Comprenez ce qu’est un audit de rénovation énergétique
Un audit énergétique évalue en détail la performance énergétique d’un bâtiment. Il examine les systèmes de production et de distribution d’énergie ainsi que les caractéristiques de l’enveloppe du bâti (isolation, ventilation, étanchéité).
Il permet d’identifier les sources de déperdition d’énergie et de formuler des recommandations ciblées pour :
optimiser l’efficacité énergétique ;
réduire les coûts d’exploitation ;
améliorer le confort des occupants ;
et minimiser l'empreinte environnementale.
Le tout, en assurant la conformité aux normes réglementaires en vigueur.
Appliquez la méthode 3CL
Elle permet d’estimer les consommations énergétiques conventionnelles des logements pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire et la climatisation. Cette méthode est largement utilisée pour les audits énergétiques des bâtiments résidentiels.
Quel est le principe de cette méthode de calcul ?
La méthode 3CL repose sur une évaluation standardisée des consommations d'énergie, basée sur des conditions conventionnelles d’utilisation du bâtiment. Cela signifie que les résultats sont calculés pour des scénarios typiques d’occupation et d’utilisation, afin de garantir une comparaison objective entre différents bâtiments, indépendamment des comportements individuels des occupants.
Voici les éléments clés de la méthode 3CL :
Recensement des caractéristiques du bâtiment : La première étape consiste à recueillir des données détaillées sur le logement, notamment sa surface, le type de construction, la qualité de l’isolation (murs, toiture, fenêtres), le type de ventilation, ainsi que les systèmes de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire et de climatisation. Ces données constituent la base de l’évaluation et correspondent aux 6 postes de rénovation.
Pour en savoir plus sur les postes de rénovation, reportez-vous au cours OpenClassrooms : Découvrez les postes de rénovation chez un particulier.Calcul des déperditions thermiques : La méthode 3CL évalue les déperditions thermiques du bâtiment, c’est-à-dire la quantité de chaleur qui s’échappe à travers l’enveloppe du bâtiment (murs, fenêtres, planchers, toiture). Les ponts thermiques (zones de faiblesse dans l’isolation) sont pris en compte dans ce calcul, ce qui permet d’obtenir une estimation précise des besoins de chauffage pour maintenir une température confortable à l’intérieur du logement.
Conditions conventionnelles d’usage : La méthode se base sur des hypothèses conventionnelles d’usage pour standardiser les résultats. Par exemple, elle suppose une température de confort de 19°C dans les pièces de vie et de 16°C dans les chambres. Ces valeurs permettent d’obtenir une estimation comparable, quelle que soit la façon dont le bâtiment est réellement utilisé.
Évaluation des besoins en chauffage, climatisation et eau chaude sanitaire : La méthode 3CL calcule les besoins énergétiques pour le chauffage, la climatisation et l’eau chaude sanitaire en fonction des caractéristiques du bâtiment et des conditions d’usage. Pour le chauffage, les besoins sont estimés en tenant compte des déperditions thermiques et de la zone climatique dans laquelle le bâtiment est situé (les régions froides nécessitant plus de chauffage). Pour l’eau chaude sanitaire, le calcul tient compte du nombre de personnes vivant dans le logement et de la performance du système de production d’eau chaude.
Facteurs influents sur les résultats : Plusieurs facteurs influencent les résultats de la méthode 3CL, notamment :
La zone climatique : La France est divisée en différentes zones climatiques, de la plus froide à la plus chaude, qui influent sur les besoins en chauffage.
Pour en savoir plus sur la répartition des départements par zone climatique, je vous invite à consulter cette carte.
Ces 8 zones climatiques sont établies en collaboration avec Météo France et définies à partir des températures hivernales (zones H1, H2 et H3) et estivales (a, b, c, d). Elles servent à calculer un "coefficient de rigueur" spécifique à chaque région, basé sur les conditions climatiques locales.
Ce coefficient permet d’adapter les systèmes de chauffage en fonction de la rigueur du climat. Plus il est élevé, plus les besoins en chauffage seront importants. Il influence également les exigences réglementaires, comme les niveaux d'isolation thermique, pour s'assurer que les bâtiments sont adaptés aux conditions climatiques locales.L’altitude : L’altitude du bâtiment est également prise en compte, car elle impacte la température extérieure et donc les besoins en chauffage.
