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J'ai tout compris !

Mis à jour le 13/12/2023

Comprenez comment le blended learning révolutionne la formation

Qu'est-ce que le blended learning ?

Le blended learning, ou apprentissage mixte, en français, est donc un mélange de digital learning et de présentiel classique. Une vision caricaturale du blended learning serait d’imaginer qu’il y aurait deux sortes de formations : les formations en présentiel et les formations à distance sur outil numérique. Dans cette vision, le blended learning serait un troisième type, avec des règles bien définies.

Imaginons un formateur en présentiel classique qui donne son adresse e-mail et dit aux apprenants qu’ils peuvent lui poser leurs questions par e-mail entre les séances. Est-il déjà en blended learning ? Une question par e-mail, c'est déjà l'utilisation d'un outil numérique hors du temps présentiel.

Le blended, c'est en fait introduire les outils numériques dans la formation présentielle classique. En présence, bien sûr, mais aussi sur le temps de travail personnel, et donc à distance. Dans cette optique, on voit plutôt les modes de formation comme un spectre continu. D’un côté, les formations en présentiel pur, et de l’autre, les formations en digital pur. Au milieu, une myriade de modalités, de possibilités et de dispositifs différents : le blended learning.

sur une ligne 3 termes, de gauche à droite, formation en présentiel, blended learning, digital learning
Les différents formats d'apprentissage

Les outils numériques peuvent être utilisés à distance (donner un QCM à faire) ou en présence (faire un QCM interactif en utilisant les smartphones des apprenants).

Ils peuvent également être utilisés en synchrone (tout le monde fait le QCM au même moment) ou en asynchrone (les apprenants font chacun le QCM à un moment qu’ils choisissent).

Tableau à double entrée avec 4 cases. Présence, distance, synchrone, asynchrone.
Tableau de correspondance entre le synchrone et l'asynchrone

Et la pédagogie inversée, dans tout ça ? 

Vous avez déjà entendu parler de « pédagogie inversée » ? C’est parfait, profitons-en pour faire une petite mise au point.

Le mot “inversé” part d’un constat : le plus souvent, les connaissances sont exposées en présentiel synchrone (cours avec PowerPoint) et les apprenants doivent intégrer/travailler ces connaissances pour les maîtriser à distance en asynchrone (travail à faire seul chez soi). L’inversion consiste à utiliser la vidéo (le plus souvent) pour que le transfert de connaissances se fasse en distanciel asynchrone (on demande aux apprenants de regarder une vidéo reprenant les notions du PowerPoint avant la formation). Ainsi, le temps présentiel synchrone peut être utilisé à travailler sur les connaissances pour qu’elles soient intégrées.
Cette vision est aujourd’hui largement dépassée, avec l’introduction de l’asynchrone en présence et du synchrone à distance. Le terme est resté, mais recouvre très souvent la même réalité que le blended learning.

Quel impact le blended peut-il avoir sur une formation ?

L’idée d’utiliser les outils numériques pour l’apprentissage date des années 1990 (on parlait à l’époque d’e-learning). Si l’on souhaite introduire des outils numériques, c’est principalement parce que l'on pense que cela permettra un apprentissage plus efficace. Les chercheurs se penchent sur cette question depuis maintenant 30 ans.

Jusque dans les années 2000, les études ne concluaient à aucun impact, ni positif ni négatif. Cela, en un sens, est rassurant : au moins, on ne pénalise pas les apprenants en introduisant du digital learning. Les choses semblent changer depuis la moitié des années 2000.

Par exemple, la dernière grande méta-analyse commandée par le ministère de l’Éducation des USA compare les résultats d’élèves en face-à-face uniquement, en environnement numérique uniquement, et en mixte.

Méta-étude du ministère de l'Éducation des USA
Méta-étude sur le digital learning

Ce qui est intéressant, c’est que les élèves ayant le plus nettement de meilleurs résultats sont ceux en enseignement mixte. Les chercheurs posent que cet effet positif est dû au fait que les élèves ont plus de temps d’apprentissage et ont accès à des ressources que ne fournit pas l’enseignement traditionnel.

Finalement, il est très difficile de conclure à cause de la diversité des pratiques, des contextes, des méthodes, des disciplines, des outils, etc. Cependant, de grandes lignes font consensus.

La plus importante, c’est que l’utilisation des outils numériques peut augmenter l’apprentissage quand la pédagogie est de bonne qualité et quand il y a une bonne cohérence entre les outils, les méthodes et les objectifs.

