Découvrez comment vos émotions impactent vos décisions
Avez-vous déjà remarqué que vos émotions venaient freiner ou au contraire accélérer vos prises de décisions ? C’est normal !
OK, mais les émotions peuvent-elles vraiment aider à prendre des bonnes décisions ?
Oui ! Les émotions, y compris les émotions telles que la peur ou la colère, sont des starters pour vous faire passer à l’action, quand vous hésitez ou que vous n’arrivez pas à vous lancer. En cela, elles sont motivantes, avec des effets bénéfiques sur nos choix.
Plongez-vous dans quelques exemples
Dans ces deux situations, les émotions facilitent le passage à l'action :
Votre manager ne vous met plus en copie sur des projets qui vous concernent. Les premières fois, vous n’avez rien dit et êtes resté calme, mais cette mise à l’écart répétée finit par vous rendre ivre de rage. Votre colère vous aide à faire ce que vous n’aviez jamais osé faire, et vous donne le déclic pour parler à votre N+1 de votre mécontentement, et pour lui exprimer vos besoins.
Vous remportez un appel d’offres et devez présenter votre projet devant le comité de direction. Vous êtes anxieux à l’idée d’être sur le devant de la scène, et cela vous oblige à préparer minutieusement votre intervention et à construire un argumentaire béton. La peur de ne pas être à la hauteur vous force à une rigueur supplémentaire qui servira vos intérêts.
Bien sûr, les émotions peuvent aussi être des freins à la prise de décision. La peur de l’erreur, par exemple, peut devenir paralysante. Voici quelques autres exemples pour illustrer cette idée :
Vous avez à recruter une ressource supplémentaire dans votre équipe de commerciaux. À deux reprises vous vous trompez dans vos choix. La peur de faire une 3 ͤ erreur vous empêchera de choisir ; résultat, vous n’avez toujours pas recruté.
Vous devez renouveler les PC de votre service. Vous avez plaisir à contacter la commerciale de votre fournisseur habituel, car c’est une femme que vous appréciez pour son côté pétillant. La joie de la rencontrer vous faire perdre tout sens critique, et vous perdez de vue vos objectifs d’achat en dépassant votre budget initial.
Découvrez l'analyse de Laurent Levisalles
Laurent Levisalles, cofondateur du Resilience Institute, accompagne des organisations et des dirigeants sur le développement de leur résilience et de leur capacité d'adaptation. Dans une interview, il nous livre ses constats sur les liens entre émotions et prises de décisions :
À vous de jouer !
Je vous propose une courte activité, pour vous aider à prendre conscience de l’impact de vos pensées et de vos émotions sur vos comportements. Suivez ces deux étapes !
Étape 1 : Observez vos pensées, vos émotions et vos comportements
Souvenez-vous d’une situation professionnelle vécue qui vous a mis en difficulté.
Dans cette situation, quelles pensées vous sont venues à l’esprit ? Quelles émotions avez-vous ressenties ? Comment avez-vous réagi ?
Répondez à ces questions en complétant le tableau suivant. Je vous donne un exemple juste en dessous pour illustrer !
Quelle est la situation ? | Quelles pensées automatiques sont apparues ? | Comment vous êtes-vous senti, quelles émotions ? | Comment avez-vous agi ? |
Conf call avec les managers Europe de mon équipe | Parler me met en danger Je vais perdre mes moyens | Stress inhibant Rythme cardiaque accéléré | Je me mets en retrait et n’interviens pas |
Étape 2 : Analysez la situation avec objectivité et faites de vos émotions des amies
Prenez du recul sur cette situation et essayez de la voir sous un autre angle : comment auriez-vous souhaité gérer cette situation, quel est votre objectif ? De quelles émotions avez-vous besoin pour atteindre cet objectif ? Essayez de réécrire l’histoire à l’envers : repartez de votre objectif pour identifier les pensées que vous auriez pu opposer pour l’atteindre.
Quel était votre objectif ? | De quelles émotions auriez-vous eu besoin pour l’atteindre ? | Comportement |
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En résumé
Dans ce chapitre, vous avez appris que :
vos émotions viennent directement impacter vos prises de décision : elles viennent compléter l’approche rationnelle ;
elles peuvent avoir un effet motivant ou inhibant ;
vous pouvez faire de vos émotions vos amies. La première étape est d’apprendre à observer la place que prennent vos émotions au quotidien dans vos prises de décision, afin de mieux les apprivoiser.
Dans le prochain chapitre, je vous invite à explorer un autre mécanisme cognitif : vous allez découvrir les raccourcis qu’emprunte votre cerveau pour décider rapidement. C’est parti !