Dans cette deuxième partie, nous vous proposons d'observer une séance de media training chez OpenClassrooms. Ces entraînements bimensuels permettent aux professeurs de s'améliorer, et cela commence par le langage corporel.
La première chose que l'on perçoit de vous lorsque vous parlez en public, c'est votre corps et comment il occupe l'espace, la façon dont vous bougez et si vous êtes à l'aise ou non.
Il s'agit de votre langage corporel.
On dit généralement des personnes qui maîtrisent leur langage corporel qu'elles ont du charisme.
Mais comment faire pour avoir du charisme ?
Ne vous méprenez pas : les personnes qui ont l'air d'être des orateurs-nés sont en réalité des personnes qui se sont beaucoup entraînées.
Il n'y a pas de secret, pour être bon il faut s'entraîner et s'entraîner encore et encore.
👩🏻 (Laurène) : À chaque fois que je dois prendre la parole en public, que ce soit pour une conférence ou pour l'enregistrement d'un cours vidéo, je me prépare toujours plusieurs heures. Et aussi souvent que possible, je me fais accompagner par un coach, surtout quand l'enjeu est important.
Pour développer son charisme, il faut travailler sur 3 points essentiels : l'ancrage (ou la posture), la gestuelle et l'expression du visage.
Trouvez votre point d'ancrage
Parler devant un public tout en étant debout peut s'avérer difficile physiquement, d'autant plus si l'on est stressé. Lorsque l'on n'a pas l'habitude de l'exercice, on a tendance à ne pas trouver de position confortable, à fatiguer, et à balancer l'équilibre du corps d'une jambe à l'autre : pendant plusieurs secondes, on reste appuyé sur la jambe droite, et quand la position devient inconfortable on change de jambe. Et on passe ainsi d'une jambe à l'autre inlassablement.
Le résultat n'est pas très bon : vous dégagez une impression d'instabilité au public, de gêne, voire de maladresse si c'est très accentué. Sans compter que vous vous fatiguez.
Pour corriger cela, il faut être bien ancré dans le sol.
Qu'est-ce que cela veut dire, être bien ancré ?
Être ancré dans le sol vous donnera une meilleure stabilité et la sensation de plus de solidité, de force.
La position idéale consiste à avoir les jambes écartées, un peu plus que la largeur des hanches, tout en restant souple : vos jambes ne sont pas tendues ; au contraire, vos genoux sont déverrouillés.
Aussi, vous devez vous tenir le dos droit, la tête droite, tirée vers le ciel, comme si une ficelle invisible vous tirait vers le haut : ainsi, vous ne serez pas avachi.
Cela dit, même en sachant cela, quand vous essayez cette position, vous pourriez avoir l'impression que ce n'est pas naturel. Pour corriger cela, n'hésitez pas à faire chez vous l'exercice d'équilibre que vous avez observé dans cette vidéo, vous verrez qu'il est très efficace.
Une fois que vous êtes bien ancré dans le sol, préoccupez-vous des mouvements que vous faites.
👨🏻 (Stéphane) : Dites-vous que vos jambes sont comme les racines d'un arbre ; elles sont solidement ancrées dans le sol. Votre bassin est comme le tronc, et vos bras les branches ; ils sont souples mais restent toniques. Enfin, vos mains sont les feuilles de l'arbre : gracieuses, elles ponctuent vos gestes avec précision.
Gérez votre gestuelle
Si vous avez de la place, vous pouvez marcher. C'est souvent le cas en conférence si vous êtes sur une scène ; ou encore si vous êtes enseignant ou formateur en présentiel.
Ce que vous pouvez faire alors, c'est tout simplement passer du côté droit de la scène au côté gauche au bout de quelques minutes. Ensuite, restez à nouveau bien ancré, puis, quelque temps après, refaites la même chose, dans l'autre sens.
À quoi ça sert de faire ça ?
C'est utile à plusieurs égards : pour changer de perspective, reprendre votre respiration, mais surtout pour faire une transition entre deux parties de votre discours. En effet, dans l'esprit du public, cela marque un changement, ce qui aide donc au suivi du fil de votre histoire.
Venons-en maintenant aux mouvements des bras.
