Une fois que vous avez identifié et signalé les problèmes de santé, vous pouvez initier la prise en charge.
La loi handicap de 2005 stipule que les employeurs se doivent de « prendre toutes les mesures appropriées (…) pour permettre aux travailleurs handicapés (…) de conserver un emploi ou d’y progresser (….) sous réserve que cela n’entraîne pas de charges disproportionnées ».
Qu’est-ce que cela signifie ?
Tout simplement que vous avez l’obligation de tout mettre en œuvre pour maintenir une personne handicapée en emploi. Mais si ce maintien nécessite des aménagements trop lourds à supporter, par exemple la mise en place d’un ascenseur dans une TPE pour un salarié devenu paraplégique, alors il peut y avoir une exception.
Est-ce à vous de réaliser directement la prise en charge ? Nous allons voir dans ce chapitre les acteurs qui peuvent vous aider dans cette phase essentielle.
Appuyez-vous sur des experts
Pour les PME, le service RH et le référent handicap sont naturellement en soutien pour gérer les problématiques individuelles. Il est également important de mobiliser le Comité social et économique (CSE) qui peut également apporter son appui sur cette thématique qui relève des conditions de travail de la personne.
Mais dans tous les cas, l’acteur n° 1 reste le médecin du travail, dont le rôle est de préciser les situations qui peuvent poser un problème de santé au collaborateur. Le médecin du travail n’est pas là uniquement pour statuer sur l’aptitude. Il a aussi un rôle de conseil sur les solutions à mettre en place.
Si les problèmes de santé nécessitent l’intervention d’autres acteurs spécialisés, c’est le médecin du travail qui pourra vous orienter vers eux. Il vous orientera en priorité vers les autres acteurs de son service de santé au travail :
les assistants sociaux, qui pourront aider les personnes à monter des dossiers de financement et qui pourront également aider la personne sur des problématiques extraprofessionnelles ;
les ergonomes, qui seront très intéressants à mobiliser pour réaliser des aménagements de poste de travail pour des salariés en situation de handicap ;
des psychologues du travail, qui aideront plus particulièrement les personnes en souffrance psychique…
Le médecin du travail pourra aussi vous orienter vers des spécialistes situés en dehors des services de santé au travail.
Il y a notamment Cap emploi, qui conseille sur les actions de maintien dans l’emploi à mettre en place. Selon les problématiques identifiées, ils vous aideront à réaliser auprès de l’Agefiph une demande de financement pour différents types d’action : intervention d’un spécialiste, achat de matériel spécifique, bilans professionnels tenant compte de la situation de handicap… La liste est longue.
Tous les acteurs que l’on vient de citer : médecin du travail, assistante sociale, ergonome, Cap emploi, doivent agir en concertation autour de la situation du salarié et en lien avec les managers de l’entreprise. La pluridisciplinarité est essentielle et garantit la mise en place de solutions pérennes.
Mixez différentes possibilités d’aménagement
C’est parfois en proposant différents types d’aménagement que vous pourrez maintenir votre collaborateur. Le dialogue avec les acteurs spécialisés facilite par ailleurs la prise en charge globale de la personne. Prenons l’exemple d’une personne malvoyante. Vous pourriez éventuellement mettre en place :
des aménagements techniques à l’aide d’un ergonome : écran grossissant, logiciel de synthèse vocale, ajustement de la luminosité ;
des aménagements organisationnels avec l’appui du management de proximité : limiter certains déplacements professionnels, proposer du télétravail ;
des aménagements du temps de travail — l’assistante sociale pourra faciliter la prise en compte de la sphère hors travail et suggérer un aménagement d’horaire si la personne malvoyante ressent une fatigue importante ; le médecin du travail sera alors un appui pour voir comment répartir les horaires aménagés dans la semaine ;
et enfin une sensibilisation du collectif peut être proposée via une association : expliquer la façon dont les charges sont réparties, comprendre les difficultés mais aussi les moyens de compensation mis en place.
Suivez la mise en œuvre des solutions retenues
Une personne malvoyante peut subir une détérioration de son niveau de vision ou rencontrer de nouvelles situations professionnelles qui la mettent en difficulté. C’est pourquoi il sera très important de rester vigilant et de vérifier que les aménagements mis en place à l’instant T sont toujours efficaces quelques mois ou années plus tard.
En résumé
Pour maintenir en emploi une personne handicapée, il faut :
travailler avec les experts, comme le médecin du travail, les autres acteurs de son service de santé au travail et Cap emploi pour garantir des solutions pérennes ;
mélanger les possibilités d'aménagement pour trouver la solution qui marche ;
faire un suivi de la mise en œuvre des solutions.
Cette conclusion fait naturellement la transition vers le chapitre qui suit, consacré à l’accompagnement des parcours professionnels.