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Mis à jour le 30/05/2022

Identifiez les différents types de handicap et leurs moyens de compensation

Nous avons brièvement vu lors du premier chapitre les différentes typologies de handicaps listés par la loi. Dans ce chapitre, nous allons les détailler pour que vous compreniez les difficultés qu’elles peuvent générer au travail, mais aussi les moyens de compensation qui peuvent être mis en place.

Les différents types de compensation

Il existe 3 types de compensation :

  • la compensation humaine, c’est-à-dire les savoir-faire que la personne va développer pour compenser sa situation de handicap ;

  • la compensation matérielle, par exemple une canne pour une personne non voyante ;

  • la compensation organisationnelle, qui vise à répartir les activités différemment pour éviter à la personne de se retrouver en situation de handicap.

Les différents types de handicap et leurs moyens de compensation

Quels moyens de compensation peuvent être utilisés selon les différents types de déficience ?

La déficience motrice

La déficience motrice recouvre l'ensemble des troubles pouvant entraîner une atteinte partielle ou totale de la motricité, notamment des membres supérieurs et/ou inférieurs (difficulté à se déplacer, conserver ou changer sa position, prendre ou manipuler des objets, effectuer certains gestes, etc.).

La plupart du temps, ces troubles ne se voient pas. De nombreux salariés souffrent de troubles musculo-squelettiques (TMS). En fonction du poste de travail, l’entreprise pourra leur proposer un siège ergonomique, une table réglable en hauteur, un repose-pied ou encore un écran à bras articulé.

Dans les métiers de l’industrie, ce sont des outils d’aide au port de charge, complétés d’une réorganisation des tâches, qui peuvent être proposés. Dans tous les cas, des ergonomes peuvent se déplacer dans l’entreprise pour analyser les situations de travail et mettre en place des aménagements sur mesure. Sur certains métiers, cela peut être plus compliqué, comme pour une caissière. Dans ce cas, le médecin du travail peut préconiser de nouvelles tâches (voire un autre poste) en fonction des difficultés rencontrées.

Et pour les personnes en fauteuil roulant, quels seront les points d’attention ?

Il faudra bien sûr être vigilant aux aspects liés à l’accessibilité (du site, des WC, des salles de réunion…), mais aussi à la hauteur des équipements ou encore aux aspects sécuritaires en cas d’incendie.

La déficience visuelle

La déficience visuelle est définie par 2 critères (toujours évalués à partir du meilleur œil après correction) :

  • l'acuité visuelle (aptitude que possède un œil pour apprécier les détails) ;

  • l'état du champ visuel.

On distingue les personnes :

  • aveugles (en cécité), qui possèdent une vision inférieure ou égale à 1/20 ;

  • malvoyantes dont l'acuité visuelle du meilleur œil après correction est comprise entre 4/10 et 1/10.

Chaque situation est spécifique et réclame des aménagements appropriés. Les personnes non voyantes peuvent utiliser une canne ou un chien guide d’aveugle pour se déplacer. La dictée vocale sur les smartphones a été créée pour que les personnes malvoyantes puissent rédiger un message. Il existe aujourd’hui des logiciels permettant de lire des documents. Certaines personnes malvoyantes utilisent des logiciels d’agrandissement ou des loupes numériques. Pour finir, sachez que les personnes malvoyantes développent aussi d’autres capacités : elles ont, par exemple, une meilleure acuité auditive et souvent une excellente mémoire auditive.

La déficience auditive

La déficience auditive se traduit par une baisse partielle ou totale de la capacité à entendre les sons et leur perception. La perte auditive se mesure en décibels par une moyenne sur les 2 oreilles. Certaines personnes souffrent également d’acouphènes (sifflement ou bourdonnement dans l’oreille) ou d’hyperacousie (perception d’un son étant plus fort qu’en réalité). Comme de nombreuses personnes atteintes de déficience sensorielle, elles développent à côté d’autres sens. À titre d’exemple, les personnes malentendantes ou sourdes développent une excellente mémoire visuelle ! 

Les personnes déficientes auditives compensent par d’autres moyens leur perte d’audition, et notamment avec la lecture labiale, autrement dit la lecture sur les lèvres.

Quelques bonnes pratiques :

  • se placer en face des malentendants et parler comme d’habitude ;

  • privilégier les tables ovales ou rondes en réunion ;

  • lors de formations, placer le collaborateur à proximité du formateur ;

  • limiter la durée des réunions à 1h30 max ;

  • activer la caméra en cas de visioconférence.

