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J'ai tout compris !

Mis à jour le 21/10/2022

Tirez les enseignements des bouleversements économiques

La transformation digitale touche potentiellement tous les aspects du fonctionnement d'une entreprise.

De nombreuses technologies que nous pourrions qualifier de “disruptives” ont modifié le rapport de force entre les entreprises et leurs clients, créant à la fois des risques et des opportunités. Au même moment, une nouvelle génération de challengers s'est emparée de ces nouvelles technologies, les a exploitées à son profit pour “arracher” aux acteurs historiques des parts de marché jusqu’alors à l’abri. Découvrez comment différents secteurs d'activité ont été touchés par la révolution digitale.

Découvrez les secteurs qui ont été impactés par les changements économiques

Penchons-nous sur quelques secteurs qui ont été parmi les plus touchés par ce bouleversement.

La presse

Avant l'arrivée d'Internet, nous prenions connaissance des nouvelles du monde par l’intermédiaire de médias traditionnels. Nous écoutions les bulletins d'information à la radio, regardions les actualités à la télévision ou lisions les journaux papiers (et payants) tirés à des millions d'exemplaires.

Pictogramme d'un journal
Un journal

Un quotidien comme Le Monde, en France, tirait la moitié de son chiffre d'affaires de la vente de journaux imprimés, et l'autre moitié de recettes publicitaires. Un modèle économique stable depuis de nombreuses années.

À la fin des années 1990, le mode de consommation de l'actualité a commencé à basculer vers les médias en ligne. Au début, et plus encore pour les acteurs historiques, l’impact pouvait paraître négligeable. Cependant, très rapidement et dans le monde entier, les journaux ont commencé à décliner tant en nombre de pages qu’en nombre de lecteurs. Ils ont commencé à lutter pour leur survie, parfois même à disparaître purement et simplement. L'accès aux actualités « toujours disponible » (et souvent gratuit) a obligé les médias classiques à repenser entièrement leur modèle économique et, dans l'ensemble, à s'adapter à une nette baisse de leur chiffre d'affaires, due aux nouveaux modes de consommation. Un nouveau modèle économique était à trouver.

Le secteur musical

Le bouleversement dû aux téléchargements, qui a frappé le secteur musical, a été d'autant plus dévastateur qu'il est survenu peu de temps après l'apparition du CD. Dans les années 1980 et 1990, le secteur musical a découvert qu'il pouvait vendre une nouvelle fois toutes les collections d'albums aux consommateurs, car ceux-ci adoptaient les nouveaux supports de consommation. La dématérialisation de la musique a bouleversé toute une industrie.

Illustration représentant le secteur de la musique
Du vinyle à la cassette, puis au CD et enfin au téléchargement numérique : le secteur musical a l'habitude des bouleversements.

Les ventes de vinyles et de cassettes ont rapidement chuté, mais cette baisse a été largement compensée par l'explosion des ventes de CD au double du prix. Puis, au milieu des années 2000, les téléchargements, souvent illégaux dans les premières années, ont porté un terrible coup à l'économie du secteur. Fin 2018, les États-Unis ont constaté que les ventes de CD étaient passées de 450 millions à seulement 89 millions… soit une baisse de 80 % en dix ans. Un effondrement brutal, juste après une formidable envolée.

Le commerce de détail

L'impact d'Amazon et d'autres acteurs de la vente en ligne a totalement bouleversé le secteur de la vente au détail, donnant lieu à des prévisions alarmistes sur la mort du petit commerce.

Le secteur a indéniablement été bouleversé et plusieurs marques prestigieuses qui étaient autrefois populaires, ont dû déposer le bilan.
Le secteur a indéniablement été bouleversé, et plusieurs marques prestigieuses, qui étaient autrefois populaires, ont dû déposer le bilan.

En France, La Redoute, Les 3 Suisses, ou encore la Camif ou la Fnac, ont dû résister et se transformer en urgence pour ne pas sombrer. Pourtant, les sommes dépensées par les consommateurs continuent d'augmenter. Il ne s'agit donc pas d'un déclin de la vente au détail à proprement parler, mais d’un déplacement vers la vente en ligne sur des sites comme Amazon ou Alibaba, qui offrent notamment plus de choix et de modes d’achat aux clients.

