Maintenant que vous êtes rassuré sur vos premiers pas, voyons ensemble comment continuer à trouver la bonne posture relationnelle dans une équipe.
L'équilibre de la posture relationnelle
D'où les écueils à éviter :
Posture | Pas assez d'empathie | Trop d'empathie |
Pas assez d'assertivité | Vous êtes isolé, vivez dans la frustration constante. Vous vous sentez incompris. Les relations humaines professionnelles sont très compliquées. Votre niveau de performance est faible ou limité. | On vous apprécie et vous aimez la relation humaine. Vous avez un bon niveau de performance, pourtant vous développez régulièrement une insatisfaction et vous ne réalisez pas tout votre potentiel. Parfois, vous relevez des flagrants délits d'ingratitude à votre égard. |
Trop d'assertivité | On vous juge froid ou arrogant, ambitieux et peu coopératif. Vous êtes très performant sur les missions en solo. En revanche, vous êtes de plus en plus en conflit ouvert et vous êtes freiné dans le travail en équipe, voire démotivé. | Ici, c'est une question de dosage. Le travail en équipe nécessite une forme de discrétion dans l'expression de soi. Donc, si vous modérez celle-ci et équilibrez les niveaux d'empathie et d'assertivité, vous tenez la posture saine. |
Et vous, où vous situez-vous ? Devez-vous plutôt développer votre empathie ou votre assertivité ?
Développez votre empathie
Comme il était fondamental de vous connaître vous-même pour trouver votre place, il faut connaître l'autre pour établir une relation respectueuse, authentique et performante. Pour développer votre empathie, il faut donc :
améliorer votre perception des états émotionnels de vos coéquipiers ;
et identifier leurs systèmes de valeurs.
Développez votre perception des états émotionnels chez vos interlocuteurs
Repérez les signaux faibles
La part du non-verbal est, on le voit, très importante, mais pas toujours perceptible, car tous nos interlocuteurs ne sont pas forcément démonstratifs, et nos filtres (déni, rationalisation, déplacement) créent un décalage entre le verbal et le non-verbal.
Quand le verbal et le non-verbal ne coïncident pas, c'est ce que l'on appelle la non-congruence. Par exemple, dire "je suis très content de vous revoir" en évitant le regard.
Le corps peut masquer les signaux non verbaux, mais seulement jusqu’à un certain point, car l’émotion est une impulsion du corps. Des signaux sont donc observables au niveau :
du corps : posture générale, mouvements des bras, mains, jambes, inclinaison de la tête ;
de la voix : aiguë/basse, rapide/lente, criée/détimbrée, hésitante-saccadée/flot de paroles ;
de la bouche : rictus, ouverte, sourire (d’aise ou de malaise) ;
des yeux : exorbités/fermés/plissés, yeux au ciel, évitements du regard ;
de la peau : pâleur, rougeur ;
du reste du visage : tension de la mâchoire, plissement des yeux, levé/froncement des sourcils ;
de la respiration : coupée ou saccadée/haletante, soupirs.
Ces états du corps ne deviennent des signaux émotionnels que lorsqu’ils varient par rapport à l’état habituel.
Cernez le profil émotionnel de votre interlocuteur
Si vous avez fait le bonus d'autocoaching dans ce chapitre, vous avez identifié votre profil émotionnel parmi une typologie de 8 archétypes. Le profil émotionnel de vos coéquipiers sera probablement différent du vôtre et cela entraînera un autre rapport à l'action et un autre mode relationnel.
Apprenez à apprécier ces différences et, si vous êtes en position d'animation de l'équipe, à optimiser les rôles des uns et des autres en fonction de leur profil.
Tenez compte des différences de systèmes de valeur
Vous avez identifié votre système de valeur dans ce chapitre. Vous êtes singulier : vos valeurs se sont établies à partir de votre éducation, de votre caractère, de vos rencontres personnelles et professionnelles, de vos expériences de vie. Vos coéquipiers ont un autre parcours.