Concernant les moyens de compensation techniques, il est possible d’être équipé d’appareils auditifs placés dans l’oreille et qui ne sont donc pas visibles.

En entreprise, il est aussi possible de relier directement le son du téléphone à l’oreillette du collaborateur (système de boucle T), ou encore de mettre en place en réunion un système de boucle magnétique qui permettra à la personne d’entendre distinctement dans son oreillette ce que disent les gens autour de la table. Il existe également des logiciels qui sous-titrent en direct les appels et les visioconférences, comme RogerVoice ou Ava. Certaines entreprises peuvent aussi proposer de former leurs collaborateurs à la langue des signes.

La déficience intellectuelle

Selon l’OMS, la déficience intellectuelle est “la capacité sensiblement réduite de comprendre une information nouvelle ou complexe et d’apprendre et d’appliquer de nouvelles compétences.”

Elle peut se manifester par des troubles du raisonnement ou des difficultés de communication. Dans ce cas, la personne peut être accompagnée par un tuteur désigné au sein de l’entreprise.

La déficience psychique

La déficience psychique est la conséquence d’une maladie mentale et se manifeste notamment par des troubles de la pensée, de la perception, du comportement, de l’humeur ou de la communication. Le handicap psychique n’a aucune incidence sur la capacité intellectuelle.

En cas  de troubles du comportement ou de l’humeur, c’est un accompagnement thérapeutique avec un praticien ou un psychologue du travail qui peut être aidant, sachant que les médicaments peuvent aussi permettre de réguler l’humeur. Il peut aussi être intéressant de jouer sur l’organisation du travail, en évitant par exemple les situations trop stressantes et en sensibilisant les collègues.

Les troubles dys

Les troubles dys (dyslexie, dyscalculie, dysgraphie...) rassemblent les troubles cognitifs spécifiques et les troubles des apprentissages qu’ils induisent.

Ces troubles apparaissent au cours du développement de l’enfant et persistent à l’âge adulte. Ils ont des répercussions sur la vie scolaire, professionnelle et sociale. Certains de ces troubles affectent les apprentissages précoces comme le langage, ou les premiers gestes, quand d’autres affectent plus spécifiquement les apprentissages scolaires comme le langage écrit ou le calcul. 

Il existe des logiciels performants, par exemple, pour la personne dyslexique qui confond le b et le p. Elle peut programmer un logiciel pour surligner ces lettres dans une couleur différente pour faciliter la lecture, voire un logiciel Antidote qui permet de corriger ses fautes, de vérifier le style grammatical, de définir un mot ou de trouver son synonyme. Des crayons numériseurs ont également vu le jour pour lire à voix haute le texte surligné. Les lunettes mais aussi la lampe connectées ont également été inventées récemment.

Les maladies chroniques

Parmi les maladies chroniques, on retrouve notamment les maladies cardiovasculaires, les cancers, diabètes, allergies, scléroses en plaques, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson, maladie de Crohn, SIDA. Il est compliqué d’expliquer brièvement les compensations qui existent, tant cette catégorie est vaste. Ces maladies sont souvent accompagnées de traitements médicamenteux assez lourds et peuvent, dans certains cas, nécessiter des aménagements d’horaires ou de poste. Les nouvelles organisations du travail, comme le télétravail, peuvent aussi aider à limiter la fatigue. Avec le temps, les personnes peuvent apprendre à mieux gérer leur maladie et à repérer les premiers symptômes en cas de crise. Par exemple, une personne épileptique pourra, dans certains cas, vous prévenir et vous dire quel comportement adopter.

En résumé

  • Il existe de nombreuses compensations (humaines, organisationnelles et matérielles) qui permettent aux personnes atteintes d’un handicap d’améliorer leur quotidien.

  • Il conviendra de trouver pour chaque personne LA meilleure solution : même si la maladie est la même, chaque cas est différent. 

  • De nouvelles technologies voient le jour pour, initialement, aider ces personnes dans leur quotidien et, finalement, intégrer notre quotidien à tous, comme VoiceOver, devenu Siri.

Après avoir vu les moyens de compensation possibles face à une situation de handicap, nous allons étudier dans le prochain chapitre les différents statuts de travailleur handicapé.

Exemple de certificat de réussite
Exemple de certificat de réussite