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J'ai tout compris !

Mis à jour le 10/10/2023

Avancez vers la normalisation

Dès que l’on parle de normalisation, bizarrement il y a comme un blanc… Vous êtes toujours là ? Oui et vous avez raison : c’est en comprenant les enjeux de la normalisation mais aussi ce qu’elle recouvre pour le BIM, que vous allez pouvoir vraiment avancer dans votre démarche BIM !

D’ailleurs, une étude du PTNB identifie le manque de standardisation comme le troisième frein au développement du BIM avec 37 % des réponses (+7 % entre avril et décembre 2016). Encourager l’adoption des standards représente la principale attente des professionnels vis-à-vis des pouvoirs publics, avec 54 % des réponses.

Pourquoi la normalisation est-elle importante ?

Dans le domaine du BIM - plus qu’ailleurs car le BIM est encore nouveau - la normalisation sert de socle commun de confiance.

La normalisation, source de confiance

Pour passer du marché de niche au marché de masse, il faut s’adresser aux consommateurs précoces qui, selon la courbe de diffusion de l’innovation, veulent « des preuves tangibles des performances et attendent qu’un standard technologique s’impose ». Il faut donc créer un écosystème de confiance pour que le BIM se généralise et accompagner la majorité tardive (c’est-à-dire la grande majorité des TPE-PME qui peuvent rencontrer plus de freins pour adopter le BIM). Le groupe de travail "BIM pour tous" s'attelle à cette tâche notamment.

Courbe de diffusion de l'innovation
Courbe de diffusion de l'innovation

Source de l'image : Actinnovation.

La normalisation structure le marché

Bien qu’une norme ne soit pas obligatoire, elle a vocation à structurer le marché. En effet, son application repose sur une démarche volontaire pour la mettre dans un appel d’offres ou un cahier des charges. Lancée à l’initiative du terrain, la norme est le fruit d’une coproduction entre les professionnels et les acteurs ayant perçu le bénéfice qu’elle apporte pour leur marché. Ce sont les acteurs du marché qui proposent sa création et l’élaborent par consensus au sein d’un collectif de travail dédié.

La normalisation, facteur de pérennité

La pérennité et la valeur du système de l’information délivrée au client grâce au BIM reposent sur la capacité à être réutilisée (relire l’information et la mettre à jour), mais aussi sur la confiance à accorder à cette information (est-elle à jour ? Qui en est l’auteur ? Est-elle unique ?). La normalisation, en installant des cadres de référence partagés, stabilisés et publiés dans la communauté, est le seul outil permettant de garantir ces conditions, durant les dizaines d’années du cycle d’un ouvrage.

Pour ces raisons, la normalisation a un effet de levier très important pour généraliser le BIM, notamment pour les TPE et les PME !

Comment fonctionne la normalisation dans le BIM ? Quels sont les acteurs ?

Les acteurs de la normalisation dans le BIM
Les acteurs de la normalisation dans le BIM

Source de l'image : buildingSMART France-Mediaconstruct, “BIM Book : l’essentiel pour la transformation numérique de la Construction”, 2018.

La prénormalisation correspond au moment où des acteurs nationaux ou internationaux se réunissent dans des cercles ou organisations nationales (par exemple, buildingSMART) et définissent des besoins et des éléments utiles à la communauté.

La normalisation est le moment où les experts se regroupent dans les instances de normalisation publiques pour rédiger les cadres de référence pour tous, potentiellement adressables et mobilisables sur nos marchés. Ils se réunissent d'abord nationalement (en France à l’Afnor), puis internationalement dans le CEN pour l’Europe et dans l’ISO pour le monde. Les accords de Vienne coordonnent les travaux entre le CEN et l’ISO.

La commission nationale de normalisation Afnor/PPBIM porte les sujets des normes BIM en miroir des travaux effectués au niveau européen via le CEN, et au niveau mondial via l’ISO. Le BIM dans son sens large est hébergé principalement dans le comité technique de l’ISO TC59 et dans un comité TC442 du CEN. Par ailleurs, il existe une instance française de prénormalisation : buildingSMART France - Mediaconstruct qui existe depuis 1989 et qui s’intéresse au BIM depuis 1996 ! bSFrance est en effet le représentant français de buildingSMART international qui porte l’openBIM dans l’industrie de la construction, en y intégrant aussi le cycle de vie du projet (lié aux notions d'asset et de facility managements).

Le panel d’acteurs prénormatifs donne une idée du périmètre qui dépasse largement le bâtiment. Nous sommes bien dans l'interaction du bâtiment avec son environnement, les infrastructures, les territoires et la ville.

Les principales organisations, qui étaient hier indépendantes, doivent aujourd’hui faire front commun sur la normalisation. Parmi ces organisations, on peut notamment citer :

  • Building SMART International, qui était avant centré sur le bâtiment, dispose aujourd’hui de deux groupes de travail ("Rooms") qui fournissent un travail soutenu : "Infra Room" pour les Infrastructures et "Product Room" pour les propriétés des objets, notamment ; 

  • L’OGC, Open Geospatial Consortium, dont les champs d'action sont le territoire et la ville ;

  • L'UIC, l’Union internationale des chemins de fer.

Un jeu d’influence ?

Les normes ISO sont considérées plus éloignées car elle ne sont pas reprises systématiquement dans notre collection nationale. A contrario, les normes CEN deviennent systématiquement des normes de notre catalogue NF, donc plus proches et plus facilement utilisables dans les marchés français. 

La France est-elle engagée dans ce paysage normatif ?

Oui ! Voici trois normes françaises pour l'illustrer :

  • La norme méthodologique pour gérer des propriétés d’objets BIM a été portée aux niveaux européen et international sous leadership français. Elle est devenue EN ISO 23387 ;

  • L'IFC, norme ISO en 2013, devenue EN en 2016, est en cours d’examen pour devenir NF ;

  • La norme de management de l’information est un exemple de prise en compte des TPE-PME sur demande française notamment. Initialement, c’était un projet anglais qui n'était pas adapté au marché français, l’enjeu des travaux internationaux a donc été d’adapter la norme à toutes les pratiques !

Aujourd’hui, 90 % des normes volontaires sont d’origine internationale et sont donc opposables dans les marchés à l’international, où de grands acteurs y font aisément référence ! On voit très bien le jeu d’influence qui peut exister. Comme il y a différents niveaux (national, européen, international), on peut aisément imaginer qu’il est important de peser dans la normalisation pour éviter de se voir imposer certaines choses, ou au contraire pour en pousser d'autres que nous maîtrisons bien. C’est un véritable enjeu de concurrence sur le marché international !

En Résumé

Le dynamisme français est remarqué en Europe et confère à la France une position reconnue dans le paysage du BIM.

Les lois et décrets ne sont pas les seuls éléments qui permettent d'encadrer nos méthodes de travail, il y a aussi les normes, qui sont très importantes, surtout dans un environnement tel que le BIM en France.

Il est fondamental de préparer ces normes, c'est ce que l'on nomme la prénormalisation. C'est le rôle d'associations fortement impliquées dans le développement du BIM en France, comme building SMART France-Mediaconstruct.

Exemple de certificat de réussite
Exemple de certificat de réussite