La transformation digitale au sein des organisations provoque de gros bouleversements. Les entreprises qui mettent en place des dispositifs technologiques de suivi de la production censés développer la performance sans le vouloir contraignent les collaborateurs à rogner sur certains de leurs intérêts personnels. Par exemple, le développement des objets connectés génère des possibilités de contrôle et de surveillance continus des collaborateurs grâce à la géolocalisation, aux puces électroniques qui tracent les mouvements chaque stade de la production.
Autre phénomène, le Bring Your Own Device (BYOD) lié à la possibilité d’envoyer la liste des tâches quotidiennes ou des alertes au personnel travaillant sur les sites opérationnels induit un bouleversement des processus de décision et des chaines de commandement : le contremaître va disparaître : les ordres viendront directement sur les écrans de l’opérateur. Les postures de conseil ou d’assistance doivent se consolider à la place du commandement et de l’autorité. Les software sauront délivrer des mots de reconnaissance de la qualité du travail réalisé, les pairs plutôt pourront être habilités « à liker », c’est-à-dire à évaluer le travail fait par leur collègue. En conséquence on voit que les organisations s’aplatissent.
Les activités de management sont à reconstruire : la planification, la coordination et le contrôle et une bonne partie de l’organisation sont en passe d’être déléguées aux algorithmes. Restent la gestion des conflits, l’affectation des responsabilités et l’entretien de la motivation au travail des collaborateurs qu’il convient de réinventer.