La finance

La prochaine victime de la révolution numérique sera peut-être le secteur financier, qui a déjà connu des difficultés avec l'essor des sites comparatifs. Nous assistons actuellement à un essor sans précédent de challengers dans le secteur des technologies financières, plus communément appelé “FinTech”.

Image représentant le monde de la finance
La finance

Ces challengers (N26, Revolut, PixPay…) menacent très clairement les sociétés de services financiers déjà en place. En proposant une approche plus agile et orientée mobile et une approche commerciale disruptive, ils détournent les clients (principalement jeunes) à leur profit. En se concentrant uniquement sur les services les plus rentables et en réduisant les coûts d'exploitation grâce à un modèle économique axé sur le numérique, ils portent un double coup aux acteurs historiques les plus conservateurs, et souvent les plus lents à se transformer.

Découvrez les technologies de rupture (DeepTech)

Les DeepTech sont de nouvelles technologies qui vont apporter une “rupture”, un bouleversement, dès lors qu'elles pourront s'intégrer dans un service ou un produit. La particularité des “DeepTech” est, souvent, que l’on ne comprend pas leurs champs d’application quand elles arrivent sur le marché. Pour percevoir le potentiel de création de valeur, il faut identifier des cas d’usages avec vos équipes et vos utilisateurs. À l’image des acteurs économiques qui ont anticipé l’émergence d’Internet, anticiper l’intégration des DeepTech dans ou pour son organisation permet d’optimiser son avantage concurrentiel. Nous pouvons ainsi distinguer :

L’intelligence artificielle (IA)

Dans un monde où le volume de données à analyser augmente de façon exponentielle, l'IA est un outil clé pour tirer profit du Big Data. L’IA permet notamment de “faire parler” la donnée et de la rendre “actionnable”. Les meilleurs agents intelligents apprennent à partir des données qu'ils analysent, ce qui leur permet de gagner en efficacité au fil du temps.

La plupart des gens possèdent déjà des produits qui utilisent l’IA, dans leur poche ! Les smartphones ont très rapidement intégré des agents conversationnels comme Siri ou l’IA de Google, par exemple. L’assistant vocal d’Amazon, Alexa, est également un bon exemple.

Le Machine Learning

Le Machine Learning (ML) ou apprentissage automatique, consiste à étudier les algorithmes et les modèles statistiques utilisés par les ordinateurs (des machines) pour effectuer des tâches spécifiques sans que cela leur ait été explicitement demandé. C’est un sous-jacent de l’intelligence artificielle.

Prenons un exemple concret. Le système de filtrage de votre fournisseur de messagerie électronique (tel que Gmail), qui supprime les messages indésirables de votre boîte de réception pour que vous puissiez vous concentrer sur les e-mails qui vous concernent vraiment, repose sur la capacité de la “machine” à apprendre d’elle-même en fonction de l’analyse des actions passées. C’est du Machine Learning !

La robotique

La robotique tire parti des possibilités offertes par des sciences informatiques comme l'IA ou le Machine Learning. Combinée à l'ingénierie mécanique et électrique, elle permet de mettre au point des machines à fonctionnement autonome. Les champs d’application sont, à ce jour, principalement dans l'industrie.

Le constructeur d'automobiles électriques Tesla illustre parfaitement le présent et l'avenir de la robotique : les chaînes de production de ses usines utilisent des robots pour automatiser la fabrication et, si ses ambitions se concrétisent, des voitures entièrement autonomes feront leur apparition dans seulement quelques années.

Les robots de Boston Dynamics sont également un excellent exemple des progrès de la robotique.

La blockchain

Souvent assimilée au bitcoin, la blockchain dispose, en réalité, de champs d’application bien plus grands. Il s'agit d'une méthode d’enregistrement d’une information (une donnée). Cette information peut être un actif (dans le cadre d’une cryptomonnaie, par exemple) tout autant qu’une information (par exemple, le fait d’avoir acheté un bien matériel, ou encore d’avoir un ticket de spectacle). Tout est enregistrable dans la blockchain. Ce qui diffère, c'est la structure d’enregistrement dans la “base de données” car, à proprement parler, la blockchain n’en dispose pas !

