Préparez votre plan détaillé de séance
Le plan détaillé de séance est le document qui va structurer votre préparation de la première à la dernière minute. Il répond aux questions : Que font les apprenants ? Que fait le formateur ? Pendant combien de temps ? Pour quelle raison ? Avec quoi ?
C’est votre fil rouge ! il vous accompagne avant, pendant et après votre séance :
Complétez-le et ajustez-le tout au long de votre préparation. C’est votre rigueur, votre logique, votre cohérence !
Gardez-le sous les yeux tout au long de la séance : c’est votre bouée, votre secours.
Partagez-le éventuellement à vos apprenants, si vous jugez que c’est un bon outil de communication.
Relisez-le après la séance, en comparant avec les évaluations, afin d’identifier les dysfonctionnements.
C’est votre mémoire : il vous facilitera la préparation de la séance suivante.
Préparez votre document en format paysage comme présenté ci-dessous. Vous pourrez choisir tout autre format de plan plus ou moins détaillé selon votre expérience, votre temps, ou simplement vos préférences, en cliquant sur le lien suivant : templates de plans détaillés de séance.
Ce document est un approfondissement du tableau de progression que vous avez précédemment conçu.
Remarquez qu’une activité peut présenter plusieurs temps que vous allez détailler au fur et à mesure de votre préparation. Vous remplirez les colonnes du tableau ainsi :
Colonne “timing” ou temporalité : indique le temps…
Colonne apprenant / consigne : ce que doit faire l’apprenant.
Colonne apprenant / activité constructive : quel savoir ou compétence l’apprenant est-il en train de développer ?
Colonne formateur : indique ce que fait le formateur, quelle posture il va adopter.
Colonne documents et matériel : indique les supports nécessaires. Remarque : cette colonne pourra vous servir de check-list, ce qui vous facilitera grandement la préparation et l’installation du matériel de votre formation.
Vous avez préparé votre document, vous êtes prêt à le remplir.
Optez pour une progression “en escalier”...
Vous avez défini des objectifs et sous-objectifs, et leur organisation. La question qui se pose maintenant est : « Dans quel ordre les faire aborder par les apprenants ? ».
Vaut-il mieux d’abord apprendre à clouer avant de monter un meuble ? Ou vaut-il mieux chercher à concevoir son meuble avant de passer à la réalisation et donc au travail des automatismes tels que clouer ou scier ?
Il y a une réponse plus engageante que l’autre, nous en avons déjà parlé. Mais il y a aussi des contraintes de temps, un public particulier que vous aurez déjà caractérisé.
Un premier choix de progression peut suivre le principe suivant : du moins complexe au plus complexe, comme lorsqu’on monte un escalier.
Vous choisirez dans ce cas-là l'enchaînement suivant : atelier “scier”, puis atelier “poncer”, puis atelier “clouer”, puis atelier “monter un tabouret”.
… ou optez pour une progression engageante...
Sauf que ce n’est pas toujours aussi simple ! L’apprentissage d’une nouvelle compétence ou d’un nouveau savoir n’est pas linéaire. L’apprentissage vous fait passer par plusieurs phases. En phase d’incompétence consciente, la multitude de signaux à gérer en même temps donne un sentiment de ne pas y arriver (voir schéma ci-dessous).
Or, la durée d’une activité ou d’une séance de formation permettra difficilement d’atteindre la phase de compétence inconsciente, c’est-à-dire d’automatisation. De ce fait, choisir la progression en escalier risque de provoquer l’enchaînement des phases d’incompétence consciente, et donc de mettre les apprenants en position inconfortable si vous montez le niveau de complexité tout au long de la formation.
Par ailleurs, vous l’avez déjà vu précédemment, une approche complexe, c’est-à-dire en partant de l’objectif principal (commencer par “concevez un salon de jardin” plutôt que par “comment scier”) peut s’avérer plus engageante à bien des points de vue.
Votre priorité, et donc votre challenge, sera de maintenir l’engagement tout au long de la formation.
Mais au fait, d’où vient le sentiment d’incompétence ?
Du fait de ne pas réussir une tâche. Alternez alors les temps d’activités qui mobilisent la compétence, avec des temps d’activités qui parlent de la compétence sans la mobiliser, mais pendant laquelle la tâche à réaliser par les apprenants est simple : prendre des notes, par exemple.
Exemple : après un exercice sur l’équation de Schrödinger, faites la correction, après une simulation de vente de produits d’assurance, faites le temps d’analyse, soit en débat collectif, soit en transmissif.
... comme le rythme ternaire
Si vous cherchez un point de départ concret, un exemple d'articulation des activités autour d'un objectif pédagogique suit ce qu'on appelle le rythme ternaire. Le principe est le suivant : tout apport d'information doit être précédé d'une autre activité pédagogique suscitant le besoin de cette information, et doit être suivi d'une autre activité pédagogique qui permette de s'approprier, d'utiliser cette information, afin d'avancer sur le chemin du savoir ou de la compétence.
Les activités s'organisent alors dans un rythme à trois temps :
Susciter le besoin de l'information (analyse d'expérience, identification de difficultés, exploration des préconceptions, des idées naissantes) : test d'entrée, définition et annonce des objectifs, recueil des besoins et attentes, étude de cas pour amorcer, réunion-discussion, jeux de rôles...
Apporter l'information : documents, transmission, synthèse...
Utilisation de l'information (appropriation, application, identification des conditions d'application et des limites) : exercices d'application, études de cas, jeux de rôles...
Faites évoluer votre plan détaillé de séance
Vous venez d’élaborer une première version du plan détaillé de séance, vous allez pouvoir commencer à y détailler les activités et les documents.
Ce plan est destiné à évoluer lors de la conception du matériel pédagogique. Tout au long de votre démarche, gardez à l’esprit les points de vigilance suivants :
les questions pour favoriser l’engagement ;
le calibrage des activités : ni trop simples, ni trop complexes ;
la consolidation : réinvestir des savoirs ou compétences déjà travaillés pour faire un pas de plus vers l’automatisation ;
l’évaluation des apprentissages ;
le rythme global : évitez le risque d’essoufflement, de lassitude. Pensez à la règle des 15 minutes, sans en faire une règle stricte non plus…
Votre plan détaillé de séance sera conclu par deux activités qui seront détaillées ultérieurement :
le temps de métacognition ;
l’évaluation de la formation.
Enfin, ce document constitue le fil rouge de votre préparation et de votre animation, mais ce n'est pas pour autant un déroulé à suivre pas à pas. La rigueur de votre préparation vous offre au contraire de la souplesse, de l'adaptabilitié en cours de séance. Les indications de timing vous permettent d'envisager la faisabilité de votre séance, mais en pratique ce timing sera fluctuant. Il faut juste avoir une idée réaliste du temps requis par un ensemble de tâches.
Votre plan détaillé est en place, voyons à présent comment construire une fiche activité.