Avec l'avènement du numérique conduisant au "BIM 2.0", il est nécessaire de mettre en œuvre un ensemble de processus BIM dédiés à l’élaboration de la maquette numérique de l’ouvrage et aux échanges des modèles d’informations entre les Contributeurs BIM.
Il convient de formaliser les processus BIM selon les points suivants :
l’Environnement Commun de Données (nous en parlerons plus en détail dans un prochain chapitre) ;
la définition des modèles d’information des processus BIM ;
les attributs de diffusion des modèles d’information ;
les jalons de livraison de la maquette numérique ;
les contrôles qualité.
Dans le cadre de la Convention BIM, le BIM Management définit un environnement commun de données qui assure les processus nécessaires à la collaboration des Contributeurs BIM.
Du simple serveur de stockage de fichiers aux plateformes dites spécialisées BIM, il existe différents types d’environnements collaboratifs, plus ou moins sécurisés, qui proposent un éventail plus ou moins large de fonctionnalités. Il peut s'agir de :
un serveur local ou FTP qui permet de transférer des fichiers par Internet ;
un cloud qui exploite la puissance de stockage et/ou de calcul de serveurs informatiques distants par Internet ;
une plateforme, c'est-à-dire un environnement permettant la gestion et/ou l'utilisation d’applications en ligne.
L'utilisation d’un environnement collaboratif ne garantit pas l’efficacité des échanges. Il est nécessaire d’y associer un processus de diffusion et ses règles associées.
Définition des modèles d’information des processus BIM
La gestion des échanges de données est essentielle pour réussir la mise en œuvre du BIM. L’équipe de BIM Management doit s’assurer de l’efficacité des échanges qui peuvent être effectués sous la forme :
de modèles graphiques ;
de tableurs, s’il s’agit d’échanges de données non graphiques extraites de la maquette ;
de documents comme les évaluations, les rapports ou autre ;
etc.
L'équipe BIM a besoin de comprendre quelles données sont nécessaires pour réaliser tel ou tel Usage BIM. C’est la raison pour laquelle il est important d’identifier ces données et leur origine pour l’élaboration du synoptique du processus, les échanges de données entre les Contributeurs BIM.
Il peut être nécessaire de réaliser un tableau d'échange de données permettant de lister les exigences, les besoins et les sorties de chaque contributeur en termes de gestion de données. À noter qu’il ne faut pas inclure toutes les données, mais plutôt celles qui sont strictement nécessaires à l’Usage BIM.
Ce tableau met en évidence l'auteur, le destinataire, le responsable de chaque transmission de données et vérifie le contenu et la cohérence. En cas d’incohérence de données, une recherche technique ou méthodologique doit être effectuée.
Un format d’échange de données non graphiques, qui répond à la demande du donneur d’ordres, est particulièrement important pour créer un lien structuré en vue de l’exploitation et de la maintenance du bâtiment. Ces échanges des données, qui s’adressent au donneur d’ordre, peuvent être considérés comme un livrable.
Attributs de diffusion des modèles d’informations
Dans l’Environnement Commun de Données (CDE) conforme aux recommandations décrites dans la Convention BIM, le workflow (ou flux de travail) est appliqué sur les modèles lors de leur diffusion, pour le passage d’un espace à un autre. Ce workflow est assuré par l’application d’un statut.
En fonction des possibilités offertes par l’Environnement Commun de Données (CDE), ce statut pourra être donné :
soit dans les attributs du fichier ;
soit dans la convention de nommage du fichier.
Le BIM Management peut mettre à disposition des statuts BIM en fonction des Usages BIM. Les codes des statuts ne concernent ni la numérotation de version, ni le niveau de détail, ni les phases. Si la convention nécessite des nouveaux codes de statuts personnalisés dans le but d’éviter une confusion, il est conseillé de ne pas appliquer un code qui définit déjà un statut à l’échelle nationale ou internationale.
À titre d’exemple, voici une méthode de gestion des flux de travail et des statuts définis par le PAS BS 1192-2 :
Dans l’espace de « Travail en cours », les modèles d’information en cours d’élaboration ont un statut S0. Les modèles diffusés par les autres contributeurs, et en lien avec les modèles S0, peuvent avoir un statut lié au partage et/ou à la validation de la publication.
Dans l’espace de « Partage », les modèles d’information diffusés peuvent avoir les statuts suivants :
S1 : Partager pour la coordination
S2 : Partager pour l'information
S3 : Partager pour la révision interne et les commentaires
S4 : Partager à l'approbation de la construction
S5 : Partager pour la fabrication
S6 : Partager pour l’autorisation de la maquette DOE
S7 : Partager pour l’autorisation de la maquette d’exploitation
Exemples de statuts BIM, à titre indicatif :
PSU : Publié pour les surfaces utiles
PCT : Publié pour le calcul thermique
Dans l’espace de « Publication », les modèles d’information peuvent avoir les statuts de publication suivants :
D1 : Publié pour estimation du coût
D2 : Publié pour consultation des entreprises
D3 : Publié pour EXE consolidé
D5 : Publié pour la fabrication/approvisionnement
AM : Publié pour maintenance
AC : Publié pour la construction
AB : Publié pour « Tel que construit » (DOE, livraison, document, PDF, COBie...)
Dans l’espace de « Publication », les documents/livrables traditionnels comportent les statuts de validation en vigueur :
NC : Non Concerné
VSO : Visa Sans Observation
VAO : Visa Avec Observation
VAOB : Visa Avec Observation Bloquante (refus)
BPE : Bon Pour Exécution
En résumé
L'un des piliers du BIM est le processus. Il est effectivement impératif de mettre en place des protocoles d'échanges, qui pourront être représentés sous forme de synoptiques. Nous y retrouverons de manière synthétique :
qui est concerné ;
quand il devra intervenir ;
ce qu'il devra échanger ou modéliser ;
où il devra déposer ses éléments ;
etc.
Dans un CDE, ces processus seront complétés par des statuts d'avancement ou de validation.