L’exposition au soleil : La méthode 3CL considère également l’orientation du bâtiment et la quantité d’ensoleillement reçue, ce qui peut contribuer à réduire les besoins en chauffage.
En comprenant les objectifs et la méthodologie utilisée pour la réalisation des audits énergétiques, vous êtes désormais prêt à analyser et interpréter les résultats obtenus.
Tenez compte des résultats et limites de votre audit
Les résultats
Résultats et classification énergétique :
Ces résultats permettent de classer le bâtiment sur une échelle allant de A (bâtiment très économe en énergie) à G (bâtiment très énergivore). Cette classification est utilisée pour établir le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
Les limites
Résultats et scénarios basés sur des hypothèses conventionnelles :
Les consommations calculées correspondent aux consommations conventionnelles pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire, le refroidissement, l’éclairage et les auxiliaires de distribution, de génération et de ventilation.
Ainsi, dans le cadre d’un audit énergétique visant à proposer des améliorations, il est essentiel de disposer des factures de consommation énergétique de vos clients. En effet, la méthode de calcul utilisée étant conventionnelle, elle ne reflète pas les habitudes réelles de consommation. Il se peut que votre consommation soit supérieure ou inférieure à la moyenne, ce qui constitue un élément important à considérer.
Dans certains cas, cette consommation réelle permettra d'orienter les recommandations vers des améliorations énergétiques plus adaptées au mode de vie spécifique du ménage.
La performance des matériaux :
Une performance théorique est prise en compte pour chaque matériau de l’enveloppe. Ainsi il n’est pas possible de prendre en compte un vieillissement des matériaux ou des dommages (isolant mouillé, vitre cassée). En revanche, l’auditeur peut le renseigner en commentaire.
Le chauffage :
Le calcul des besoins de chauffage est réalisé à partir de données météo type dans chaque zone climatique. Le calcul sera donc strictement identique d’une année sur l’autre, même si le climat varie.
Toute la surface habitable est considérée chauffée en permanence pendant la période de chauffe. Il n’est donc pas possible de prendre en compte une sous-occupation liée à une maison secondaire, ou à un étage non chauffé s’il rentre dans la surface habitable. À l’inverse un volume chauffé qui ne devrait pas l’être (garage aménagé en pièce de vie par exemple) n’est pas pris en compte dans les consommations de chauffage.
Le chauffage se déclenche dès lors que la température extérieure est inférieure à 19°C. Sauf en semaine, durant la journée, où le logement est considéré comme inoccupé avec un réduit à 16°C. Le logement est également supposé vacant pendant 1 semaine entière au mois de décembre.
Eau chaude sanitaire (ECS) :
Le puisage ECS est directement issu de la surface habitable du logement. Cette surface donne un nombre d’occupants moyen. La méthode de calcul considère un puisage moyen de 56 litres d’eau chaude à 40°C par jour et par occupant. Elle donne également la consommation si l’on a un comportement dépensier (79 L/jour/occupant).
Comme pour le chauffage, une semaine d’absence est considérée au mois de décembre.
Refroidissement :
Un calcul est réalisé uniquement si un équipement fixe permettant de refroidir est installé (une pompe à chaleur réversible par exemple).
On suppose un fonctionnement du refroidissement uniquement lorsque la température intérieure est supérieure à 28°C.
Auxiliaires de génération, de distribution et de ventilation :
Ce calcul est fait de façon conventionnelle, à partir de la description des équipements. Les équipements de ventilation doivent fonctionner de façon permanente toute l’année. Ce temps de fonctionnement est utilisé pour le calcul de leur consommation.
Éclairage :
L’éclairage fait partie du mobilier. À chaque changement d’occupant, des ampoules différentes peuvent être installées ou laissées sur place. Il n’est donc pas pertinent d’entrer les caractéristiques réelles de l’éclairage utilisé (LED, ampoules basse consommation, incandescence).
Il a donc été retenu une valeur conventionnelle pour la puissance de l’éclairage, puissance qui correspond à une installation assez performante (une installation tout LED consommera un peu moins, une installation tout incandescente, consommera beaucoup plus).
