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J'ai tout compris !

Mis à jour le 12/01/2024

Veillez à la cohérence pédagogique

Dans le chapitre précédent, nous avons basculé de la construction de la formation à la création des ressources nécessaires. Dans la majorité des cas, vous ne serez pas seul à produire ces ressources. Le fait d'avoir plusieurs personnes qui produisent des ressources est une source de différences, voire d'incohérences.

Dans ce chapitre, nous allons voir comment faire en sorte que les différentes ressources soient compatibles entre elles. On parle en général de coordination pédagogique.

Les activités de coordination pédagogique dépassent largement le seul cadre de la production des ressources. La coordination, c'est également vérifier que le contenu délivré par les formateurs est comparable, que les résultats d'évaluations sont équivalents selon les correcteurs, que les bords-à-bords entre modules sont fonctionnels (qu'un module s'arrête là où le suivant commence). Il peut même s'agir de gérer des plannings.

En pratique, vous aurez intérêt à veiller à quatre critères de cohérence.

Critère n°1 : la cohérence livrables / objectifs

Dans ces activités de coordination, vous aurez souvent à arbitrer, à faire des choix. Au moment du développement, votre livret de règles sera le référentiel de formation ou le cahier des charges.

Rappelez-vous, vous avez toujours intérêt à “coller” aux objectifs pédagogiques et aux situations des apprenants (pendant leur formation et une fois revenus en poste). Bref, à la réalité du terrain.

Le faire est parfois rendu difficile par le mode "tête dans le guidon" souvent adopté en phase de développement : il faut "sortir" la formation rapidement et on peut être tenté de délaisser ce lien aux objectifs, par exemple en le repoussant à une deuxième version de la formation. C'est compréhensible, car le temps et les ressources peuvent être limités ; c'est néanmoins dommage car, si vous le faites, les résultats de formations risquent d'être dégradés. Cette dégradation est acceptable dans certaines situations, pas dans d'autres. S'il faut choisir entre un mal et un autre, vous avez plutôt intérêt à dégrader la qualité ou la complexité de certains livrables plutôt que de ne pas assurer leur cohérence avec les objectifs. En tout cas, cette cohérence entre livrables et objectifs pédagogiques est le premier critère de cohérence pédagogique.

Critère n°2 : la cohérence entre utilisateurs

Ensuite, vous allez faire en sorte que tous les acteurs de la formation partagent une même vision. Cela concerne les concepteurs, les formateurs, le client, les utilisateurs finaux et vous, bien sûr ! Pour y parvenir, vous devrez veiller à communiquer envers ces différentes cibles, idéalement dans des temps collectifs. Certains appliquent un niveau supérieur d'implication des parties prenantes à toutes les étapes du dispositif : c'est la pratique du codesign.

Que vous développiez cette pratique ou non, n'hésitez pas à échanger dès le moment du développement avec les différentes parties prenantes. Parfois, cette communication permet de lever des ambiguïtés et d'améliorer la formation avant même qu'elle n'ait eu lieu. Dans le cas où les différentes parties prenantes ne seraient pas d'accord sur ce que la formation est et devrait être, c'est une difficulté à gérer : au moins l'une d'entre elles risque d'être insatisfaite. Dans le cas souhaité, c'est-à-dire quand tous les acteurs sont alignés, on remplit le deuxième critère de cohérence : la cohérence entre utilisateurs (ou cohérence entre parties prenantes).

Critère n°3 : la cohérence entre ressources

Le troisième critère de cohérence est celui de la cohérence entre ressources. En effet, les concepteurs et l’ingénieur pédagogique vont devoir jongler avec :

  • des ressources internes, qui ont été produites spécifiquement pour cette formation ou qui sont réutilisées d'une autre ;

  • des ressources externes, achetées à des sociétés créatrices de contenus ou récupérées sur internet.

En dehors de l'aspect juridique, l'ingénieur pédagogique devra vérifier la cohérence avec les séquences pédagogiques.

Chaque ressource doit être cohérente avec les autres au sein d'un module ou d'une séquence (cohérence interne). Les ressources d'une séquence doivent être également cohérentes avec celles d'une autre (cohérence externe).

En pratique, cela signifie qu'un document-type devrait toujours être structuré de la même manière :

Comment structure-t-on une fiche-outil ? un exercice ? un diaporama ?

Si vous avez utilisé un LCMS, cela devrait être facilité : vous pouvez en effet définir des modèles de documents.

Si vous souhaitez assurer une cohérence plus fine encore, vous pouvez définir des règles de rédaction, par exemple "comment présenter une notion" ou "comment introduire un exemple". Ce troisième critère, en tout cas, s'intéresse plus aux contenus et à leur appropriation par l'apprenant.

Critère n°4 : la cohérence visuelle et graphique

Dans la même veine que le critère précédent, il est nécessaire que le stagiaire identifie bien les documents de la formation par leur aspect visuel.

Les différentes ressources (internes et externes) doivent constituer un ensemble cohérent : un stagiaire qui recevrait deux ressources doit être en mesure d'identifier qu'elles appartiennent à une même formation, sans même lire le contenu. Cela peut tenir à la mise en forme, aux pieds de page, à la charte graphique…

Cela demande parfois que l'équipe pédagogique applique une nouvelle charte graphique aux documents, pour avoir une charte graphique unifiée. Dans certains cas de figure, cela n'est pas possible car les contrats de mise à disposition de documents comprennent une disposition qui demande de ne pas changer l'aspect graphique du document. Faites au mieux !

Dans l'idéal, toutes les ressources devraient avoir un aspect visuel qui présente des similitudes. Cette cohérence graphique permet à l'apprenant de concentrer sa vision sur le contenu et non sur la structuration graphique du document. De plus, lorsque cette cohérence graphique existe, le cerveau enregistre plus facilement le lien entre les documents. Cela va aider vos futurs apprenants à se focaliser sur le contenu.

Une fois les ressources produites, vous pouvez souffler un peu : vous avez réalisé une bonne partie du travail (en tout cas, du vôtre !).

Dans cette partie de développement, il vous reste, si vous préparez une formation en ligne, à choisir un environnement de déploiement. Le marché est dominé par les Learning management systems (LMS), mais il existe d’autres solutions, plus simples ou plus intégrées.

En synthèse, un LMS :

  • propose des ressources ;

  • les organise et les propose sous forme de cours ;

  • gère l'évaluation des apprenants ;

  • inclut une gestion des utilisateurs avec plusieurs rôles (apprenant, tuteur, formateur, responsable de cours, administrateur). 

Il peut bien sûr proposer d'autres fonctionnalités.

Est-ce le bon outil pour votre formation ? À vous d’y réfléchir en fonction de vos contraintes et de vos objectifs. :)

Dans ce chapitre, vous avez appris à veiller à la cohérence entre les ressources pédagogiques. Et bonne nouvelle : la phase de développement est terminée !

Exemple de certificat de réussite
Exemple de certificat de réussite