Il y a un effet réel sur les apprenants si l’outil numérique est intégré dans des situations pédagogiques efficaces par rapport aux objectifs d’apprentissage. C’est ce que l’on appelle la notion d’alignement constructif que nous développerons plus tard. 

Une fois les objectifs pédagogiques alignés avec l’utilisation des outils numériques, la recherche nous dit que la formation est d’autant plus efficace si :

  • il y a utilisation des pédagogies actives et collaboratives ;

  • les informations sont présentées de façon enrichie (des images, du son, de la vidéo, comme ce cours qui contient une vidéo et un cours écrit).

Moi j'enseigne, mais eux, apprennent-ils ?

On sait qu’une formation est d’autant plus efficace si les apprenants sont engagés.

Une bonne façon de jouer sur l’engagement est d’adapter la formation aux besoins des apprenants. Aux besoins de CHACUN des apprenants. Chacun doit pouvoir venir en formation et recevoir le savoir dont il a besoin, au moment où il en a besoin.

Dans l’idéal, chaque apprenant doit pouvoir suivre son parcours propre, au rythme qui lui correspond. Ce qui veut dire que vous, en tant que formateur, ne pouvez pas décider de ce parcours, notamment si vous avez beaucoup d’apprenants (à l’université, j’ai par exemple des classes de 75 étudiants). Ce sera donc à l’apprenant lui-même de choisir son parcours.

La bonne nouvelle, c’est que la recherche démontre un effet positif du blended learning si le dispositif permet aux apprenants de piloter eux-mêmes leur formation (choisir son sujet, son parcours, aller à son rythme, etc.).

Surtout en formation initiale où ils sont encore très près du système scolaire. Traditionnellement, c’est l’enseignant qui décide de la régulation des apprentissages. Ici, on demande à l’apprenant de pratiquer l’autorégulation (ce que l’on vous apprend par exemple dans le cours “Apprenez à apprendre”). Sauf que l’autorégulation, c’est comme tout, cela doit s’apprendre.

En formation continue, le niveau d’autorégulation dépend, d’une part, de la profession des apprenants (des chefs d’entreprise vont être plus autorégulés que des techniciens), et surtout de la politique de management de l’entreprise. Certaines politiques inhibent l’autorégulation, voire pénalisent les salariés qui en font preuve, tandis que d’autres, au contraire, vont investir au maximum dessus. C’est intiment lié à la vision du salariat véhiculée dans l’entreprise.

En blended learning, vous réfléchirez moins en termes de ce que vous allez faire (= activité du formateur) qu’en termes de ce que les apprenants vont faire (= activité de l’apprenant).

Et cela nécessite un changement de posture. De façon très caricaturale, on peut dire qu’il faut descendre de l’estrade pour aller s’asseoir aux côtés de l’apprenant. On passe du face-à-face au côte à côte.

Ce changement de posture est accentué, car le formateur n’est plus uniquement chargé de transmettre son expertise. Comme nous l’avons vu, il a des objectifs pédagogiques d’apprentissage de maîtrise des outils numériques et d’autorégulation des apprenants. Et ce sont bien ces choses-là que je vous propose de vous transmettre dans ce cours.

Outils numériques : mirage technologique ou virage pédagogique ?

Est-ce que ce sont vraiment les outils numériques qui révolutionnent la formation et l'apprentissage ? Ou le vrai potentiel est-il ailleurs ? Nous avons posé la question à Marcel Lebrun, voici sa réponse :

En résumé

  • Le blended learning combine formation en présentiel et digital learning, offrant un large éventail de modalités d'enseignement ;

  • L'utilisation d'outils numériques varie entre présence, distance, synchrone et asynchrone, enrichissant l'apprentissage ;

  • Les études indiquent une efficacité accrue du blended learning, grâce à un temps d'apprentissage flexible et un accès élargi aux ressources ;

  • L'engagement des apprenants et la personnalisation de leur parcours sont essentiels dans l'efficacité du blended learning ;

  • Le rôle du formateur évolue vers la facilitation de l'autonomie et de l'autorégulation des apprenants dans leur apprentissage.

Vous en savez désormais un peu plus sur le blended learning, voyons au chapitre suivant comment l'appréhendez dans une formation professionnelle.

Exemple de certificat de réussite
Exemple de certificat de réussite