Moi aussi, j'étais un grand stressé en prépa, à m'en rendre véritablement malade. Je ne faisais pas d'activité physique, ne mangeais que des cochonneries, et n'optimisais pas non plus mon sommeil. Mes camarades qui ont eu de très bons résultats au concours sont ceux qui ont fait le plus attention à leur hygiène de vie. Quand on sait les multiples liens entre l'activité physique, la nutrition, le sommeil, le stress et les capacités intellectuelles, de concentration et d'attention, il n'y a rien d'étonnant.

La tournure que prend cette discussion est justement celle que j'ai eu avec mes proches pour prendre cette décision.

Je pense que le stress n'est pas forcémment une mauvaise chose, bien au contraire, mais a condition de savoir le gerer. Des situations tres stressantes peuvent arriver dans le monde professionnel et c'est donc important d'apprendre a faire avec ! Puis il faut se l'avouer, le stress c'est ce qu'on en fait, il faut s'en servir de motivation plus que d'un poids. Et dans ces cas la se priver de sport ou de sortie n'est surement pas une bonne idée (apres encore tout cela depend des profils). Bien sur je n'espere pas sortir toutes les semaines, mais je pense que c'est un point a ne pas negliger. L'isolement ne fait qu'accentuer le stress. Pour ma mart j'espere pouvoir faire 3 ou 4h de sport par semaine et me garder des creneaux pour une ou 2 sorties par mois (sans forcemment se coucher a 3h du matin, mais histoire de garder contact avec ma famille, mes amis et voir autre chose que les 4 murs de ma chambre). Je pense que partir sur cette base et reserver le reste du temps au boulot reste relativement raisonnable non?

Bonjour,

Je suis actuellement étudiant en deuxième année à l'EPFL(section STI). En TS dans un bon lycée à Paris, j’aurais pu aller dans une PCSI à Janson.
La première année d'études à l'epfl est difficile. Dans ma section(ou département si l’on veut), moins de la moitié ont réussi à passer leur première sans redoubler ou faire un échec définitif après un an d’études à l’epfl. Lors de la première année, la session d’examens en janvier se solde par un passage conditionnel (moyenne supérieure à 3.5/6) au deuxième semestre ou par un redoublement via un cours de «remise à niveau»(moyenne inférieure à 3.5/6). Pour valider son année il faut obtenir une moyenne générale d’au moins 4/6(dans chaque bloc, il me semble). Ceux qui passent avec entre 3.5 et 4 de moyenne doivent compenser par des meilleures notes au deuxième semestre. L’échec du cours de remise à niveau implique un échec définitif à l’EPFL.

Dans ma section, plusieurs personnes (je ne sais pas combien exactement) ont échoué après un an et sont retournés en France, dans des prepas ou dans leur pays d’origine. Une personne a intégré l’epfl en première après 2 ans de MPSI sans obtenir de bonnes écoles.

Oui, il est possible de passer sa première année et d’obtenir de plutôt bonnes notes (plus de 5 sur 6 de moyenne), comme je l’ai fait. Cela demande pas mal de travail mais c’est faisable. Il est même possible de s’accorder quelques sorties entre amis(ou amies) pendant le semestre, si l’on gère bien son travail.

La méthode d'enseignement est très différente à l'epfl et en prépa, et c'est pour moi ce qui rend l'epfl si difficile pour certains. Il n’y a pas de « colles » à l’epf, qui permettent de vérifier la bonne compréhension des cours et de s’entraîner aux oraux. En revanche, pour la plupart des cours sont organisées des séances d’exercices avec des assistants (étudiants et doctorants). Chacun est libre de venir aux cours, aux séries et aux exercices, ou de rester travailler chez soi. Chacun doit s’assurer d’avoir bien compris le cours et assimilé les concepts des séries. Il n’y pas vraiment de moyen de s’évaluer, comme lors les DS en prépa, durant le semestre. Il faut beaucoup travailler par soi-même, comme dans une fac.