Comprenez les étiquettes énergétiques
La consommation d’énergie primaire
La consommation d’énergie primaire est exprimée en kWhep/(m².an)
kWh : Cela signifie kilowattheure, une unité qui mesure l'énergie consommée. Par exemple, si un appareil de 1 kilowatt (kW) fonctionne pendant 1 heure, il consomme 1 kilowattheure (kWh).
ep : Cela fait référence à l'énergie primaire. L'énergie primaire inclut toute l'énergie nécessaire pour produire l'électricité ou le chauffage (comme celle extraite de sources naturelles : pétrole, gaz, charbon, nucléaire, etc.), y compris les pertes lors de la production et du transport. C’est une mesure plus complète que l’énergie finale consommée directement chez vous.
m² : Cette unité représente la surface du bâtiment en mètres carrés. On mesure la consommation d'énergie en fonction de la taille du bâtiment, ce qui permet de comparer l'efficacité énergétique de bâtiments de tailles différentes.
an : Cela signifie par an, donc la consommation d’énergie est calculée sur une période d'une année.
Ainsi, "kWhep/(m².an)" représente la quantité d'énergie primaire consommée par mètre carré de bâtiment en une année. Plus ce chiffre est bas, plus le bâtiment est économe en énergie.
Les émissions de gaz à effet de serre (EGES)
kg éq CO₂ : Cela signifie kilogrammes d'équivalent dioxyde de carbone. Cette unité exprime la quantité de gaz à effet de serre, comme le CO₂, que le bâtiment émet. On utilise "équivalent CO₂" car cela permet de regrouper les différents types de gaz à effet de serre (comme le méthane ou le protoxyde d'azote) en une seule mesure.
L’utilisation du méthane via le gaz naturel
Le gaz naturel, souvent utilisé dans les systèmes de chauffage ou de production d’eau chaude des bâtiments, est en grande partie composé de méthane (CH₄). Lorsque ce gaz est brûlé pour produire de l’énergie, il libère principalement du dioxyde de carbone (CO₂), mais de petites quantités de méthane peuvent s’échapper lors de son extraction, du transport ou de la distribution. Bien que ces émissions ne proviennent pas directement du bâtiment, elles sont comptabilisées dans l’impact global des bâtiments utilisant du gaz naturel.
Le protoxyde d’azote dans les systèmes de climatisation et réfrigération
Le protoxyde d’azote (N₂O) peut être émis de manière indirecte dans les bâtiments par l’utilisation de certains systèmes de réfrigération, climatisation ou ventilation. Certains gaz réfrigérants ou fluides frigorigènes utilisés dans ces systèmes peuvent, s’ils ne sont pas correctement traités ou en cas de fuite, générer du protoxyde d’azote, qui contribue fortement à l’effet de serre.
m² : Cela représente la surface du bâtiment en mètres carrés. L'émission de gaz est rapportée à la taille du bâtiment pour permettre une comparaison équitable entre différents bâtiments.
an : Cela signifie par an, donc on calcule les émissions annuelles.
En résumé, "kg éq CO₂/(m².an)" mesure la quantité de gaz à effet de serre émise par chaque mètre carré d'un bâtiment sur une année. Plus ce chiffre est élevé, plus le bâtiment contribue au réchauffement climatique.
Le résultat de l’étiquette énergétique est déterminé par une corrélation entre ces deux paramètres, avec un classement basé sur le moins performant des deux indicateurs.
Les seuils des étiquettes E, F et G sont modulés uniquement pour les biens situés en zone climatique H1b, H1c, H2d et à une altitude supérieure à 800m.
En résumé
L'audit énergétique évalue la performance d'un bâtiment pour identifier les pertes d'énergie et proposer des améliorations visant à optimiser l'efficacité et réduire les coûts.
La méthode 3CL calcule les consommations énergétiques en fonction des caractéristiques du bâtiment et de conditions d'usage standardisées, notamment pour le chauffage et l'eau chaude.
Les résultats de la méthode sont influencés par des facteurs comme la zone climatique, l'altitude et l'exposition au soleil.
La classification énergétique repose sur la consommation d'énergie primaire et les émissions de gaz à effet de serre, utilisées dans les diagnostics de performance énergétique (DPE).
La méthode 3CL a des limites, car elle se base sur des hypothèses conventionnelles et ne prend pas en compte les variations d'usage ou l'état des matériaux.
Vous savez désormais ce qu’est un audit, commençons avec la première étape : préparer votre premier rendez-vous client !