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  • Moyenne

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Mis à jour le 08/08/2024

Évaluez les automatismes : évaluation niveau 2

Évaluer au niveau 2 (savoir-faire) ou niveau 3 (compétences) ?

Une fois identifiés les automatismes ou les gestes professionnels qui doivent être apportés lors de la formation, vous réfléchirez à leur évaluation. Deux choix s’offrent à vous :

  • une évaluation de niveau 2 (savoir-faire) où vous évaluerez les automatismes à part, de façon décontextualisée ;

  • une évaluation de niveau 3 (compétences) où vous porterez un regard particulier sur la façon dont les apprenants maîtrisent les automatismes.

Concrètement, si vous avez identifié l’automatisme “Utiliser la règle de trois” comme étant un objectif pédagogique, vous pouvez soit :

  • Poser un problème décontextualisé demandant l’utilisation de la règle de 3 : « 15 pommes coûtent 3,5 €. Utilisez la règle de trois pour déterminer le coût de 25 pommes. »

  • Demander à vos apprenants de résoudre un problème complexe (évaluation niveau 3), où vous savez qu’ils devront utiliser la règle de trois. Exemple : « Voici la recette d’un gâteau pour 6 personnes. Réalisez ce gâteau pour 8 personnes ».

Cela se comprend bien aussi sur les gestes. Si vous voulez évaluer le coup droit de vos apprentis tennismen, vous pouvez soit leur envoyer des balles en leur demandant de les renvoyer en coup droit, soit les regarder jouer durant un match et porter un regard particulier sur le coup droit. Nous verrons cette modalité d’évaluation dans la suite du cours.

L’évaluation de niveau 2 séparée prend plus de temps, mais apporte une meilleure rétention à long terme, ainsi qu’une meilleure maîtrise. À vous donc de voir, en fonction du temps de la formation et des exigences, quelle modalité vous choisissez.

Intéressons-nous maintenant à l’évaluation de niveau 2 proprement dite. Comment la construire, comment l’utiliser ?

Le feed-back/l’évaluation pour l’automatisation (gestion de l’erreur)

Traditionnellement, cette évaluation de niveau 2 est celle des contrôles scolaires de notre enfance : on s’entraîne à la maison à faire des exercices, puis on nous donne un exercice en temps limité à faire en classe (le fameux contrôle), pour voir si l’automatisme est acquis. Si vous mettez trop de temps à faire l’exercice, c’est que l’automatisme n’est pas suffisamment acquis, et vous risquez d’échouer au contrôle.

Pour acquérir un automatisme, il n’y a pas de secret, il faut s’entraîner. Pour apprendre à jouer du piano, il faut faire des gammes. L’entraînement seul est important, mais il est encore plus efficace de s’entraîner sous le regard du formateur, pour avoir un feed-back.

Cela implique plusieurs conditions sur la rédaction des sujets :

  • Une consigne claire et demandant explicitement l’utilisation de la procédure évaluée (« change de vitesse »).

  • L’apprenant doit savoir immédiatement s’il a réussi ou non (s’il se trompe, la voiture cale).

  • L’erreur donne lieu à une nouvelle tentative (on redémarre la voiture, l’apprenant réessaye).

  • La difficulté des exercices augmente au fur et à mesure que l’apprenant réussit (d’abord passer la première à partir du point mort, puis changer de vitesse lorsque l’on roule).

Nous voyons bien que l’erreur ici fait partie intégrante du processus : c’est parce qu’il se trompe et qu’il peut recommencer que l’apprenant progresse. Construire une évaluation de niveau 2, ce n’est donc pas créer un sujet, mais une banque de sujets, idéalement de difficulté croissante.

Les apprenants peuvent ainsi progresser à leur rythme sur la banque d’exercices, en faisant le nombre de tentatives dont ils ont besoin. Dans une logique de contrôle, vous pouvez valider les apprenants au fur et à mesure qu’ils ont su faire les exercices de la banque.

Pour résumer :

  • Construire une banque d’exercices.

  • Avec des réponses claires (c’est oui, ou c’est non, pas de « c’est presque bon »).

  • Avec du feed-back immédiat.

  • Valider les apprenants quand ils ont réussi.

Assurez le feed-back pour un groupe d’apprenants

Comme le feed-back doit être immédiat, cela peut poser un problème si vous avez plusieurs apprenants : vous ne pouvez pas assurer le feed-back pour chacun en temps réel.

Deux pistes :

  • l’autoévaluation : vous fournissez à chaque apprenant les critères de réussite pour l’exercice, sous la forme de grilles d’autoévaluation, par exemple. À noter qu’avec ces grilles, on peut également demander aux apprenants d’évaluer le travail des autres apprenants. C’est ce que l’on appelle "l’évaluation par les pairs". Nous y reviendrons plus tard.

  • le feed-back automatique : Comme la voiture qui cale ou la correction à la fin du livre de mathématiques, la réussite de l’exercice est tout de suite perçue par l’apprenant. De plus en plus d’outils numériques appelés exerciseurs permettent d’avoir ce feed-back automatique en direct. Ces exerciseurs dépendent beaucoup de votre domaine de formation ; c'est à vous de regarder ce qui existe.

Cette évaluation/cet entraînement prend du temps que vous n’avez pas forcément sur le temps en présentiel. Pensez donc à fournir tous les outils aux apprenants pour qu’ils puissent réaliser ces exercices sur leur temps personnel, que ce soient des outils numériques ou des outils papier.

Le cas particulier du geste

Souvent, dans la formation professionnelle, les automatismes à acquérir sont des gestes (scier une planche, réaliser un coup droit, accueillir un client, etc.). La logique d’évaluation qui sert d’entraînement reste la même, avec toutefois quelques particularités.

La banque d’exercices va ici être une banque de situations, pas forcément très différentes. Pour le coup droit, on va envoyer plusieurs balles sur la raquette de l’apprenti. Pour le sciage de planche, on va lui fournir plusieurs planches et pour les lacets, plusieurs paires de chaussures.

Vous pouvez aussi penser aux simulateurs, souvent présents dans les organismes de formation. Les situations de réalité virtuelle commencent aussi à prendre leur essor avec des logiciels tels que « Serious factory ». Si le numérique n’est pas accessible, pensez aux jeux de rôle.

Pensez également à utiliser la vidéo. Filmez ou demandez aux apprenants de se filmer. La vidéo sera un support de choix pour le feed-back, que ce soit le vôtre, celui de l’apprenant ou de ses pairs.

Exemple de certificat de réussite
Exemple de certificat de réussite