Autre point d'attention lorsque vous travaillez sur les opérations liées à l'actif : la valeur des actifs.
Identifiez les cas de dépréciation
Imaginez que vous avez au bilan un actif que vous avez acquis pour 50 000 euros. Mais vous vous rendez compte que cet actif vaut en réalité moins de 50 000 euros. Dans ce cas, vous devez, en vertu du principe de prudence, ajuster la valeur de cet actif. Mais en vertu du principe de coût historique, vous ne pouvez pas modifier la valeur d'origine, dite valeur brute.
Alors, comment procéder pour concilier ces deux principes a priori contradictoires ? o_O
Grâce aux dépréciations !
La dépréciation peut porter sur :
les immobilisations ;
les stocks ;
les créances clients.
La dépréciation va permettre d'ajuster la valeur de l'actif à sa valeur réelle (principe de prudence) sans toucher à la valeur d'origine (principe du coût historique).
Qu'est-ce qui justifie pour certains actifs une dépréciation ?
La dépréciation a lieu à chaque fois que vous estimez que la valeur réelle de l'actif ne correspond pas à sa valeur d'origine.
Ce sera par exemple souvent le cas des stocks. Ils figurent au bilan actif pour leur valeur d'achat. Or, il peut arriver que le stock ait perdu de la valeur entre sa date d'achat et la date de clôture : ce sera le cas par exemple si vous détenez ces stocks depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, et que vous avez des difficultés à les vendre. Dans ce cas, vous devez ajuster leur valeur à la baisse par une dépréciation.
Comptabilisez les dépréciations
Le schéma comptable sera donc dicté par ces deux éléments :
constatation d'une charge par le débit d'un compte 6, en l'occurrence le compte 681730 pour les stocks, 681740 pour les clients et 681600 pour les immobilisations ;
constatation de la perte de valeur de l'actif concerné. Vous allez donc créditer un compte d'actif, mais, pour ne pas modifier la valeur brute (principe de coût historique), vous n'utiliserez pas le compte d'origine, mais un compte spécifique. Le numéro de ce compte est très simple à mémoriser : il suffit de prendre le numéro de compte de l'actif à déprécier et d'insérer le chiffre 9 en 2e position. Vous obtenez donc :
Nature | Compte de valeur brute | Compte de dépréciation |
Immobilisations | 2xxx (selon la nature de l'immobilisation) | 29xxx (selon la nature de l'immobilisation) |
Stocks | 3xxx (selon la nature du stock) | 39xxx (selon la nature du stock) |
Créances clients | 411000 | 49100 |
Le schéma de comptabilisation est donc le suivant :
Nature | Compte de charge à débiter | Compte à créditer |
Immobilisations | 681600 : dotation aux dépréciations | 29xxx (selon la nature de l'immobilisation) |
Stocks | 681730 : dotation aux dépréciations des stocks | 39xxx (selon la nature du stock) |
Créances clients | 681740 : dotation aux dépréciations des clients (pour le montant hors taxes) | 491000 (pour le montant hors taxes) |
Faites figurer ces éléments au bilan
Où vont se situer, dans le bilan, les comptes de dépréciation : à l'actif ou passif ?
Il s'agit de dépréciations portant sur des postes d'actif, elles figureront donc à l'actif. Mais comme les dépréciations ont pour finalité de "réduire" les comptes d'actif, elles seront mentionnées dans une colonne spécifique. Ainsi, le bilan actif aura trois colonnes :
valeur brute ;
amortissement et/ou dépréciation ;
valeur nette (= valeur - amortissement et/ou dépréciation).
Voici à quoi ressemblera donc votre bilan côté actif :
| Valeur brute | Amortissement et/ou dépréciation | Valeur nette |
Actif immobilisé |
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Actif circulant |
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