Vous n'avez pas besoin de vous considérer comme « créatif » pour générer des bonnes idées. Vous allez apprendre non seulement comment trouver des idées que vous pourrez transformer en solutions concrètes, mais aussi comment les communiquer de façon efficace. Pour commencer, voyons ensemble comment générer des idées pertinentes !
S’inspirer avant de créer de l’idée
Avoir des idées, ce n’est pas que toujours facile, simple ou immédiat. Mais pas besoin de se considérer comme créatif pour générer de bonnes idées !
Alors, comment trouver l’inspiration ?
Le plus simple est de commencer par observer autour de soi ! Prenons l’exemple de l’inventeur du Velcro, vous savez, cette bande adhésive qui fait « scratch » ! 🤡
L’idée du Velcro voit le jour lorsque Georges de Mestral, un ingénieur suisse, remarque en faisant de la randonnée en montagne que des fruits de bardane sont collés partout sur son pantalon et la fourrure de son chien.
Il fait ensuite le rapprochement entre les épines du fruit en forme de crochets déformables, et les applications dans le monde réel pouvant en être faites dans le domaine de l’assemblage de différents objets. Cela conduit à l’invention du Velcro, qui est aujourd’hui abondamment utilisé sur les chaussures, et même par la NASA.
Prenez le temps donc de vous inspirer en utilisant votre curiosité comme guide. Chacun ira chercher des inspirations selon ses affinités. Quelques sources d’inspiration :
Aller voir des conférences.
Regarder des vidéos courtes et inspirantes TED et TedX (http://www.ted.com/talks).
Dévorer des livres.
Écouter ou jouer de la musique.
Dessiner.
Aller au théâtre.
Déambuler dans les musées.
Faire des expériences inédites.
Courir, randonner, ou faire un sport d’extérieur.
Écouter les conversations de vos soirées entre amis.
Observer la nature.
…
Activité source d’inspiration
Matériel : Post-it.
Consignes : gardez l’esprit ouvert, ayez le regard candide d’un enfant de 8 ans.
Durée : 2 x 3 minutes.
Prenez 3 minutes pour trouver vos principales sources d’inspiration, et notez-les sur des Post-it (une source d’inspiration par Post-it).
Si vous aimez écrire, dessiner, chanter, faire de la musique, randonner, grimper, jouer… replongez dans une belle expérience vécue et exprimez ce qui vous a inspiré.
Puis prenez à nouveau 3 minutes pour écrire sur chaque Post-it ce que vous avez ressenti (contemplation, éclair de génie, curiosité, bien-être…).
Il existe des jeux de cartes qui sont utilisés comme support. Jetez un œil aux cartes du jeu très connu Dixit, vous verrez qu’elles sont très inspirantes pour exprimer des ressentis.
Prendre en main l’idéation
La quantité d’idées ne fait pas la qualité ! Mieux vaut avoir 3 idées prometteuses que 10 inexploitables. Mais démarrer avec une grande quantité d’idées permet d’obtenir plus facilement quelques pépites.
Voici quelques tactiques courantes pour vous aider à débloquer votre créativité : l’idéation libre, l’idéation contrainte et l’idéation inversée.
Idéation libre
C’est simple, il s’agit de laisser libre cours à toutes les idées qui vous viennent.
Il faut vous poser au calme dans un cadre familier et agréable, avec papier, stylo, feutres, Post-it, mais surtout pas d’ordinateur ou tablette, pour prendre des idées en notes.
Évidemment, il vous faut choisir un contexte, une situation, une interrogation, une question, un problème comme point de départ de l’idéation.
Activité idéation libre
Matériel : Post-it.
Consignes : 1 idée = 1 Post-it, écrire en majuscules, pas plus de quelques mots.
Durée : 3 minutes.
Prenez 3 minutes pour répondre en Post-it à cette question : « Pourquoi j’aime boire du café ? »(Ça marche aussi pour le thé. Si vous n’aimez ni l’un ni l’autre, remplacez par votre boisson ou plat préféré). 3 min, top chrono, c’est parti !
Analysez ce qu’il s’est passé :
Que s'est-il passé ? | Cela veut dire que... |
Cas 1 : vous avez bloqué, comme l’angoisse de la page blanche. | Vous n’étiez pas assez bien préparé, il faut retourner à la case inspiration. |
Cas 2 : vous avez analysé puis écrit. Pensé puis écrit. Réfléchi puis écrit. D’un coup, plus rien ne vient, ou au contraire un bouchon saute et les idées s’accélèrent. | Vous avez aussi besoin de vous représenter l’idée dans un schéma mental avant de l’écrire. Vous avez rebondi d'une idée à une autre, en fonctionnant par associations. |
Cas 3 : vous avez écrit tout de suite de façon très spontanée, à un rythme régulier ou par à-coups. | Vous êtes spontané et vous vous sentez déjà à l’aise. Au début, les idées viennent naturellement, puis le rythme ralentit au fil du temps (comme un filet d’eau du robinet qui diminue doucement). |
Tous ces cas sont parfaitement normaux !
Voici une autre technique pour l'idéation libre : Jeu Esprit-Main-Cœur.