Une bonne gestuelle est (1) ouverte… :
Vos gestes sont tournés vers les autres : les paumes de vos mains sont vers le haut, vers le public.
Vos bras font des gestes amples et arrondis, et non fermés (vous ne pouvez pas rester les bras croisés).
…(2) souple… :
Vos bras ne sont pas vissés à votre torse, prenez un peu d'espace, décollez les bras de quelques centimètres (mais pas trop quand même… 🐥).
Vos bras ou vos mains ne cachent pas votre visage lorsque vous faites des mouvements.
👨🏻 (Stéphane) : Vos bras ne sont pas là pour vous protéger, vous n'êtes pas un boxeur, ils sont là pour rendre vivant un propos, l'illustrer.
… et (3) précise :
Vos mouvements sont amples, mais pas exagérés : vos bras et vos doigts ne sont pas écartés au maximum. D'autant plus si votre auditoire est restreint : en effet, vous devez adapter l'amplitude de vos mouvements à la taille de la salle, du public.
Vos mains expriment du mieux possible ce que vous êtes en train de dire avec la bouche : évitez les gestes parasites, comme le cliquetis du stylo, qui ont tendance à agacer le public, et préférez des gestes ponctuels qui incarnent les moments clés de votre discours.
Transmettez aussi avec votre visage
Souriez, vous êtes filmé
Sourire, c'est deux choses :
Sourire avec la bouche (OK, jusque là tout va bien).
Et sourire avec les yeux. 😁
Si vos yeux ne "sourient" pas, c'est que votre sourire est forcé. Cela vous trahira : c'est signe que vous n'êtes pas à l'aise.
Pour vous aider, pensez à l'énergie que vous voulez transmettre, aux émotions que vous voulez susciter auprès de votre auditoire.
Si l'on vous a demandé à VOUS de parler en public, c'est que vous avez quelque chose de spécial à apporter. Pensez-y et mettez-le en avant ! Le sujet dont vous parlez vous passionne ? Alors transmettez votre passion aux autres, soyez enthousiaste à propos de votre sujet !
Un exercice simple pour se mettre dans cette disposition, c'est de pratiquer l'exercice du "c'est génial" que vous allez observer dans le prochain chapitre.
Regardez votre auditoire
Enfin, vous devez vous "connecter" avec votre auditoire. Il faut donc le regarder, l'inclure, et non l'ignorer en regardant vers le sol, par exemple.
Qui est-ce que je dois regarder dans le public ?
Ne fixez pas une seule personne tout du long. D'une part, parce que vous ne vous adressez pas à cette personne uniquement, et d'autre part, parce que la pauvre victime se sentira accablée et très gênée par ce long regard.
Ne regardez pas non plus dans le vide, cela donnera de vous l'impression que vous vous êtes évaporé.
Au contraire, incluez l'ensemble de l'auditoire : balayez le public (de gauche à droite, puis de droite à gauche mais aussi de bas en haut, si la salle est profonde) en arrêtant votre regard sur plusieurs points. Pour ce faire, vous pouvez par exemple suivre un itinéraire en W.
Posez votre regard quelques secondes sur une personne, puis passez à une autre, et ainsi de suite jusqu'à atteindre l'extrémité de l'auditoire. Quand vous êtes au bout, balayez le public dans l'autre sens. Vous pouvez également changer le sens du W.
En résumé
Pour développer votre charisme, travaillez sur l’ancrage, la gestuelle et l’expression du visage :
Ancrez votre corps dans le sol, jambes écartées un peu plus que la largeur des hanches et genoux déverrouillés, pour gagner en stabilité, en solidité et en force.
Profitez d’un changement d’idée ou d’une transition entre deux parties de votre discours pour vous déplacer. Préférez une gestuelle ouverte, souple et précise. Pour un sourire sincère, utilisez votre bouche mais aussi vos yeux.
Incluez votre auditoire en vous connectant avec votre regard.
Le langage corporel, c'est 50 % de votre communication. Travaillez donc sur ces exercices lorsque vous vous entraînez pour le jour J.
Cela dit, si le langage corporel est important, la façon dont vous vous exprimez oralement l'est tout autant, et c'est ce que nous allons voir dans le prochain chapitre.