Dans un dispositif de formation, vous allez pouvoir mobiliser un ou plusieurs formats de formation. Un format est parfois aussi appelé une forme de formation ou un format pédagogique. En général, une action simple de formation correspondra à un seul format ; les dispositifs de formation peuvent embarquer plusieurs formats.
Le format, c’est une manière générale de structurer le temps de la formation : il définit un séquençage des activités, un rôle pour les différents participants (animateur / stagiaires) et une durée-type au minimum. Il peut, en plus de cela, mobiliser des outils, des ressources.
Cet aspect de la formation a vécu des évolutions majeures depuis 15 ans : la digitalisation, évidemment, mais aussi un développement de formats qui privilégient “l’expérience” de formation, c’est-à-dire le vécu et la possibilité d’expérimenter. Enfin, l’évolution des formats a été marquée par la montée en puissance des formats collaboratifs.
Les formats peuvent varier sur plusieurs échelles :
distanciel / présentiel ;
actif / passif ;
centré sur le contenu / centré sur les personnes ;
individuel / collectif.
Certains formats sont très classiques :
le stage présentiel ;
la “formation sur le tas”, qui est une formation en situation de travail ;
le séminaire ;
le tutorat en entreprise, dont l’alternance.
D’autres tendent à s’implanter durablement dans le monde de la formation :
les MOOCs et leurs dérivés (SPOCs, COOCs) — ce sont des outils majeurs d’autoformation, mais ils ne sont pas encore pleinement mobilisés par les services formation ;
le coaching et d’autres formes d’accompagnement individualisé ;
le blended learning (combinaison entre stage présentiel et stage distanciel) ;
les parcours certifiants ;
les webinaires.
D’autres, enfin, sont actuellement en vogue, mais leur succès reste à confirmer :
le rapid learning, pour des modules de 15 à 20 minutes en général — le “rapid” ne concerne pas la durée d’apprentissage, mais plutôt le mode de conception, simplifié et conçu pour être évolutif ;
l’expédition pédagogique, sous la forme d'une visite d’un lieu ou d’une entreprise pour découvrir et comparer l’activité ;
les barcamps, où chacun doit amener quelque chose à la formation — l’idée est “pas de spectateur, que des participants”.
Les formats n’existent pas pour eux-mêmes ni pour faire plaisir au formateur ou à l’ingénieur pédagogique. Ce sont des outils pour faire passer une manière d’apprendre et pour faire passer certains messages. Par exemple, les formats expérientiels se sont développés en réaction à l’idée que la formation était comparable à un cours “à l’ancienne” : on doit écouter quelqu’un et rester 6 à 8 heures sur sa chaise à écouter.
Il faut comprendre que le format pédagogique est une réponse à deux besoins :
atteindre les objectifs pédagogiques,
impliquer les participants.
Par rapport au premier besoin, celui de l’atteinte de l’objectif pédagogique, il y a une question de contribution ou de cohérence : si l’objectif pédagogique qui doit être atteint est un objectif d’application, les formats pédagogiques qui demandent une application seront ceux qui contribueront le plus à l’atteinte de l’objectif. Cela peut paraître évident mais, une fois plongé dans le design, on oublie parfois de prendre du recul et de se reporter aux objectifs avant chaque décision.
Concernant le deuxième besoin, celui d’impliquer les participants, il s’agit surtout de trouver une adéquation entre les caractéristiques du format et ce qui intéresse les participants. Pour cette partie, il peut être opportun de reprendre les 4 caractéristiques (distanciel / présentiel, actif / passif, centré sur le contenu / centré sur les personnes, individuel / collectif) et d’identifier la compatibilité des différents formats avec le public. Vous pouvez déterminer, par exemple, que pour tel objectif il faudrait utiliser un format présentiel, actif, collectif, centré sur les contenus.
Une cinquième caractéristique vient peser dans la balance : l’utilisation d’outils numériques (ou non) dans le format. En effet, cette caractéristique ajoute un prérequis (savoir utiliser les outils numériques) et une croyance (les apprenants pensent que le numérique est bénéfique à la formation) qu’il faudra vérifier ! Un webinaire est un format qui présente des avantages, mais il s’avère inefficient pour des publics réfractaires au numérique.
Enfin, une possibilité non négligeable : vous pouvez toujours créer un nouveau format pour répondre aux besoins, aux spécificités de votre formation !
En bref
1/ Explorez les différents formats, essayez de les comprendre, de vous les représenter en situation.
2/ Analysez si les formats correspondent à la fois aux objectifs et au(x) public(s) de la formation.
3/ Créez, si nécessaire, le format qui correspondra le mieux au développement des compétences.