Au lieu de stocker les données dans une base de données classique, une base de données centralisée sur un serveur, la blockchain permet de décentraliser les données et de les disséminer en les répliquant sur l’ensemble des ordinateurs de la chaîne. La donnée n’est donc pas à un seul endroit, mais copiée virtuellement sur des milliers, parfois des milliards d’ordinateurs. Ces “nœuds” virtuels permettent, sans aucun intermédiaire, de stocker l’information en question, et de tracer tout ses changements d’état depuis son origine. 

Cela signifie que les transactions effectuées entre deux ou plusieurs parties sont authentifiées à l'aide d'une collaboration de masse et qu'elles reposent sur l'intérêt collectif, plutôt que sur de grandes entreprises (ou des États) motivées par le profit. Les “règles” qui régissent les transactions ou les échanges entre les parties sont inscrites dans un “smart contract" (contrat intelligent), sans lequel aucune transaction n’est possible. La valeur de la blockchain réside principalement dans les smart contracts. 

Par exemple, à l'aide du bitcoin (une cryptomonnaie virtuelle qui fonctionne sur une blockchain, indépendamment de toute banque ou administration), vous pouvez envoyer (ou recevoir) de l'argent sans avoir à passer par une banque, une société de crédit ou PayPal. Mais attention, vous serez payé ou recevrez des bitcoins, une monnaie parallèle échappant à la régulation des marchés financiers classiques.

Une autre application de la blockchain, par les assureurs ou les banquiers, par exemple, est de proposer des services liés aux achats. Récemment, une grande banque a proposé un service permettant, lors d’un achat de billets de spectacle en extérieur, d’être remboursé en cas de pluie, sans que ni le client ni la société émettrice n'aient à mener une action spécifique. Comment cela fonctionne ? C’est le smart contract qui fixe les règles. Ainsi, si pour un motif de pluie, l’organisateur annule l'événement et que cela est confirmé par l’API (Application Programming Interface) d’un service météorologique, alors le billet sera automatiquement remboursé. Personne ne pourra venir contredire le processus, dans la mesure où seules des interfaces techniques communiquent entre elles.

Enfin, la blockchain peut être publique (basée sur un protocole disponible publiquement et donc vérifiable) ou privée (principe de la blockchain en circuit fermé dans une organisation déterminée).

L’IoT (Internet of Things)

Sigle d'Internet of Things (Internet des objets), c'est l'extension d'Internet aux appareils du quotidien. Les appareils partagent une connexion de données sur Internet. Cela permet de les contrôler, de recueillir ou de partager des données pour déclencher des actions, quelle que soit leur localisation dans le monde.

L'IoT est donc un objet “connecté”, comme les smartwatches (montres connectées), les dispositifs de suivi d’activités, les enceintes connectées... L’IoT c’est aussi, bien sûr, la maison connectée, la célèbre Smart Home. Nest, Somfy, Amazon Alexa, ou autres agents intelligents pour votre réfrigérateur, votre éclairage, ou même l'éclairage municipal... La liste est infinie. La principale problématique de l’IoT est la capacité des objets à interagir entre eux. On parle donc désormais pour IoT d’“Intelligence of Things” (capacité de objets connectés à gagner en intelligence) ou encore d’“Interability of Things” (capacité des objets connectés à échanger avec d’autres environnements logiciels).

Le Cloud

Le Cloud Computing fait référence à la décentralisation des données, à leur stockage et leur accès sur des serveurs externes à l’entreprise, ou internes (dits “on premise”), plutôt que sur le disque dur de votre ordinateur.

Grâce au Cloud, une part croissante des logiciels utilisés (surtout en entreprise) repose désormais sur un modèle de licence par abonnement plutôt que sur un achat ferme. Plus important encore, avec le bouleversement numérique entraîné par le Cloud, l'accès abordable et universel à des services comme Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure ou Alibaba Cloud a largement facilité l'utilisation des capacités informatiques les plus puissantes (dont souvent toute une gamme de fonctionnalités d'IA et de ML prédéfinies), par rapport à la situation d'il y a quelques années.

