Comprenez le pouvoir d’un bon récit
Saviez-vous que les données pouvaient raconter une histoire ? Oui, parfaitement ! Souvenez-vous en quand vous travaillez avec des données.
Regardez cette visualisation de données datant de 1854 :
Cette carte illustre une grave épidémie de choléra à Londres en 1854. À cette époque, il existait une théorie selon laquelle le choléra, ainsi que de nombreuses autres maladies, se transmettaient par l’air. Un médecin, John Snow, a récupéré des données contenant les noms et les adresses de toutes les personnes décédées après avoir contracté le choléra pendant cette période. Il les a reportées sur une carte (barres noires). En s’appuyant sur cette carte, il a pu démontrer que le choléra se propageait à partir d’une pompe à eau installée dans la rue. Il a mis fin à la progression de l’épidémie en retirant la poignée de la pompe. Lisez cet article sur Wikipédia pour plus d’informations.
La carte ci-dessus semble un peu monotone par rapport aux standards actuels (les feuilles de calcul n’existaient pas encore !), mais elle raconte une histoire poignante. De plus, cette histoire a donné lieu à des actions qui ont eu des conséquences positives.
On peut se mettre dans la peau d’un journaliste quand on travaille avec des données. Quelles histoires pouvez-vous révéler et quelles actions pouvez-vous mener ?
Définissez une procédure
Comment créer des histoires à partir des données ? Voici une procédure pour vous aider :
Examinons chaque partie.
Connaissez votre public cible
Qui fait partie de mon public cible ?
Il est capital de savoir à qui est destinée votre histoire. Cela vous permet d’adapter la façon de présenter vos connaissances à leurs besoins.
Depuis le début de la formation, vous avez fait en sorte d’aider Sarah à atteindre ses objectifs en matière de santé et de forme physique. Il ne fait aucun doute que c’est à elle que vous destinez votre histoire.
Quelles sont les motivations de ce public cible ?
Vous devez connaître les motivations de vos destinataires. Si votre histoire ne les intéresse pas, les retombées ne seront pas à la hauteur des attentes.
La motivation de Sarah est d’améliorer sa forme physique et sa santé en découvrant les facteurs qui influent sur ces aspects de sa vie.
Quel type d’histoire leur correspond le plus ?
Il existe différentes façons de raconter une histoire en fonction des publics ciblés. Par exemple, la présentation des mauvaises performances financières destinée au conseil d’administration d’une entreprise ne serait pas la même qu’une présentation à propos des bienfaits des balades en plein air !
Les connaissances mises à jour dans le cas de Sarah sont un mélange d’éléments amusants sur son mode de vie et de graves conséquences en matière de santé. Vous devez trouver un juste milieu.
Quelles sont les autres parties prenantes ?
Sarah n’est évidemment pas la seule personne qui profitera de votre histoire. Son coach sportif pourra aussi s’appuyer sur les preuves de ses progrès. Son médecin pourra s’appuyer sur les éléments de preuves relatifs à son mode de vie et ses symptômes. Souvenez-vous de ces personnes quand vous construisez votre récit.
Définissez votre histoire
C’est à ce moment-là que vous devez réfléchir comme un journaliste. Vous avez préparé les données, extrait les informations et finalisé les visuels.
Vous avez découvert des éléments intéressants qui pourraient constituer le socle d’une histoire. Par exemple, l’humeur de Sarah semble être étroitement liée à ses dépenses et à ses péchés mignons.
Au contraire, certains éléments semblent avoir peu d’intérêt pour une bonne histoire. Par exemple, la fréquence cardiaque de Sarah varie très peu, ce qui génère très peu d’informations utiles. Quant au graphique en nuage qui présente le nombre de pas par rapport aux dépenses, il n’a pas montré de corrélation évidente.
Voici quelques questions à poser pour créer une bonne histoire.
Les données comportent-elles des exceptions notables ?
Vous avez représenté le sommeil de Sarah dans le deuxième quiz. Vous avez peut-être remarqué que son sommeil est en dent de scie :
Avez-vous remarqué qu’elle dort moins le vendredi et le samedi ? Les vendredis et les samedis ont été mis en évidence ici :
C’est un bon point de départ pour une histoire !