Sauf si c'est l'enjeu de votre projet, le travail professionnel en équipe n'est pas le lieu privilégié des débats sur les valeurs. Au contraire, les membres d'une équipe performante communiquent sur les valeurs communes :
les valeurs personnelles fondamentales partagées (il y en a toujours !) ;
et surtout les valeurs professionnelles spécifiques au projet.
Soyez assertif : boostez votre confiance en vous
Être assertif, c’est donc s’affirmer avec fermeté, sans agressivité, tout en comprenant l’autre. Cette affirmation de soi non violente nécessite :
de bien vous connaître et en particulier de connaître vos besoins et vos limites ;
de pratiquer les techniques d'écoute active et de communication positive (cf. chapitre suivant) ;
d'avoir une bonne estime de vous-même. La confiance en vous varie en fonction des situations et peut demander un travail en profondeur. Mais parfois, elle est juste en sommeil, alors boostez-là !
Je vous propose ci-dessous un programme de mise en confiance très efficace.
Supprimez 3 illusions
Ces trois illusions limitent votre confiance en vous et vous empêchent de développer une relation authentique et saine à vous-même et aux autres :
Première illusion : le complexe d'infériorité. Apprenez à voir vos qualités et vos réalisations, à accepter vos limites, à ne pas vous juger ni vous culpabiliser, à vous respecter.
Deuxième illusion : le complexe de supériorité. Apprenez à voir les qualités et les réalisations des autres, à ne pas les juger au premier abord, à apprendre à les connaître, à accepter leurs différences et parfois leurs limites, à les respecter pour ce qu'ils sont.
Troisième illusion : la croyance en la malchance. Apprenez à créer et à voir les opportunités qui se présentent à vous chaque jour. Soyez acteur de votre vie !
Identifiez vos points forts et confortez-les
Identifiez 10 réussites : dressez la liste de 10 réussites personnelles et professionnelles, de 10 situations dans lesquelles vous avez rempli les objectifs prévus. Vous avez des réalisations à votre actif, faites cet effort de mémoire et détaillez, pour chaque réussite, les 2 qualités que vous avez mises en jeu. Relisez cette liste de réussites et de qualités régulièrement.
Réalisez des interviews bienveillantes : si la liste de vos réussites est difficile à dresser, faites-vous aider ! Demandez à un coéquipier bienveillant qui vous connaît de décrire vos qualités avec des adjectifs. Vous pourrez lui rendre le même service : ondes positives garanties !
Apprenez de vos échecs
Enfin, ceux qui réussissent et remplissent leurs objectifs le savent, il faut :
savoir échouer pour réussir, car l'échec est la preuve que vous entreprenez ;
apprendre constamment, surtout de ses erreurs.
Pour cela, choisissez un échec récent. Identifiez ses causes, le plus objectivement possible, acceptez-les, définissez les compétences à développer pour éviter les mêmes erreurs. Ensuite, choisissez la date à laquelle vous voulez avoir acquis cette compétence et mettez en place votre plan d'action.
Entraînez-vous !
La confiance mentale se renforce grâce à des exercices qui combinent conscience de ses sensations et mouvement corporel. Pratiquez ces exercices le matin, avant de partir de chez vous (celui qui vous convient ou les trois), en fonction de vos besoins.
Exercice n° 1 : "Le roseau"
Le mental et l'équilibre corporel sont intimement liés. Difficile de se sentir assertif avec les épaules voutées, le regard bas et la cage thoracique rentrée et bloquée.
Pratiquer cet exercice :
vous apporte détente et renforcement ;
améliore votre posture et donc votre état d'esprit ;
change immédiatement la perception que les autres ont de vous.
Le roseau est vertical, est flexible (il plie en cas de vent fort), mais ne rompt jamais (il reste ancré au sol). Allons-y !
Dépliez-vous : debout, pieds joints, bras le long du corps, imaginez qu'un fil au sommet de votre crâne vous étire vers le haut. Votre regard est droit. Votre nuque est verticale dans le prolongement de votre colonne vertébrale.