Le but est ici d'analyser le sujet sous différents angles. Cela part de trois concepts : l’Esprit qui permettra de déterminer la logique ou le sens que l’on souhaite offrir au projet ; la Main qui permettra de se faire une idée sur l’applicabilité du concept ; le Cœur qui permettra de susciter de l’émotion à partir de la nouvelle idée.
Matériel : feuille A4.
Consignes : tracer un schéma comme sur l’exemple ci-dessous, écrire en majuscules, traiter d’abord l’esprit, puis le cœur, et enfin la main, mais pas les trois en même temps.
Durée : 3 x 5 minutes.
Voici la question reformulée : « Pourquoi le café ou le thé du matin est-il important pour vous ? ».
Penchez-vous sur le problème, le produit ou le mode d’action selon 3 perspectives :
Esprit : en quoi est-il à la fois logique et sensé ?
Cœur : en quoi le sujet est-il intéressant d’un point de vue émotionnel ?
Main : en quoi est-il concret et pratique ?
Idéation contrainte
Ajouter des contraintes va vous pousser à devenir plus imaginatif et plus créatif dans vos idées. Contrairement à ce qu’on pense, c’est parfois plus facile de générer de l’idée en ayant des contraintes.
Par exemple : « Comment réagencer les bureaux de l’agence pour favoriser une meilleure communication informelle ? ». Vous pouvez faire une première passe d’idéation libre, puis ajouter les 2 contraintes suivantes :
Contrainte 1 : votre solution peut être mise en place dès demain.
Contrainte 2 : votre solution doit coûter zéro euro à mettre en place.
Il est également possible d’utiliser la formulation « Et si… ».
Et si mon produit est destiné à des enfants de 10 ans ?
Et si mon problème était vu par Einstein ? Ou Walt Disney ? Ou Elon Musk ?
Activité idéation contrainte
Matériel : Post-it.
Consignes : 1 idée = 1 Post-it, écrire en majuscules, une contrainte à la fois.
Durée : 3 minutes par contrainte.
Reprenons notre exemple du café du matin. « Et si je n’ai pas le temps de me faire mon café ce matin, je fais comment ? ». Parfois ce n’est pas une contrainte, mais la vraie vie. ;)
Allez-y, à vous !
Nouvelle session de 3 minutes : « Comment je pourrais faire pour prendre au minimum 20 min pour le petit déjeuner ? » -> Contrainte : « Actionnable dès demain ».
Vous pouvez encore vous entraîner avec les contraintes « Et si » suivantes :
« Et si je n’avais plus de café ou de sachets de thé ce matin ? » ;
« Et si vous n’aviez que 5 minutes pour prendre votre petit déjeuner ? » ;
« Et si je travaillais chaque mois dans une ville différente. C’est quoi mon petit déjeuner ? » ;
« Et si je devais expliquer à un Martien en quoi consiste le café du matin ? ».
Idéation inversée
Pour produire de l’idéation inversée (parfois appelée "antiproblème"), il suffit de prendre le problème à l’envers ou de renverser la question.
Avec la question « Comment faire pour fidéliser nos clients ? », l’idéation inversée pose la question à l’envers : « Comment s’y prendre pour perdre un maximum de clients en un minimum de temps ? ». Vous voyez qu’il est plus facile de répondre à la question inversée, et donc de cerner plus vite les problèmes, pour comprendre pourquoi les clients vont voir ailleurs.
Reprenons notre exemple du café du matin. « Pour quelles raisons je pourrais vraiment détester le café ? ».
Pourquoi utiliser des Post-it ?
En idéation, il est très fréquent d’utiliser des Post-it. Et comme les idées sont furtives et volatiles, il faut pouvoir les transcrire rapidement sur le vif. Pour cela, le Post-it est idéal !
Avec le Post-it on se sent libre : c’est un brouillon, c’est jetable si vous vous êtes trompé, c’est même raturable. Parce que la place pour écrire est limitée, il faut aller à l’essentiel, quelques mots clés. Cela permet d’être plus concis, direct et synthétique.
Le Post-it a des couleurs, vous pouvez donc attribuer un code couleur (jaune pour les problèmes, vert pour les idées de solutions, rose pour les solutions de contournement).
Enfin, les Post-it se déplacent très facilement. Parfait pour improviser des tris ou classer par priorité au mur : de haut en bas pour un ordre de priorité, de droite à gauche pour une chronologie.
Donc le Post-it est un support papier qui permet une meilleure idéation qu’une page blanche, par exemple.
Résumons
Trouver ses propres sources d’inspiration est important pour se sentir à l’aise dans la génération idées.
La quantité d’idées ne fait pas la qualité, mais une grande quantité permet d’obtenir plus facilement des idées prometteuses.
L’idéation n’est pas sur commande, c’est pourquoi nous employons des techniques comme l’idéation libre, contrainte ou inversée.
Les idées sont furtives et volatiles, il faut pouvoir les transcrire rapidement. Le Post-it est idéal car il est malléable : ce n’est pas un problème de raturer, jeter, déplacer, plier, colorer…
Il existe d’autres moyens pour s’inspirer et générer de l’idée, comme le photolangage : des images et photos découpées dans des magazines font l’affaire pour s’en servir comme point de départ.