Voyons désormais comment utiliser les financements à court terme, si vous avez un besoin en fonds de roulement positif.
Qu'est-ce qu'un financement à court terme ?
Pendant très longtemps, la lame de fond de l’orthodoxie financière voulait que les besoins à court terme soient financés par des dettes à court terme, tandis que les investissements à long terme se faisaient en recourant à des emprunts de longue durée.
Notez donc que la distinction entre emprunts à long terme et court terme reste artificielle pour deux raisons principales :
D’un côté, les garanties demandées par l’établissement financier sont souvent les mêmes.
D’un autre côté, la banque évalue l’endettement global de l’entreprise.
Voyons ensemble différentes possibilités de financement à court terme.
Utilisez le crédit de caisse
Les crédits de caisse sont destinés à couvrir des besoins de trésorerie ponctuels devant se résorber dans un futur proche. Le montant du crédit de caisse est librement négocié avec la banque, même si la règle est qu'il soit limité à un mois de chiffre d’affaires.
On trouve plusieurs types de crédits de caisse :
La facilité de caisse correspond à un besoin de financement de très courte période résultant d’un décalage entre entrées et sorties de cash. Les entreprises y ont recours pour financer la période la plus critique du besoin en fonds de roulement.
Le découvert est consenti sur une période plus longue du fait de l’activité de l’entreprise, anticipant une rentrée d’argent importante. C’est souvent le cas des entreprises du bâtiment.
Le crédit-relais est adapté à des entreprises avec une forte saisonnalité de leur activité, comme c’est le cas des restaurants en bord de mer ou bien des stations de ski.
Utilisez le crédit de financement du cycle d’exploitation
Plusieurs solutions s'offrent à vous pour financer votre cycle d'exploitation.
L'escompte
L’escompte consiste en un rachat par l’établissement financier des effets de commerce dont l’entreprise est propriétaire, avant leur échéance. Rien n’empêche bien sûr l’entreprise de prendre une assurance-crédit qui couvre les risques des effets impayés, même si la banque choisit pour sa part de racheter les effets les plus solides.
L'affacturage
L’affacturage permet à un établissement financier de racheter les créances détenues par les entreprises, et plus particulièrement les créances clients. Dans ce cas, ce n’est plus l’entreprise mais l’établissement de crédit qui se charge du recouvrement.
Le financement du stock
L’entreprise peut demander à un établissement financier de faire une avance sur la base de la valeur d’un stock entreposé dans un entrepôt ou un magasin. Elle s’engage à rembourser l’emprunt sur une échéance déterminée.
Utilisez les crédits de financement du commerce extérieur
Le financement des importations
Le crédit documentaire, ou lettre de crédit ou encore crédoc, est une opération financière spécifique qui se déroule dans un cadre international, et qui met en scène plusieurs acteurs :
le client acheteur ou importateur, appelé « le donneur d'ordre » ;
la banque d'un client importateur ou acheteur, dite « émettrice » ;
un bénéficiaire ou l'exportateur ou le vendeur ;
la banque du vendeur, dite « banque intermédiaire » ou « confirmatrice ».
La banque intermédiaire remet à la banque émettrice des documents qui prouvent que les prestations ont été effectuées. C'est une fois ces documents remis que la banque émettrice paie la banque intermédiaire, qui elle-même paie le bénéficiaire.
Le financement à l'exportation ou stand-by letter of credit
Le financement à l’exportation, appelé également SBLC (stand-by letter of credit), est une garantie bancaire avec laquelle l'importateur garantit à son fournisseur que sa banque se substituera à lui s'il est défaillant, à condition que l'exportateur présente les documents réclamés comme preuve de l'existence de la créance.
C'est l'acheteur qui est à l'origine de la SBLC, et qui en fait la demande auprès de sa banque (banque émettrice), qui informera le vendeur par l'intermédiaire d'une banque notificatrice (ou confirmatrice).
En cas de non-paiement de l'acheteur, le vendeur se retourne contre la banque notificatrice qui se fait rembourser par la banque émettrice. Charge à cette dernière de se faire rembourser par l'acheteur.
À vous de jouer
Dans le chapitre précédent, vous avez calculé le BFR et déterminé son impact sur l'entreprise. A présent, voyons l'étape suivante.
En N+1, l’activité de la société WROBEL continue de progresser. Mais, dès le premier trimestre, la société commence à connaître des tensions de trésorerie. Elle décide alors de se rapprocher d’une société d’affacturage afin d’améliorer le recouvrement de ses créances clients.
La société prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 5 600 000 € durant l’exercice N+1.
Les caractéristiques du contrat d’affacturage sont les suivantes :
Coût de financement : taux de financement annuel 3.5 % applicable sur la base de l’encours moyen maximum financé, que l’on supposera égal à 940 000 €.
Coût de gestion de l’affacturage (prestations de services, recouvrement, facturation) : taux de commission de 0.8 %.
Calculez le coût annuel de l’affacturage à partir du fichier téléchargeable en version Excel ou en version LibreOffice.
En résumé
En cas d’insuffisances de trésorerie, l’entreprise peut recourir à des financements d’origine bancaire ou non bancaire.
Ces insuffisances de trésorerie doivent être financées au coût le plus faible.
Les principaux moyens de financement à court terme (découvert bancaire, facilités de caisse, escompte, affacturage…) présentent des avantages et des inconvénients que l’entreprise doit prendre en compte : souplesse de mise en œuvre, montants plafonnés, durée…
Les entreprises réalisant des opérations à l’international peuvent recourir à des financements du commerce extérieur (crédit documentaire, lettre de crédit) qui offrent des garanties de paiement.
Vous connaissez désormais les principaux financements à court terme que vous pouvez utiliser en cas de BFR positif. Voyons dans le chapitre suivant ce qu'il convient de faire en cas de BFR négatif.