Mettez en place une respiration lente et profonde. Prenez conscience de vos sensations corporelles.
Conservez cette sensation d'étirement. Imaginez maintenant que vous avez des poids très lourds au niveau des chevilles et des mains, tout en étant fermement maintenu par le fil au sommet de votre tête. Cela abaisse votre centre de gravité et vous ancre.
Maintenez cette position et mettez maintenant votre poids du corps sur la jambe droite (ce que vous vérifiez en décollant le pied gauche du sol sans que cela gêne votre équilibre).
Basculez votre poids du corps sur la jambe gauche. Veillez à maintenir votre respiration lente et profonde.
Rebasculez à droite, puis à gauche de façon fluide et imperceptible.
Répartissez maintenant votre poids du corps sur les deux jambes en imaginant sous vos pieds des racines solides. Vérifiez que vous avez maintenu l'étirement de la colonne vertébrale.
Relâchez.
Exercice n° 2 : "La toilette du samouraï"
J'emprunte cet exercice aux techniques de jeu théâtral et vous propose ici une adaptation à votre développement personnel. Le samouraï, ce guerrier japonais de légende, était réputé pour la maîtrise de sa peur. Or, la peur est un phénomène omniprésent dans la relation professionnelle. C'est l'émotion la plus dysfonctionnelle dans le travail en équipe.
Les deux versants de la peur, mental et corporel, doivent être traités. Le rituel ci-dessous vous prépare à les affronter, en vous réénergisant :
Vous êtes debout, bien vertical, bras le long du corps, vous respirez doucement.
Puis vous posez vos mains sur votre visage, commencez à le tapoter, massez votre cuir chevelu.
Continuez en massant le cou, puis vous frictionnez énergiquement dans cet ordre : épaules, bras, buste, jambes .
Enfin, brossez-vous du plat de la main sur les bras et les jambes, comme si vous expulsiez fatigue, soucis et peurs.
En position debout, vos pieds sont espacés d'une largeur d'épaules, vos jambes légèrement fléchies. Comme si vous teniez un sabre à deux mains, levez les bras au-dessus de votre tête et abaissez-le d'un coup franc (comme si vous tranchiez quelque chose verticalement) en faisant le son "Ha !" (aspirez bien le "h"). C'est un son projeté et dynamique qui demande une bonne prise de souffle juste avant.
Vos mains tenant le sabre imaginaire sont maintenant en dessous de votre bassin, remontez-les d'un coup franc en faisant le son "Ho !".
Vos mains sont à nouveau au-dessus de votre tête. Décalez-les à droite, donnez un dernier coup de sabre vers la gauche en bas, mais comme si vous tranchiez quelque chose en diagonale, en faisant le son "Hi !".
Reproduisez ces trois gestes (ha-ho-hi) au moins deux fois.
La "toilette du samouraï" est achevée. Vous êtes prêt à affronter tous les obstacles sereinement et à trouver des solutions.
Exercice n° 3 : Le visioning
Par exemple, en athlétisme, un perchiste se concentre yeux fermés et imagine la course d'élan parfaite, le poids de la perche, le nombre de foulées jusqu'à l'impulsion, la force de ses bras, son retourné au-dessus de la barre qu'il franchit sans la toucher, puis le retombé victorieux !
Le visioning peut être appliqué à toute action, même très simple. Cela met votre cerveau et tout votre organisme en état de performance.
Installez-vous confortablement à une table, fermez les yeux.
C'est à vous de définir les paramètres de ce visioning en fonction de vos besoins : l'entretien parfait avec le boss, la journée idéale entre phases de travail efficace et pauses conviviales.
Un visioning performant nécessite une maîtrise de la chronologie et une méthode d'action précise que vous pouvez justement visualiser.
Maintenant que vous détenez les clés d'une posture relationnelle équilibrée, apprenez à écouter et communiquer positivement dans le prochain chapitre !