À propos des fameuses pédagogies "actives"
Le cerveau est naturellement apte à apprendre et à s’autostructurer à travers l’expérience et l’activité. Cette découverte a radicalement changé notre compréhension des apprentissages chez les jeunes enfants. Les « pères et mères » de la pédagogie nouvelle et active, comme Montessori ou Freinet, visaient le développement de l’autonomie, de la capacité à apprendre ou encore de l’affirmation de soi.
Mais il ne faut pas confondre cette approche active avec une pédagogie simplement « non ennuyeuse ». Toutes les pédagogies où l’on n’est pas assis à écouter sont aujourd’hui appelées « actives ». Alors qu’elles sont souvent traditionnelles et participatives (ce qui ne les empêche pas d'être efficaces !).
Ne confondez pas pédagogie "active" et "participative"
Une pédagogie active n’est pas seulement une pédagogie où les apprenants font quelque chose. Si c’était le cas, il n’y aurait en fait que des pédagogies « actives » car on ne fait jamais rien.
Une pédagogie active conduit les apprenants à construire leurs propres savoirs, leurs propres représentations et, pour les enfants, leur personnalité et leurs structures mentales.
La pédagogie active consiste à mettre l’apprenant dans une posture de « recherche » et d’autopilotage des apprentissages. Observer, déduire, formaliser, vérifier, s’entraîner. La véritable pédagogie active comporte une dose réelle de non-directivité.
Par conséquent, il convient de distinguer les véritables pédagogies actives, plutôt non directives, et les pédagogies participatives durant lesquelles on stimule l’attention et l’engagement des apprenants, et dans lesquelles le leadership du pédagogue reste fort.
Pour chaque exemple qui suit, dites si l'activité est participative ou véritablement active.
Vous réalisez un atelier photo où vous enseignez le fond flou dans le portrait, en faisant faire des photos à vos apprenants.
Pédagogie... participative !
Vous distribuez une série de portraits (les uns avec un fond flou, les autres pas), et vous demandez à vos apprenants de classer les images et de théoriser l’esthétique qui en résulte.
Pédagogie... active !
Typologie des méthodes pédagogiques
Entre l'exposé magistral avec un PowerPoint et la mise en activité totalement active et autonome, il y a un grand continuum composé de différentes méthodes pédagogiques.
Voyons les plus utilisées et leur intérêt :
Méthode pédagogique | Exemple | Participatif et/ou actif | Intérêt et inconvénient | Recommandations |
Cours magistral |
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| + Densité | Est utile si les apprenants ont déjà des connaissances sur le sujet. Ne pas utiliser au début. Ne pas faire durer plus de 15 minutes. |
Ateliers |
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| + Forte appropriation | Veillez à suivre les apprenants de près, pour ne pas qu'ils prennent de mauvaises habitudes. Faire durer : la mise en route peut être longue. |
Jeux de rôle, simulation |
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| + Permet la répétition. + Excellent pour la mémorisation et l’acquisition d’automatismes. + Drôle, dynamique. Marque les esprits. | C'est une bonne façon d'entraîner des situations professionnelles dans un environnement protecteur. |
Travaux d’études |
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| + Apprendre par la recherche est une posture et une méthode incontournables (voir les travaux du CRI) - Doit être bien suivie pour éviter les déroutes techniques ou méthodologiques | Pour les mémoires et études de cas, attention à la triche ! |
Mise en situation réelle |
| A++ | + Confrontation au réel + Permet de pratiquer véritablement - Longue durée |
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Suivi individualisé |
| 1. A+ 2. A++ 3. P++ | + Individualisé ! + Learning by teaching, bon pour le mentor ou le tuteur |
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Évaluations |
| 1. P++ 2. P++ à A++ | + Formatif - Est souvent mal perçu | L'évaluation est une véritable méthode d'apprentissage. Ne la voyez pas comme une mission ! |
Vous connaissez les principales méthodes pédagogiques. Pour séquencer votre formation, n'hésitez pas à prévoir plusieurs progressions pédagogiques différentes. Vous en apprendrez davantage dans le prochain chapitre.