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J'ai tout compris !

Mis à jour le 19/04/2022

Identifiez la place que prennent vos décisions au quotidien

Prenez conscience des décisions que vous prenez

Nous passons nos journées à décider, et notre cerveau doit faire des choix à tout moment !

  • Est-ce que je me lève ¼ d’heure plus tôt pour éviter le monde dans les transports en commun ?

  • Est-ce que je prends un vélo ou ma voiture ?

  • Quelle chemise je mets ce matin, unie ou rayée ?

  • Par quel dossier je commence, le plus facile ou le plus compliqué ?

  • Je vais au restaurant d’entreprise ou au bistrot d’en face ?

  • J’ai un différend avec un client, j’en parle à mon N+1 ou pas ?

  • Je suis en surcharge de travail, je demande une ressource supplémentaire ou pas ?

  • J’estime être mal payé, je sollicite une augmentation ou pas ?

  • Je veux partir à l’étranger compléter un cursus, oui mais lequel ?

Bien sûr, toutes ces décisions ne se valent pas : elles sont plus ou moins faciles, plus ou moins stratégiques, et ont des enjeux variables.

À vous de jouer !

Je vous invite à prendre du recul sur vos propres prises de décisions, en vous posant la question suivante : quelles sont les dernières décisions que vous avez prises, et comment les avez-vous prises ?

Sur votre carnet de bord :

  1. Listez 3 choix que vous avez effectués ces trois derniers mois.

  2. Interrogez-vous sur les choix opérés ; étaient-ils :

  • faciles ou difficiles ?

  • réfléchis ou intuitifs ?

  • à faible ou fort enjeu ?

Vos dernières décisions

Facile ou difficile ?

Intuitive ou réfléchie ?

Faible ou fort enjeu ? 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découvrez pourquoi il est si difficile de décider

Après vous être remémoré vos dernières décisions, peut-être vous rendez-vous compte que vous avez parfois eu des difficultés à faire un choix. 😅 Rassurez-vous, c’est normal !

Faire un choix ne serait rien si vous n’aviez au fond de vous la peur de vous tromper ou l’angoisse de conséquences catastrophiques. Pour décider, il faut savoir écouter ses désirs, puis se motiver et oser passer à l’action, tout en évitant l’excès d’optimisme. Or, nous ne sommes pas vraiment dans une culture de l’erreur… ce qui rend nos choix difficiles !

Devant l’avalanche des possibilités qui s’offrent à nous, prendre la bonne voie peut devenir un casse-tête. Les interrogations sont multiples, qu’il s’agisse de décisions insignifiantes ou importantes qui remettent en question notre vie entière. La réponse se fait soit instantanément, soit au prix d’hésitations quand notre vie semble en dépendre.

Autre élément qui rend la décision difficile, l’incertitude croissante du monde dans lequel nous vivons. L’Army War College parle d’un monde VUCA. Cet acronyme rend compte de l’extrême complexité vécue par les troupes de l’armée américaine en opération ; aujourd’hui il est repris en stratégie, management et prise de décision.

Volatility         ou l’imprévisibilité et l’inconstance

Uncertainty   ou l’inattendu

Complexity    ou le nombre croissant d’interactions

Ambiguity      ou l’incapacité de relier les causes aux effets

Pour décider, il faut donc tenir compte d’une multitude d’éléments, de dépendances, de relations… Il y a de quoi s’y perdre et rester bloqué ! 😬

Mais alors, comment faire pour décider quand tout est incertain ?

Revenons sur ce terme : l’incertitude. L’incertitude correspond à une situation inédite, dans laquelle le décideur ne peut se prévaloir d’aucun historique sur lequel s’appuyer pour calculer une probabilité. Est incertain "ce qui n’est pas fixé à l’avance ni assuré", nous dit le Robert illustré 2013.

Selon Frank Knight, économiste américain et professeur à l'université de Chicago de 1927 à 1952, il faut distinguer cette incertitude du risque. Selon lui, il existe trois types de risques :

  • le risque qui concerne un futur connu ;

  • le risque qui concerne un futur qui n’est pas connu mais qui peut être estimé ;

  • le risque qui concerne un futur inconnu, voire impossible à connaître ; ici, il s’agit “d’incertitude knightienne”.

Voici un exemple : si je décide de me lancer comme indépendant pendant la crise sanitaire du Covid, je me retrouve dans une situation d’incertitude “knightienne”, car je n’ai pas d'antécédents. À ce titre, rien n’est prédictible, la prise de risque est forte. Je vais évidemment essayer d’estimer au maximum les risques en menant une étude de marché, en me renseignant… mais il y aura forcément de fortes inconnues !

Quand on décide, l’objectif est au maximum de réduire l’inconnu : en se renseignant, en essayant d’estimer les risques de la façon la plus fiable possible.

Camille Rozier, docteure en neurosciences, nous en dit plus dans son interview :

Comme le monde est particulièrement complexe et qu’il y a beaucoup de paramètres à prendre en considération, comment s'assurer qu'on n'est pas en train de prendre une décision absurde ?

Ce n’est pas toujours facile ; même les plus grandes organisations tombent dans le panneau. Les mécanismes qui sous-tendent ces choix contre-productifs ont été largement renseignés, et ce que nous devons faire pour les éviter, aussi.

Je vous donne un exemple, particulièrement choquant. En 2018, H&M publiait un visuel qui a suscité de vives réactions. Ce visuel affichait un enfant noir portant un pull sur lequel figurait la mention anglaise “Singe le plus cool de la jungle” ; à côté, un enfant caucasien avec le même pull, portant, lui, la mention “Expert en survie”. Rapidement, la marque est accusée d'avoir diffusé un contenu raciste.

Mais comment est-il possible que personne ne se soit rendu compte que cette campagne était inacceptable ? Comment ont-ils pu valider une telle décision ? 

Plusieurs personnes ont traité ce visuel ; or, aucune d’elles n’a jugé bon de réagir. Pourtant, tous les protagonistes ont certainement observé l’erreur.

Obnubilés par leur plan de charge et focalisés sur leurs objectifs à court terme, ils ont oublié la vision périphérique éthique.

Les ingrédients qui composent les décisions absurdes sont généralement les suivants :

  • la vision à court terme ;

  • le manque de vision globale ;

  • la précipitation ;

  • le manque d’informations ;

  • les phénomènes de groupe.

D’autres effets ont opéré, comme les effets de groupe, les biais d’autorité, l’aveuglement collectif, autant d’éléments à explorer, et pour lesquels nous vous proposerons des méthodes, des parades et des antidotes !

En résumé

Ce chapitre vous a permis de :

  • prendre conscience que vous êtes un décideur, que vous en ayez conscience ou non. En effet, vous prenez des décisions chaque jour, plus ou moins conscientes ;

  • découvrir qu’il est normal d’éprouver des difficultés à faire des choix, à cause de la peur de l’erreur et de la complexité du monde dans lequel nous évoluons. L’Army War College parle même d’un monde VUCA (volatile, incertain, complexe et ambigu.)

Dans le chapitre suivant, soyez prêt à vous plonger dans le fonctionnement de votre cerveau, et à découvrir les mécanismes cognitifs qui vous poussent à décider !

Exemple de certificat de réussite
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