défavorable à l’apprentissage.
Je vous donne quelques exemples :
Les informations liées à la régulation du temps : “On n’a plus beaucoup de temps”, “On a pris du retard sur le programme”, “Je vais passer vite”, “On reviendra sur cette notion si on a le temps”, “Je vais accélérer", etc.
Toutes ces phrases peuvent générer un sentiment de stress chez les participants, qui peuvent penser qu’un point du programme sera simplement survolé ou pas abordé du tout. Régulez donc votre progression pédagogique sans le dire ! Vous seul savez que l’activité prévue durait 45 min ! Vous pouvez donc y consacrer seulement 35 minutes sans en avertir vos stagiaires…
Les informations liées à vos appréhensions sur le niveau de difficulté. Dire “C’est une notion compliquée” ajoute du stress et n’aide en rien à la compréhension.
À vous de jouer !
Prenez le déroulé de votre prochaine formation, et vérifiez que pour chaque activité, la consigne est rédigée de telle manière que vous pouvez la lire à vos stagiaires.
Vous pouvez préparer chaque consigne sur une feuille A3 ou sur un PowerPoint pour pouvoir la projeter ou l’afficher au moment opportun.
En résumé
Préparez minutieusement vos consignes.
Énoncez vos consignes à voix haute et écrivez-les (ou projetez-les).
Habituez-vous à utiliser des tournures de phrase affirmatives.
Veillez à taire les informations potentiellement anxiogènes ("On n’a pas le temps"…).
Lors de mes formations de formateurs, l’une des questions que l’on me pose le plus fréquemment, c’est “Comment gérer une personne qui critique, ou qui parle tout le temps”. C’est ce que nous allons voir dans le chapitre suivant.