La qualité des cours est plutôt bonne et j’en suis en général satisfait. Cependant, elle dépend fortement du prof qui enseigne. L’epfl laisse à chaque prof beaucoup de liberté dans le contenu de son cours et la manière dont il l’enseigne. Pour certaines matières, la difficulté de l’examen varie selon les profs. Ce sont tous d’excellents chercheurs mais pas forcément de bons profs, même si leur enseignement est censé être régulièrement évalué. Cette année(2^e), j’ai du beaucoup travailler par moi-même, parce que le cours de mon prof de physique(electromag) était à mes yeux très insuffisant : que des slides incohérents remplis d’expressions sans dérivations ni explications. Je n’ai pas beaucoup apprécié. A mon avis, les écoles françaises et la prepa ont une qualité d’enseignement meilleure qu’à l’epfl.

En général, les cours sont je pense moins théoriques (sauf en section physique et maths bien sûr) qu’en prépa, surtout en maths. Les cours de maths se résument à 4 cours d’analyse, répartis sur 2 ans, et 1 cours d’algèbre linéaire la première année, en ce qui concerne le tronc commun à toutes les sections STI(sauf les section maths et physique). Les cours d’analyse sont plus « avancés » qu’en classe prépa mais aussi beaucoup moins théoriques et plus calculatoires. En première année année, les examens QCM sont vraiment difficiles et éliminatoires si l’on n’a pas une méthode adaptée.

Oui, 100% des X(et peut-être des centraliens) sont capables de réussir l’epfl, j’en suis convaincu. Cependant, l’epfl a pour volonté de tirer vers le haut tous leurs élèves, et non de les éliminer à l’issue d’un concours élitiste, que réussissent uniquement les étudiants des meilleures prépas parisiennes. De plus, comme je l’ai mentionné au début de mon message, tous ne passent pas l’epfl avec des notes exceptionnelles et sans redoubler. Il y a donc bien une sélection. Les doubles diplômes et les échanges ne sont accessibles qu’aux meilleurs étudiants. Inutile de vous préciser que les meilleurs veulent tous finir leurs études aux US(MIT, Stanford, Carnegie Mellon, etc), ce qui rend les premières années d’études très compétitives.
Le cadre de travail est idéal. On peut facilement aller skier et aller faire du sport presque gratuitement au centre sportif situé à 1.5km du campus. L’ambiance entre étudiants est excellente.
On trouve beaucoup de français, bien sûr, mais aussi beaucoup d’italiens, russes, allemands (et des suisses). On peut sortir à volonté, en boite, à Sat ( bar sur le campus). Au printemps, un énorme festival est organisé sur tout le campus, c’est énorme !

L’epfl est une école polytechnique, mais reste moins généraliste que les grandes écoles françaises telles que centrale ou l’X. On est obligé de choisir une section dès la première année d’études. l’epfl propose des formations d’ingénieurs de qualité et l’intégrer n’a un sens que si l’on a un projet professionnel à peu près clair. C’est une école renommée au niveau master pour des disciplines comme la science des matériaux, l’informatique, entre autres. Les laboratoires sont réputés et proposent de nombreuses opportunités pour des stages pendant les études.

Le cout de la vie est élevé mais on fait facilement des économies. Compter 600 francs pour une chambre avec sdb individuelle. Un plat sur le campus coûte 8 francs en moyenne.

EPFL vs MPSI : à moins d’intégrer les meilleures classes prepa de France ou d’être vraiment excellent en maths, vous avez peu de chance d’aller à l’X ou même à Centrale. Une PC ou PTSI est peut-être plus abordable ? A l’epfl, un enseignement aussi théorique qu’en MPSI est dispensé en sections Physique et Maths.

Je ne regrette absolument pas avoir intégrer l’epfl. J’aurais difficilement pu rester 2 ans de plus à Paris et avec mes parents. Si vous pouvez aller dans une excellente prepa, je vous le recommande. Après une année, vous devrez pouvoir apprécier votre niveau et vos chances de réussir aux concours. Vous pourrez alors toujours venir à l’epfl, et peut-être même en deuxième année (inscription sur dossier).

Voilà, j’ai passé un petit moment à compiler tout ce que j’avais à dire sur cette école et j’espère bien que mes commentaires seront utiles et vous aideront dans votre orientation.

Vadim

Un grand merci d'avoir pris le temps de rédiger ce témoignage détaillé !

EPFL vs MPSI : à moins d’intégrer les meilleures classes prepa de France ou d’être vraiment excellent en maths, vous avez peu de chance d’aller à l’X ou même à Centrale.

Il y a quand même bien d'autres écoles intéressantes que le "top ten"...