Le Cloud permet :

  • d’optimiser ses coûts opérationnels et ses dépenses d’exploitation ou OPEX (de l’anglais Operational Expenditure), c’est-à-dire les charges supportées par l’entreprise pour les besoins de son activité ;

  • et de limiter les dépenses d'investissement ou CAPEX (de l'anglais Capital Expenditure) qui s’amortissent dans le temps. 

Le principe général est de n’utiliser chez un “Cloud Provider” (un fournisseur de ressources cloud) que ce qui est nécessaire à l’instant T.

Prenons un exemple simple. Un site e-commerce, avant le Cloud, devait provisionner des centaines de serveurs à l’année pour n’utiliser la totalité de ses ressources qu’en fin d’année durant la période de Noël. Période pendant laquelle la “montée en charge” est importante. En résumé, 10 mois et demi de sous-utilisation. Les coûts de maintenance, de mise à jour, d’entretien, de consommation étaient très importants. Avec le Cloud, une entreprise “provisionne” ce dont elle a besoin à l’instant T et à la demande en fonction de la consommation de ressources. Votre budget vous dira merci !

Prenons un autre exemple. Notre usage d'Internet dépend désormais presque entièrement du Cloud Computing, que ce soit pour trouver des réponses à des questions sur Google, pour regarder des séries ou des films sur Netflix, pour écouter de la musique via Spotify ou pour utiliser des solutions SaaS (logiciel sous forme de service) telles que Salesforce.com pour l'automatisation des ventes, du marketing ou de l'e-commerce. Dernièrement, Amazon Web Services (AWS) a lancé un service permettant d’utiliser des satellites pour transférer et recevoir des données ! Amazon Ground Station permet donc d’utiliser des services jusqu’alors inaccessibles pour une entreprise !

Tirez des leçons de l'expérience des nouveaux géants de l'économie

Un bon moyen d'étudier les bouleversements est d'observer les entreprises apparues ces vingt dernières années, et d'examiner la façon dont elles ont révolutionné les marchés, et assurément transformé la société.

Google

Il y a à peine dix ans, Google a entrepris de réorganiser les informations au niveau mondial, et de les rendre accessibles et utiles de façon universelle. Au départ simple projet de recherche de doctorat à Stanford, cette entreprise est aujourd'hui l'une des plus puissantes au monde. Elle joue un rôle de pionnier en matière d'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) et du Machine Learning (ML), pour tirer parti de l’explosion des données qui sont créées chaque jour.

Amazon

Il s’agit de l’une des plus grandes sociétés d'e-commerce au monde. À sa création en juillet 1994, Amazon n'était qu'une simple librairie de vente par correspondance. Très vite, elle décida de se diversifier et de vendre toutes sortes de produits (de A à Z et avec le sourire, comme l'illustre son célèbre logo). Aujourd'hui, Amazon est présent dans presque tous les aspects de notre vie, directement via son assistant d'IA Alexa, et indirectement comme fournisseur de l'infrastructure internet AWS.

Uber

Créé en 2009, Uber dessert à l'heure actuelle plus de 750 zones métropolitaines dans plus de 60 pays, bouleversant en profondeur le fonctionnement des compagnies de taxis traditionnelles. Après avoir mis la main sur le marché des transports de particulier à particulier, Uber s'est récemment orienté vers la livraison de repas, la location de vélos et le développement de voitures sans chauffeur.

En résumé

  •   Presque tous les secteurs sont et seront perturbés par les nouvelles technologies numériques et par des pratiques économiques novatrices et disruptives.

  •   L'intelligence artificielle, le Machine Learning, la robotique, la blockchain, l'IoT et le Cloud sont des exemples de ces nouvelles technologies que vous devez adopter ou dont vous devez mesurer l’impact pour votre organisation. 

  •   Les entreprises qui maîtrisent l'utilisation de ces technologies seront probablement les prochains géants de l'économie de demain.

Existe-t-il un futur Google, Amazon ou Uber dans votre secteur ? Dans le chapitre suivant, nous allons aborder cette question.

Exemple de certificat de réussite
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