Contrairement à ce que l’on pense fréquemment, seules 15 % des personnes sont handicapées depuis leur naissance ou leur petite enfance. C’est-à-dire que dans l’immense majorité des cas, on devient handicapé au cours de la vie, à la suite d’une maladie ou d’un accident. L’apparition de situations de handicap arrive donc fréquemment au cours de la vie active, ce qui peut avoir des répercussions sur l’activité professionnelle. En tant que RH ou manager, vous devez donc être très attentif et signaler les difficultés qui peuvent apparaître.
Détectez les signaux faibles
Les problèmes de santé rencontrés au travail ne sont pas toujours simples à identifier. Il va souvent falloir repérer ce que l’on appelle les « signaux faibles ».
Vous avez l’impression que l’un de vos salariés en production souffre de plus en plus de problèmes de dos ou que l’un de vos collaborateurs les plus dynamiques marque des signes de fatigue importante et s’isole de plus en plus ?
Dans des cas comme ceux-ci, vous devez :
dans un premier temps en parler avec la personne elle-même : est-ce qu’elle ressent effectivement des difficultés ? Comment les explique-t-elle ?
dans un deuxième temps, vous pouvez inviter la personne à prendre RDV avec le médecin du travail ou planifier vous-même une visite auprès du médecin du travail.
Souvent, les directeurs ou les managers rétorquent qu’ils ne sont pas médecins. Et ils ont raison ! Même si vous suivez attentivement ce cours en ligne, vous ne deviendrez pas des spécialistes. Néanmoins, vous n’avez pas besoin d’être médecin pour voir qu’une personne rencontre des difficultés de santé. Et dites-vous que lors de cette visite, le médecin du travail sera justement là pour objectiver les problèmes de santé que vous avez peut-être pressentis.
Dès les premiers signes – ou lorsque vous constatez qu’il commence à y avoir des soins infirmiers ou des retards inhabituels – vous devez initier une prise en charge via le médecin du travail. Si vous instaurez des points réguliers avec vos salariés, vous pourrez plus facilement suivre leur état de santé et anticiper les situations les plus graves.
Anticipez les retours à l’emploi
Si vous n’avez pas réussi à anticiper l’arrêt d’un collaborateur pour des raisons de santé, sachez qu’il y a néanmoins des possibilités d’action pour préparer le retour et, notamment, la visite de pré-reprise.
Celle-ci permet de savoir à quelle condition la personne peut reprendre son activité professionnelle :
elle n’est pas obligatoire ;
elle est uniquement conseillée pour les arrêts longs, supérieurs à 3 mois ;
elle n’est pas à l’initiative de l’employeur. Elle peut se faire à l’initiative du médecin traitant, du médecin conseil de la Sécurité sociale ou du salarié.
Ce que vous pouvez faire, néanmoins, c’est transmettre un courrier au salarié l’informant de son droit à réaliser une visite de pré-reprise. Cela lui permettra de prendre l’initiative de son retour à l’emploi et lui témoignera de la volonté de son employeur d’organiser son retour dans les meilleures conditions.
En complément, la visite de reprise est obligatoire, au plus tard sous 8 jours après la reprise du travail, à la demande de l’employeur.
Cette visite a notamment lieu :
après une absence pour cause de maladie professionnelle ;
après une absence d’au moins 30 jours pour cause d’accident du travail ;
après une absence d’au moins 60 jours pour cause de maladie ou d’accident non professionnel.
Elle a pour objectif, notamment :
de vérifier si le poste de travail est toujours adapté à l’état de santé du salarié ;
de vérifier si le salarié a bénéficié d’une visite de pré-reprise et d’examiner les propositions d’aménagement de poste faites par l’employeur à la suite des préconisations émises éventuellement par le médecin du travail ;
de préconiser éventuellement l’aménagement ou l’adaptation de poste ;
d’émettre, le cas échéant, un avis d’inaptitude.
En résumé
Nous avons vu dans ce chapitre l’importance de la détection des problèmes de santé au travail, que le collaborateur soit reconnu handicapé ou non. Il est aussi important d’anticiper le retour du collaborateur à son poste de travail et, ainsi, d’envisager une visite de pré-reprise en cas d’absence longue durée, sans oublier la visite de reprise.
Dans le prochain chapitre, nous allons voir comment réaliser la prise en charge une fois que sa situation de handicap a été identifiée.
