Avant d'intégrer le BIM dans son organisation, il est important de se poser les bonnes questions.
Faisons le point sur ce qu'il faut prévoir.
Évaluez les risques et les bénéfices du BIM
Quels sont les risques ou les freins perçus par les professionnels ?
Une méconnaissance du BIM. La plupart des professionnels du secteur pensent que le BIM est seulement un changement d’outil et qu’il s’agit uniquement d’un investissement dans l’acquisition de logiciels et de formations. Ils font donc du BIM pour faire du BIM, sans se poser la question d’une stratégie ou d’un projet d’entreprise qui intègre le BIM ;
Le fait de ne pas considérer comme cruciale la « conduite du changement dans l’entreprise ». Le BIM amène les collaborateurs à utiliser de nouveaux outils, de nouvelles méthodes de travail et à adapter leur organisation interne. C’est pour cela que le mot "révolution" est souvent utilisé par les acteurs pour parler du BIM, car pour eux le BIM oblige à un changement de pratiques professionnelles ;
Le coût. Le BIM, comme tout changement dans l’entreprise, est d’abord un investissement avant de devenir une économie. Il demande :
L’acquisition de licences et de matériel informatique ;
La formation à l’outil ;
La formation aux méthodes de travail.
Selon les retours de plusieurs professionnels, la baisse de rendement avoisinerait les 30 % sur une période de trois à six mois. Il faut aussi prévoir du temps pour les formations et la mise en place de la nouvelle organisation.
Quels sont les avantages qui font la différence ?
Sur les marchés, le BIM permet de disposer d’un nouvel argument de vente, voire de pouvoir répondre aux marchés publics qui intègrent de plus en plus des demandes en BIM. Vous renverrez alors l’image d’une entreprise moderne ;
Avantage concurrentiel : le fait de ne pas attendre et de s’y mettre le plus tôt possible permet d’expérimenter, de monter en compétences et de gagner en maturité BIM ;
Productivité : on dit souvent que le BIM ne solutionne rien mais permet d’anticiper les problèmes ! Une fois maîtrisé, il offre un gain de temps permettant de mieux se concentrer sur l’expertise métier de chacun ;
Qualité : ce qu’il faut surtout retenir, c’est qu’à un même coût, le projet conçu et réalisé sera de meilleure qualité, permettant notamment de générer des économies en exploitation ;
Recrutement : le BIM permet l’intégration de stagiaires qui ont la compétence numérique et qui vont pouvoir la diffuser dans l’entreprise ;
Tisser un réseau : le BIM permet de trouver des intervenants professionnels locaux complémentaires, pour faire des tests et ainsi proposer des groupements.
Franchir le pas
L’intégration du BIM doit suivre une logique. Il ne faut pas commencer par une formation sur un outil sans s’être demandé au préalable si cet outil est le plus adapté.
Et, si vous êtes convaincu que le BIM est inéluctable, qu’il va vous apporter des bénéfices, et qu’il est un levier de modernisation, comment faire pour l’implémenter ?
Voici quelques conseils pour franchir ce pas.
Il faut avant tout prendre le temps de définir la transformation digitale la plus adaptée. Et cela commence par :
S’informer et échanger avec des confrères et des professionnels qui ont franchi le pas pour partager les bonnes pratiques ;
Définir le BIM dans un projet d’entreprise : faire un état des lieux de l’existant (quels outils/logiciels avez-vous ? Quelles sont les compétences de vos équipes ?) et regarder ce que l’on attend du BIM (quelles sont les activités que je peux/veux passer en BIM ? Pourquoi ? Quels sont mes besoins ?). Enfin, il faut définir son environnement interne et externe ;
Penser à l’humain. C’est le centre nerveux du BIM. Il est primordial de voir comment impliquer la Direction et comment implémenter le BIM en interne. Pour cela, des échanges avec les équipes sont nécessaires afin de détecter ceux qui pourront devenir des moteurs et des référents.
Après avoir défini sa transformation digitale, l’heure est à l’implémentation du BIM. Pour cela, il va falloir :
Trouver des outils. Et cela commence par regarder ses applications métier pour voir si elles permettent de faire du BIM. Il existe des outils gratuits à tester en premier lieu. Selon les informations dont vous avez besoin pour travailler, vous serez peut-être amené à changer d’outil, voire d’équipement informatique. Dans ce cas, pensez à demander des démonstrations ;
Définir les compétences à acquérir. Il faut regarder s'il y a un besoin de formation informatique. Il est important de se former pour tirer le meilleur parti de l’outil. Il est possible de récupérer les documents pratiques pour se former soi-même. Pensez également à faire partie d’un réseau pour échanger sur les bonnes pratiques métier avec des pairs. Enfin, soyez en lien avec les écoles dans le secteur, pour être en veille technologique ;
S’organiser. Il faut déterminer les processus convenant au mieux aux habitudes de travail de votre entreprise et adapter ses méthodes de travail, voire son organisation interne. Pour être efficace, mettez en place et testez les nouveaux flux de travail. Pensez également à créer des chartes ou des gabarits et à définir précisément le rôle de chacun. Enfin, mettez en place un protocole BIM interne et préparez une trame de convention ;
Pratiquer. Il est primordial de faire des tests en interne. Pour cela, refaites quelque chose qui a déjà été fait de manière traditionnelle en utilisant le BIM. Et, pour vous lancer, répondez à un projet BIM sur un périmètre que vous connaissez.
À retenir :
Avant de faire du BIM, il faut se poser les bonnes questions et surtout ne pas croire que ce n’est que l’acquisition et la formation à un outil ;
Le BIM est un changement de pratiques professionnelles, où chacun doit rester expert technique de son métier en s’alliant des « réflexes » numériques (de travail collaboratif et d’intégration de la donnée).
En conclusion
Le défi aujourd’hui est double :
intégrer le BIM à hauteur de ses activités (de ses moyens, de son projet d’entreprise, de ses besoins) : ne pas faire du BIM pour faire du BIM, ni aller directement au full BIM. À chacun son rythme !
Voir dans quelle mesure le BIM peut être une source de développement : savoir proposer des usages pertinents de ces outils, au-delà des phases de conception et de construction, en concurrence avec de nouveaux acteurs qui ne possèdent pas encore l’expérience de l’acte de bâtir ou d’aménager.
Ce cours est terminé ! Vous avez maintenant toutes les clés en main pour :
Décrire l'environnement national et international du BIM
Décrire l'environnement réglementaire, normatif et juridique du BIM en France
Lister les applications, les avantages et risques liés au BIM
N'oubliez pas de vous exercer pour valider ces compétences en complétant les différents quiz à la fin de chaque partie ! Je vous souhaite une bonne continuation dans vos projets !