Les données reflètent-elles des tendances importantes ?
Dans la partie 3, quand nous nous sommes intéressés aux dépenses de Sarah, vous avez pu voir que ses factures augmentaient tous les ans :
Ce n’est peut-être pas si surprenant et cela n’a probablement pas d’intérêt pour l’histoire. N’espérez pas trouver une bonne histoire à l’issue de chaque recherche. Le data journalisme doit être sélectif pour être qualitatif !
Les données comportent-elles des corrélations notables ?
Dans la partie 3, vous avez aussi pu constater que Sarah et ses amies semblaient toutes faire moins de pas les jours où elles recevaient plus d’e-mails :
C’est intéressant. On a de quoi développer une histoire ici !
Que faire si je ne parviens pas à trouver une bonne histoire ?
C’est parfois difficile d’y arriver. Si vous n’en trouvez pas, essayez de regarder les données sous un autre angle, en créant de nouveaux graphiques ou en agrégeant les données différemment. Ou bien, ajoutez d’autres données. C’est ce que nous avons fait quand nous avons travaillé sur les péchés mignons de Sarah.
À vous de jouer : trouvez une histoire à propos de l’humeur de Sarah
En vous reportant aux questions ci-dessus pour vous guider, cherchez à identifier d’autres histoires en vous appuyant sur les données qui tournent autour de l’humeur de Sarah.
✅ Vérifiez votre travail : avez-vous réussi ? Vous avez sûrement trouvé quelque chose de différent, mais voici l’une des histoires que j’ai identifiées.
Construisez la trame de votre histoire
Une fois l’histoire identifiée, il est temps de tout mettre en ordre. Pendant que vous le faites, concentrez-vous sur vos destinataires. Parlez-leur. Faites des choix. Il n’est pas utile de partager toutes vos informations. Si vous le faites, vous risquez de submerger votre public cible d’informations. Il vaut mieux choisir quelques messages forts et se concentrer dessus.
Après examen des histoires potentielles qui découlent des recherches de Sarah, voici une façon de présenter l’information :
Le travail a des conséquences sur tes objectifs de remise en forme. Plus tes amies et toi recevez des e-mails, moins vous faites de pas.
Essaie de dormir plus les week-ends. Tu dors moins les vendredis et les samedis.
Fais attention à ce que tu manges ! Tes symptômes coïncident avec certaines de tes habitudes alimentaires.
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Vous souvenez-vous des connaissances actionnables (voir chapitre 2 de la partie 1 pour vous rafraîchir la mémoire) ? Dans l’histoire ci-dessus, vous avez clairement expliqué à Sarah ce qu’elle devait faire après. Mais certaines connaissances peuvent lui permettent de prendre des décisions éclairées :
En constatant que sa charge de travail a un impact sur son entraînement, elle peut décider de faire quelque chose (par exemple, trouver du temps pour s’entraîner les jours où elle est très occupée).
Elle peut aussi remarquer qu’elle dort moins certains jours et peut y remédier si elle le souhaite.
Pour terminer, elle peut s’apercevoir que ses symptômes peuvent être liés à ses habitudes alimentaires, donc elle peut décider de faire plus d’efforts pour améliorer son alimentation.
À vous de jouer : ajoutez une partie à l’histoire ci-dessus
C’est à vous. Revenez sur vos recherches concernant l’humeur de Sarah. Quelle histoire pouvez-vous raconter à propos des facteurs connexes ?
✅ Vérifiez votre travail : avez-vous réussi ? Consultez mes réponses ici pour les comparer aux vôtres.
En résumé
Dans ce chapitre, vous avez joué le rôle d’un Data Journalist ! Vous avez réussi à créer votre histoire sur la base des données en suivant ces étapes :
Comprendre votre public cible.
Définir votre histoire.
Construire la trame de votre récit.
Votre histoire est maintenant prête. Il est temps de passer à la dernière étape : partager votre histoire avec le monde entier. C’est ce que nous allons faire dans le prochain chapitre !
